Un génocide en remplace un autre, pourrait-on dire. Mais les sionistes s’accrochent à leur vieux génocide, tout en en perpétrant un autre. Dans le premier, ils étaient les victimes ; dans le second les bourreaux. Voilà pour le contexte, et le blabla habituel qui va avec.
Ne pas confondre marketing et haine
À Amsterdam, ville très philosémite, une statue d’Anne Frank, ce symbole de la souffrance des juifs néerlandais, a été taguée de rouge par des activistes propalestiniens. Le porte-parole du ministère de la Défense local a immédiatement réagi avec un « barbares » de bon aloi :
Gaza protesters have desecrated the statue of Anne Frank in Amsterdam. Barbarians. pic.twitter.com/u1xwml888C
— Klaas Meijer (@klaasm67) August 4, 2024
Ceux parmi nos jeunes lecteurs qui ignorent l’histoire d’Anne doivent savoir qu’il s’agit d’une petite fille, enfin, plutôt une adolescente parce son journal est un peu olé-olé, qui s’est cachée avec sa famille à Amsterdam, avant d’être dénoncée puis déportée. Elle mourra du typhus début 1945 au camp de concentration de Bergen-Belsen, où y avait plus à bouffer quasiment.
Depuis, elle incarne cette souffrance universelle juive, et son histoire, qui a été pas mal remaniée par son père, qui a exploité le filon, a été imposée dans toutes les écoles de France et de Navarre. Aux Pays-Bas, on vous raconte même pas, c’est presque Dieu. Alors taguer sa statue, c’est comme écrire « vive l’Algérie » sur la tombe du soldat inconnu de l’Arc de triomphe, si vous voyez le genre. Pas loin de cet hommage de pierre, il y a le musée Anne Frank, dans la maison même où elle habitait avec sa famille. C’est un peu Anne Frank City.
Pour la petite histoire, ce n’est pas la première fois que cette statue, qui symbolise non seulement la souffrance juive en même temps que le pouvoir symbolique de cette communauté, est souillée par des chenapans. Il y a un mois, elle avait déjà subi une dégradation, forçant les autorités à surprotéger le lieu et à installer une caméra de surveillance.
Pour un peu, on avait droit aux barbelés et aux miradors autour de la statue !
"Israël a le droit légitime de se défendre" pic.twitter.com/6zvX451mFu
— Caisses de grève (@caissesdegreve) August 2, 2024
Le conflit IP fait s’entrechoquer le génocide d’hier et celui d’aujourd’hui, la victime étant devenue bourreau. Israël et ses soutiens s’accrochent au vieux géno, en espérant qu’il cachera le nouveau, mais c’est peine perdue : le monde entier voit.
Le monde n’aime pas qu’on tue des enfants, qu’ils soient juifs ou palestiniens. Alors appliquons la jurisprudence Anne Frank aux enfants palestiniens. Mais ce message humaniste a pourtant du mal à passer.
La réaction de Rachel, indigneuse de métier
Des mains rouges sur celles d’Anne Frank, à Amsterdam.
Un nouvel acte de profanation, en ce 4 août, alors qu’il y a 80 ans, jour pour jour, elle était arrêtée vers les camps de la mort. Un acte morbide et cette haine du juif qui se banalise en Europe sous couvert de « free… pic.twitter.com/iK00uPhfu7— Rachel KHAN®️ (@KhanNRachel) August 4, 2024
En lisant le tweet partial de Rachel, on a compris quelque chose dans cette « profanation », en réalité du vandalisme, qui n’a rien à voir avec la « haine du juif », bien au contraire : Anne Frank étant devenu un média à elle toute seule, de par la propagande qu’elle génère et qui la génère, taguer sa statue revient à bénéficier d’un buzz médiatique gratuit. On peut parler d’effet pervers.
Autrement dit, si vous voulez lancer un produit, quel qu’il soit, sur le marché, vous pouvez utiliser la statue d’Anne Frank : vous pourrez être sûr que le slogan promotionnel fera le tour du monde. C’est pourquoi « free Gaza » n’est pas un slogan de haine, mais bien un rappel de la souffrance des Palestiniens, massacrés par dizaines de milliers dans le ghetto de Gaza. Si Rachel était plus ouverte d’esprit, ou humaniste, elle comprendrait cela. Mais ça réclame un peu d’honnêteté intellectuelle.
La propagande annefrankiste – attention, barbarisme – est ici prise à son propre jeu.