Egalité et Réconciliation
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Une lettre de Jean-Claude Michéa à propos du mouvement des Gilets jaunes

Chers Amis,

Juste ces quelques mots très brefs et donc très lapidaires – car ici, on est un peu débordés par la préparation de l’hiver (bois à couper, plantes et arbres à pailler  etc.). Je suis évidemment d’accord avec l’ensemble de vos remarques, ainsi qu’avec la plupart des thèses de Lieux communs (seule la dernière phrase me paraît un peu faible en raison de son «  occidentalisme  »  : il existe aussi, bien entendu, une véritable culture de l’émancipation populaire en Asie, en Afrique ou en Amérique latine  !).

Le mouvement des «  gilets jaunes  » (bel exemple, au passage, de cette inventivité populaire que j’annonçais dans Les Mystères de la gauche) est, d’une certaine manière, l’exact contraire de «  Nuit Debout  ». Ce dernier mouvement, en simplifiant, était en effet d’abord une tentative – d’ailleurs encouragée par une grande partie de la presse bourgeoise – des «  10 %  » (autrement dit, ceux qui sont préposés – ou se préparent à l’être – à l’encadrement technique, politique et «  culturel  » du capitalisme moderne), pour désamorcer la critique radicale du Système, en dirigeant toute l’attention politique sur le seul pouvoir (certes décisif) de Wall Street et des fameux «  1 %  ». Une révolte, par conséquent, de ces urbains hypermobiles et surdiplômés (même si une fraction minoritaire de ces nouvelles classes moyennes commence à connaître, ici ou là, une certaine «  précarisation  ») et qui constituent, depuis l’ère Mitterrand, le principal vivier dans lequel se recrutent les cadres de la gauche et de l’extrême gauche libérales (et, notamment, de ses secteurs les plus ouvertement contre-révolutionnaires et antipopulaires  : Regards, Politis, NP“A”, Université Paris VIII etc.). Ici, au contraire, ce sont bien ceux d’en bas (tels que les analysait Christophe Guilluy – d’ailleurs curieusement absent, jusqu’ici, de tous les talk-shows télévisés, au profit, entre autres comiques, du réformiste sous-keynésien Besancenot), qui se révoltent, avec déjà suffisamment de conscience révolutionnaire pour refuser d’avoir encore à choisir entre exploiteurs de gauche et exploiteurs de droite (c’est d’ailleurs ainsi que Podemos avait commencé en 2011, avant que les Clémentine Autain et les Benoît Hamon du cru ne réussissent à enterrer ce mouvement prometteur en le coupant progressivement de ses bases populaires).

Quant à l’argument des «  écologistes  » de cour – ceux qui préparent cette «  transition énergétique  » qui consiste avant tout, comme Guillaume Pitron l’a bien montré dans La Guerre des métaux rares, à délocaliser la pollution des pays occidentaux dans les pays du Sud, selon lequel ce mouvement spontané ne serait porté que par «  une idéologie de la bagnole  » et par «  des gars qui fument des clopes et roulent en diesel  », il est aussi absurde qu’immonde  : il est clair, en effet, que la plupart des Gilets jaunes n’éprouvent aucun plaisir à devoir prendre leur voiture pour aller travailler chaque jour à 50 km de chez eux, à aller faire leurs courses au seul centre commercial existant dans leur région et généralement situé en pleine nature à 20 km, ou encore à se rendre chez le seul médecin qui n’a pas encore pris sa retraite et dont le cabinet se trouve à 10 km de leur lieu d’habitation. (J’emprunte tous ces exemples à mon expérience landaise  ! J’ai même un voisin, qui vit avec 600 € par mois et qui doit calculer le jour du mois où il peut encore aller faire ses courses à Mont-de-Marsan, sans tomber en panne, en fonction de la quantité de diesel – cette essence des pauvres – qu’il a encore les moyens de s’acheter  !) Gageons qu’ils sont au contraire les premiers à avoir compris que le vrai problème, c’était justement que la mise en œuvre systématique, depuis maintenant 40 ans, du programme libéral par les successifs gouvernements de gauche et de droite, a progressivement transformé leur village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du moindre commerce de première nécessité, et où la première entreprise encore capable de leur offrir un vague emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines de kilomètres (s’il existe des «  plans banlieues  » – et c’est tant mieux – il n’y a évidemment jamais eu rien de tel pour ces villages et ces communes – où vit pourtant la majorité de la population française – officiellement promis à l’extinction par le «  sens de l’histoire  » et la «  construction européenne  »  !).

Ce n’est donc évidemment pas la voiture en tant que telle – comme «  signe  » de leur prétendue intégration dans le monde de la consommation (ce ne sont pas des Lyonnais ou des Parisiens  !) – que les Gilets jaunes défendent aujourd’hui. C’est simplement que leur voiture diesel achetée d’occasion (et que la Commission européenne essaye déjà de leur enlever en inventant sans cesse de nouvelles normes de «  contrôle technique  ») représente leur ultime possibilité de survivre, c’est-à-dire d’avoir encore un toit, un emploi et de quoi se nourrir, eux et leur famille, dans le système capitaliste tel qu’il est devenu, et tel qu’il profite de plus en plus aux gagnants de la mondialisation. Et dire que c’est d’abord cette gauche kérosène – celle qui navigue d’aéroport en aéroport pour porter dans les universités du monde entier (et dans tous les «  Festival de Cannes  ») la bonne parole «  écologique  » et «  associative  » qui ose leur faire la leçon sur ce point  ! Décidément, ceux qui ne connaissent rien d’autre que leurs pauvres palais métropolitains n’auront jamais le centième de la décence qu’on peut encore rencontrer dans les chaumières (et là encore, c’est mon expérience landaise qui parle  !).

La seule question que je me pose est donc de savoir jusqu’où un tel mouvement révolutionnaire (mouvement qui n’est pas sans rapport, dans sa naissance, son programme rassembleur et son mode de développement, avec la grande révolte du Midi de 1907) peut aller dans les tristes conditions politiques qui sont les nôtres. Car n’oublions pas qu’il a devant lui un gouvernement thatchérien de gauche (le principal conseiller de Macron est d’ailleurs Mathieu Laine – un homme d’affaires de la City de Londres et qui est, en France, le préfacier des œuvres de la sorcière Maggie), c’est-à-dire un gouvernement cynique et impavide, qui est clairement prêt – c’est sa grande différence avec tous ses prédécesseurs – à aller jusqu’aux pires extrémités pinochetistes (comme Maggie avec les mineurs gallois ou les grévistes de la faim irlandais) pour imposer sa «  société de croissance  » et ce pouvoir antidémocratique des juges, aujourd’hui triomphant, qui en est le corollaire obligé. Et, bien sûr, sans avoir quoi que ce soit à craindre, sur ce plan, du servile personnel médiatique français. Faut-il rappeler, en effet, qu’on compte déjà 3 morts, des centaines de blessés, dont certains dans un état très critique. Or, si ma mémoire est bonne, c’est bien à Mai 68 qu’il faut remonter pour retrouver un bilan humain comparable lors de manifestations populaires, du moins sur le sol métropolitain. Et pour autant, l’écho médiatique donné à ce fait effarant est-il, du moins pour l’instant, à la hauteur d’un tel drame  ? Et qu’auraient d’ailleurs dit les chiens de garde de France Info si ce bilan (provisoire) avait été l’œuvre, par exemple, d’un Vladimir Poutine ou d’un Donald Trump  ?

Enfin, last but not the least, on ne doit surtout pas oublier que si le mouvement des Gilets jaunes gagnait encore de l’ampleur (ou s’il conservait, comme c’est toujours le cas, le soutien de la grande majorité de la population), l’État benallo-macronien n’hésitera pas un seul instant à envoyer partout son Black Bloc et ses «  antifas  » (telle la fameuse «  brigade rouge  » de la grande époque) pour le discréditer par tous les moyens, où l’orienter vers des impasses politiques suicidaires (on a déjà vu, par exemple, comment l’État macronien avait procédé pour couper en très peu de temps l’expérience zadiste de Notre-Dame-des-Landes de ses soutiens populaires originels). Mais même si ce courageux mouvement se voyait provisoirement brisé par le PMA – le Parti des médias et de l’argent (PMA pour tous, telle est, en somme, la devise de nos M. Thiers d’aujourd’hui  !)  ; cela voudra dire, au pire, qu’il n’est qu’une répétition générale et le début d’un long combat à venir. Car la colère de ceux d’en bas (soutenus, je dois à nouveau le marteler, par 75 % de la population – et donc logiquement stigmatisé, à ce titre, par 95 % des chiens de garde médiatiques) ne retombera plus, tout simplement parce que ceux d’en bas n’en peuvent plus et ne veulent plus. Le peuple est donc définitivement en marche  ! Et à moins d’en élire un autre (selon le vœu d’Éric Fassin, cet agent d’influence particulièrement actif de la trop célèbre French American Fondation), il n’est pas près de rentrer dans le rang. Que les Versaillais de gauche et de droite (pour reprendre la formule des proscrits de la Commune réfugiés à Londres) se le tiennent pour dit  !

Très amicalement,

Jean-Claude Michéa

 

Prolonger l’analyse avec le reportage La vérité sur les Gilets jaunes à Lanester :

 

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Lutter en conscience avec Kontre Kulture :

 






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47 Commentaires

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  • #2087572

    Voilà qui promet.

     

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  • #2087577

    Clair, net et précis. Rien à ajouter.

     

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  • #2087647
    Le 24 novembre 2018 à 22:07 par St Félicien
    Une lettre de Jean-Claude Michéa à propos du mouvement des Gilets (...)

    Il est certain qu’avec une alliance populaire sans distinction d’origine, de race et de religion l’oligarchie va trembler, car c’est ce qu’elle redoute la plus.

    Et bien entendu, même si la mayonnaise à mis le temps nécessaire à monter, entre les 11 vaccins, la baisse du pouvoir d’achat, la baisse des retraites l’augmentation de toutes les taxes entrainant un coût de la vie exorbitant, le mépris absolu des voyous au pouvoir,la presse aux ordres, et on en passe, la pression à fini par monter dans la cocotte, et elle n’est pas prête à redescendre, car cette fois une majorité de gens ont compris, comment fonctionnait le système, et surtout que c’est la finance internationale qui le contrôle, sans le moindre scrupule, et sans la moindre pitié.

    Macron a été choisi par le président occulte depuis 1981 Attali, car c’est un monstre froid, menteur, calculateur, avec une fausse compassion de façade, mais prêt à n’en pas douter, à faire tirer sur le peuple sans le moindre état d’âme.

     

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    • #2087780
      Le Novembre 2018 à 07:35 par Comintern (Comic International)
      Une lettre de Jean-Claude Michéa à propos du mouvement des Gilets (...)

      Pourquoi tirer sur un peuple aussi facile à traire ? Regardez-les brandir la bannière tricolore... Quoi de plus leur imposer...

      Plus d’argents ? Des augmentations ? Mais bien sûr qu’ils en auront... Juste assez pour les faire retourner à leurs petites habitudes...

      Le pouvoir n’est pas dans la rue, mais dans la tête de ceux qui savent passer entre les mailles de Bercy... Le reste, c’est Alice aux Pays des Merveilles (la piquette, sans les champignons... )

      Je ne veux pas être rabat-joie, c’est juste un fait historique indéniable. Les protestations de rues ont toujours remis en place les mêmes gugusses...

      Ce qui s’est passé avec les SA à partir des années 20 est d’une toute autre nature...

       
  • #2087698
    Le 24 novembre 2018 à 23:54 par A human of Zin
    Une lettre de Jean-Claude Michéa à propos du mouvement des Gilets (...)

    C’est la première fois que je lis Michéa (il était sur une liste mentale des "auteurs à lire un jour", sans plus).

    Et il a réussi, en un seul billet, à rédiger les 3/4 des simples faits basiques que j’attends, depuis au moins 10 ans, de lire dans la presse grand public (si je l’achetais encore) ou d’être prononcé sur des médias grand publics (j’écoute encore Radio France, comme une souris écoute un chat).

    Et pourtant, ça n’écorcherait la bouche à personne, y compris à nos choisis (nos élus), de le dire.

    Exemple :
    "[...] le vrai problème, c’était justement que la mise en œuvre systématique, depuis maintenant 40 ans, du programme libéral par les successifs gouvernements de gauche et de droite, a progressivement transformé leur village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du moindre commerce de première nécessité, et où la première entreprise encore capable de leur offrir un vague emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines de kilomètres [...]".

    Bref. Très bon partage, merci E&R.

    J’aime aussi le fait qu’il rappelle ce phénomène historique que, quand elle ne vient pas de Paris même, la rébellion arrive souvent (toujours ?) du Sud.
    J’ajoute que ce dernier, et spécialement le grand Sud-Est, a régulièrement 10 ans d’avance sur les options politiques qui vont s’offrir au pays en général (pour les périodes récentes : voir l’histoire du FN).

    Si ce post passe la barre, bonjour spécial aux gilets jaunes de Cadenet. Je me suis senti un putain de court moment en famille, en Opel Corsa 1999 sur mon trajet de prolo ; alors que "Nuit debout" (autre très bonne fulgurance de Michéa) ne m’avait pas intéressé un seul instant et que j’ai très bien dormi pendant que Frédéric Lordon pérorait.

     

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  • #2087734

    Désolé je ne partage pas cet enthousiasme "révolutionnaire". Ou étaient donc passés les 75% de la population, comme se plait à l’écrire Michéa, lors de la dernière élection présidentielle ?

    gilet jaune, bonnet rouge, slip bleu... cela fera pschitt pour paraphraser super menteur.

    rendez-vous en 2022 pour une nouvelle mascarade, en attendant bonne chance à tous.

     

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  • #2087788

    Sur l’analyse des raisins de la colère, je veux bien.
    Pour le reste, ce mouvement est un fiasco programmé. Pour commencer, les gilets jaunes, s’ils comprennent bien qu’ils rencontrent des difficultés et s’ils peuvent en identifier certaines causes, ne comprennent pas l’essentiel. Il ne faut pas idéaliser le bon sens populaire. Il reste limité. Ensuite, les moyens employés ne sont pas les bons. Emmerder son voisin n’est pas une bonne tactique. C’est pourtant le résultat de ces barrages sur les routes. De plus, en jouant cette carte vaguement insurrectionnelle, le risque est de se faire déborder par tous les imbéciles utiles habituels, à savoir les mouvements gauchistes. Leurs actions discréditent toujours les causes qu’ils prétendent défendre. Le bazar parisien d’hier vient d’assassiner le mouvement. Enfin, quand on veut faire la révolution, il faut vraiment être prêt à la faire. Or, si ces gilets jaunes sont des révolutionnaires, je suis la Reine d’Angleterre. Il faut aussi que la situation économique soit mûre. Ce n’est pas le cas.

     

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    • #2087831

      Tu n’es peut être pas la reine d’Angleterre, mais sans doute une bonne drag queen, qui kiffe de se prendre pour une reine.
      Exposes nous tes actions chère drag queen.

       
    • #2087983

      Mes actions restent modestes. D’une part parce que je connais trop bien les limites de ma petite personne. D’autre part parce que j’ai trop conscience des limites des autres. Ce qui se joue dépasse, et de loin, une question fiscale ou de prix. Ce que je veux dire, c’est que la partie est perdue avant d’être jouée. Ce système viendra peut-être à imploser. Et encore, ce n’est pas certain. Le plus probable c’est qu’il évoluera vers pire. S’il doit imploser, ce sera dans une conjoncture encore plus dégradée. En réalité, le merdier actuel, non organisé et porté par de braves gens (assez souvent mais pas toujours ) renforcera les positions de ceux qui tirent les ficelles. Ils lâcheront une petite mesure pour le principe. Elle sera totalement rendue caduque par un coup tordu dans les deux ans. Vos révolutionnaires s’en seront retournés regarder Hanouna et n’y comprendront rien.
      Vous vous leurrez sur le peuple. Le peuple est plus inculte et désarmé qu’il ne l’a jamais été. Quant aux révolutions, souvent justifiées, elles sont tout aussi souvent désastreuses. Et , surtout, le peuple n’est jamais réellement à la manoeuvre, quand elles aboutissent. Au mieux , il est supplétif. Là, il est à la manoeuvre. J’ai envie de dire que ça se voit. Malheureusement, quelque part.
      Alors, mes actions, dans tout ceci, se limitent à continuer benoîtement mon chemin. Je regarde tout ceci, plus attristé qu’amusé. Je dispense mes analyses, en petit comité, sur l’histoire, l’économie, la politique. Je vise souvent juste. Je gagne des points , et pas en faveur du pouvoir. Et c’est déjà bien , c’est déjà beaucoup. Ne me demandez pas d’aller me cramer dans un combat perdu avant d’avoir commencé.

       
    • #2088189

      Là, vous me faites penser à Macron et à sa caste qui n’a que mépris pour les gueux, alors essayons ensemble de croire un minimum à l’instinct profond des peuples et, n’oubliez pas : Qu’un intellectuel assis (comme vous semblez l’être) va moins loin qu’un con qui marche.

       
    • #2088197

      Là, vous me faites penser à Macron et à sa caste arrogante qui n’a que mépris pour les gueux. Alors essayons ensemble de croire un minimum au ressort et à l’instinct profond des peuples qui refusent l’esclavage, fut-il fiscal et, n’oubliez pas : Qu’un intellectuel assis (comme vous semblez l’être) va moins loin qu’un con qui marche.

       
    • Si comme toi , on fait rien parce-que on se dit que c’est perdu d’avance , alors oui ... là c’est sur que rien ne bougera !
      Si l’abbé Pierre , Coluche , s’était dit " ça sert à rien c’est perdu d’avance " , + de gens serait mort de froid , de faim !
      Continue reste au chaud avec tes analyses et en attendant ferme la ! comme dit Dieudo
      Laisse tes compatriotes en colère manifester et surtout attend la fin pour dire que ça n’a servit à rien !
      On verra bien , en attendant il faut tous se relayer .
      Appel à tous les chômeurs , ceux qui n’ont plus rien , les retraités de misère , les smicards , les laissés pour compte , de toutes les couleurs , de tous les partis , de toutes religions , de tous bord , oubliez vos différence et venez 1 H , 1 journée , vous montrer , arrêtez d’être invisible !

       
    • #2088257

      Mais vous rêvez éveillés. Le sujet n’est pas de savoir ou de dire si la situation mériterait d’être changée. Il y aura un accord quasi général sur ce point.
      Le sujet est de comprendre comment et quand les choses peuvent changer. De cette manière et surtout aujourd’hui, c’est clair que non. Pour commencer, le peuple que vous décrivez est un leurre. C’est triste mais c’est comme ça. Il n’y a pas d’adhésion massive à ce mouvement. Et surtout pas pour tout bouleverser. Pour la simple raison que la situation personnelle de très nombreuses personnes n’est pas si désastreuse. Les gens n’iront pas à l’aventure, dans l’inconnu, dans ce contexte. Que cela vous plaise ou non et que cela me plaise ou non n’est pas important. C’est un fait. Il faut en tenir compte.
      Le mépris pour les gueux est une réalité. C’est ignoble, je vous l’accorde. Mais ce n’est pas totalement injustifié.
      J’ai surtout envie de vous demander où avez-vous vu des gueux prendre (du moins durablement )le pouvoir ? Les gueux servent seulement de gros bataillons à quelques groupes ou castes, afin qu’ils prennent le pouvoir. Les paysans russes b’ont pas pris le pouvoir en 1917 en Russie. Vous le savez aussi bien que moi.
      Ici, vous n’avez même pas de meneurs. Vous avez juste un vague bordel qui va durer encore quelques jours, une semaine, deux semaines. C’est tout.

       
    • S’il ne faut pas « idéaliser le bon sens populaire », il faudrait aussi peut-être commencer par ne pas idéaliser votre propre intelligence comme si vous étiez plus malin que tout le monde. D’ailleurs, il n’est pas forcément très judicieux de s’imaginer que ces gens-là confondent volonté de changement et désirs révolutionnaires. Ils sont dans le réel justement et pas dans des délires rebelles d’étudiants entretenus par leurs parents, même si tout et n’importe quoi peut bien sûr venir ensuite se greffer sur tout type de mouvement par pur opportunisme parasitaire (casseurs et Cie). Enfin, s’agissant de la situation économique qui ne serait pas mûre (qui selon moi est pourrie, mais peut-être insuffisamment, c’est possible !), quand bien même vous la trouveriez « mûre » à un moment donné, dites-vous bien qu’il y aura toujours un pénible pour venir vous dire à ce moment-là qu’elle ne l’est pas encore assez pour lui. Et oui ! Conclusion : quand bien même il ne s’agirait que d’une secousse, elle est profondément symptomatique et si ça « n’explose » pas cette fois-ci, cela se traduira autrement et plus tard.

       
    • #2088646

      Il ne s’agit pas d’idéaliser une intelligence, à commencer par la mienne. Il s’agit seulement d’être lucide. C’est important, être lucide, un minimum, en politique. Sinon, on se crame inutilement.
      Cela n’interdit pas l’honnêteté intellectuelle (je dis les choses clairement, quitte à passer pour hautain, en l’espèce ). Cela n’interdit pas le courage ou une certaine dose de courage. J’en fais la démonstration, limitée, en défendant certaines positions avec des publics certes restreints mais pas acquis a priori. Avec une certaine réussite.
      Que vous le vouliez ou non, c’est plus efficace que ce que nous observons depuis une bonne semaine.

       
    • Effectivement, c’est bien d’être lucide mais rien ne dit que vous le soyez particulièrement. De même que l’on peut être honnête intellectuellement et se tromper. C’est bien l’honnêteté mais ce n’est pas une garantie de pertinence. Quant à votre efficacité, que vous le vouliez ou non comme vous dites, c’est vous qui l’affirmez et on n’est pas obligé de vous croire, sans même parler du fait que l’on peut convaincre sans avoir raison pour autant (les sophistes s’y entendaient dans ce registre).

       
    • #2089205

      Certes. Mais il faut revenir à la question cruciale, autour de ce mouvement. Et là il ne s’agit pas non plus de disserter sur la validité des causes défendues. Encore que. .. Il faudrait tout de même identifier les causes ; les arguments, les solutions. La réalité c’est que nous sommes dans le tout et le n’importe quoi. La seule chose qui peut faire tenir un peu ce mouvement, et qui peut également le rendre vaguement sympathique, c’est le fait qu’en face se trouve ce que nous pouvons qualifier de synthèse de ce qui est détestable en économie et en politique.
      Mais tout ceci ne me dit pas en quoi , comment , et avec qui ce mouvement des gilets jaunes va modifier la donne.
      Le seul vrai point positif et probablement durable réside dans le fait que de nombreuses personnes se rendent compte que les médias font de la désinformation. Et j’entends même des personnes qui ne soutiennent pas ce mouvement en faire enfin le constat. Cela servira certainement, plus tard.

       
    • Pendant que vous parlez, d’autres agissent. Je n’accablerais pas les gens qui ne participent pas à ce mouvement car je sais que l’immense majorité d’entre eux le soutiennent et le comprennent mais vu la situation on peut au moins s’épargner et nous épargner de discuter sans fin les points et les virgules en mode petit juge de chaise. L’essentiel étant que, comme vous le dites plus haut, on ne vous demande pas d’aller vous « cramer » (lol) pour un combat dont une boule de cristal vous a dit qu’il était perdu d’avance (maniére comme une autre de se conforter). Les pauvres GJ se passeront donc de votre soutien et s’en remettront aisément, l’essentiel étant que tout le monde ne fonctionne pas comme vous, c’est le principal.

       
    • #2089992

      Il n’est malheureusement pas question de boule de cristal. Comment voulez-vous que ce mouvement donne quoi que ce soit. Il est limité, anarchique, sans vision, sans chefs.
      Il suffit d’analyser les cibles, les actions menées. Bloquer les routes c’était faire chier ses voisins, pas le gouvernement. Bloquer les centres commerciaux ne sert à rien pour ce qui est de la TVA. Les achats sont reportés. La TVA sera perçue. Le manque à gagner immédiat étant compensé en temps réel par la TVA déductible non prise en compte. Si le chiffre d’affaire des grands groupes baisse un peu ; il n’en sera pas de même des dividendes. Les primes des salariés seront la variable d’ajustement. L’État indemnisera les sociétés d’autoroutes pour le manque à gagner. Cela se traduira en impôts. Il faut être un idiot pour penser que bloquer l’accès aux centres des impôts peut ennuyer l’État. Les paiements se font en ligne, massivement. Ça embête surtout les personnes qui rencontrent des difficultés. C’est ces gens là le public de ces centres.
      Quant aux gilets jaunes, pour avoir eu l’occasion de passer par des barrages , j’ai surtout vu des individus ivres.
      Encore une fois, il ne s’agit pas de dire que tout va bien et que la colère de ces personnes est illégitime. Il s’agit juste d’être lucide.
      Et oui, il est hors de question de se cramer, me concernant. Nous sommes quelques uns à avoir des fonctions qui nous interdisent de faire tout et n’importe quoi. Ce serait suicidaire.

       
    • « Il n’est malheureusement pas question de boule de cristal. Comment voulez-vous que ce mouvement donne quoi que ce soit. Il est limité, anarchique, sans vision, sans chefs. »
      Vous n’êtes même pas capable de ne pas vous contredire dans un même paragraphe. Encore une fois, vous n’en savez rien et seul le temps nous le dira. Par ailleurs, vous vous répétez et ça n’apporte strictement rien. Enfin, les gens qui comme vous savent quoi faire et comment faire sont amusants car jusqu’à maintenant on ne les a jamais vu prendre le manche. Ben alors les gars, vous êtes où et vous faites quoi à part bavasser et parler « d’idiots » (que vous n’êtes pas donc, hum !) ?! On a donc affaire encore et toujours à des racontars et des bouches à vent, des spécialistes du constat mais qu’on ne voit jamais prendre le manche, et pour cause car ils se doutent bien qu’ils auraient affaire à de pénibles petits juges de leur acabit qui pourraient leur réserver le traitement qu’ils font aux autres car ils ne s’avéreraient certainement pas plus efficaces. Et là, horreur ! Il leur faudrait rabattre leur caquet et envisager d’être un peu plus humbles. Et ça, jamais !

       
  • #2087890

    Aux gilets jaunes :
    Bon, les gars, il serait peut-être temps de mettre nos différences de côté.
    Quoi qu’on fasse, blancs ou bronzés, fait pas bon ouvrir sa gueule, dans tous les cas, on ramasse.

    Un petit rappel pour commencer :
    Il existe trois types de violence : la violence physique (tout le monde connaît), la violence psychologique (voyez les caricatures que font BFM-TV des jeunes de banlieue, forcément délinquants, et du beauf français, forcément raciste), et la violence économique (taxes diverses, délocalisations et licenciements).

    Quelques conseils ensuite :
    Vous en avez marre d’être des vaches à lait ?
    Un : Cassez les radars et les horodateurs– un marteau suffit.
    Deux : Quelques gars motivés suffiraient à instaurer la gratuité des autoroutes en se mettant à chaque péage. N’oubliez pas que c’est vous et vos pères qui ont construit tout ça. Le péage a été instauré, à la base, pour rembourser l’investissement initial. Manque de bol, nos politiques, une fois le merdier remboursé, ont préféré tout vendre au privé plutôt qu’en faire profiter le citoyen. C’était pourtant pas compliqué d’aller dans l’intérêt général. Ben non, ces fils de putes ont préféré suivre les lobbyistes et les directives européennes.

    Deuxième rappel :
    Voici que qu’a déclaré Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne – pochard notoire : « Nous prenons une décision, puis nous la mettons sur la table, et nous attendons un peu pour voir ce qui se passe. Si elle ne provoque ni tollé, ni émeutes, parce que la plupart des gens ne comprennent rien à ce qui a été décidé, nous poursuivons, pas à pas, jusqu’au point de non-retour. »
    Tu la sens ma phalange ? Non ? C’est bon ?
    Et mon bras, tu le sens ? Oui ? Trop tard !
    L’Union européenne, ou l’art de détruire les nations. Hitler ne s’y est pas pris autrement. Sauf qu’Hitler, contrairement à Juncker, a été élu, et a relevé un pays exsangue avant de foutre le bordel en Europe.
    Macron n’est que l’exécutant servile de Juncker.

    Conseils (suite) :
    N’espérez rien des flics, de la justice, ou des militaires, ils sont pas payés pour réfléchir mais obéir, ils vont à la gamelle. Et la gamelle, c’est Macron, qui préfère renouveler l’argenterie de l’Élysée et rogner sur les retraites plutôt que taxer les actionnaires et autres banquiers – qui l’ont mis au pouvoir (Attali, Rothchild).

     

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    • Pour ce qui concerne les actions "péage gratuit", au final c’est toujours nous qui payons car les sociétés d’autoroute pour éviter la casse acceptent de lever les barrières, font constater par huissier le manque à gagner et se font indemniser par l’état.

       
    • #2088637

      Oui, je ne suis pas loin d’être d’accord avec vous. Ces gilets jaunes (et j’en suis) et il suffit d’écouter cettre trop gentille dame, c’est le peuple de France, brave, honnête qui ne demande pas grand chose. Ma crainte est que dès que Macron leur aura jeté quelques miettes, ils rentreront chez eux et une fois rentrés, le pillage de la France va continuer. Ils n’auront peut-être plus le courage de reprendre les armes que sont leurs simples blocages routiers.
      Il faudrait que le slogan soit Macron dégage et on ne lâche rien tant qu’il n’a pas dégagé.
      Il faut que ces salauds de parisiens se réveillent bon sang !
      C’est à Paris qu’il faut aller manifester et surtout, manifester un samedi, pas un dimanche ou mieux, un jour de semaine.

       
  • #2087934

    Rien à propos de la suite politique à donner à ce mouvement ? (structuration, organisation, plate forme de revendications, représentants, négociations...). Si à la place de Macron nous avons les Sarkozy, les Wauquiez, les Lepen, les Mélenchons et le reste de la clique, non merci !

     

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  • #2087979

    «  ici, on est un peu débordés par la préparation de l’hiver (bois à couper, plantes et arbres à pailler  etc » Traduction : moi je suis sorti du système contrairement à vous qui aspirez seulement à y parvenir, je représente donc un modèle pour vous et je peux vous faire passer de l’ignorance au savoir... Le peuple se révolte uniquement quand le roi a montré des signes de faiblesse, et donc parce que Macron a montré une certaine complaisance pour les tafioles, v’la t’y pas que tout le monde accoure pour lui mordiller les mollets. Ce n’est pas très propre et c’est proprement démago.

     

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  • #2088171

    Ce mouvement est un réel danger pour l’élite.
    Les gens se rencontrent, parlent entre eux et se mettent d’accord sur des sujets censurés par les médias (Soral, Dieudonné, les banques, l’Europe, la communauté de lumière)
    Il faudrait d’ailleurs étudier cette question et voir si ça se ressent sur l’audience d’ER.

    C’est probablement le début d’un changement d’époque, que peut faire macron ? Répondre en baissant les taxes pour sauver le système mais dans ce cas, ce n’est qu’un report à plus tard, il faudra bien les réaugmenter après. Ne rien faire et dans ce cas, à la prochaine montée de taxe (janvier 2019), le mouvement va prendre de l’ampleur et il risque de perdre sa tête :)

     

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