D’une soumission, l’autre. Dans un pays qui vit une situation ubuesque depuis six mois, chaque jour apporte son lot d’insolite. Le dernier en date, c’est Anne-Christine Lang, qui se définit comme « députée et féministe », qui a décidé de quitter à grand fracas une audition parlementaire parce qu’une femme en hijab était auditionnée. Alors que tout le monde, dont Anne, était masqué.
En tant que députée et féministe, attachée aux valeurs républicaine,à la #laicite et aux #droitsdesfemmes, je ne peux accepter qu’une personne vienne participer à nos travaux à l’#AN en hijab, qui reste pour moi une marque de soumission.
J’ai donc quitté cette audition #DirectAN pic.twitter.com/6L5PRF2YvX— Anne-Christine Lang (@AChristine_Lang) September 17, 2020
Et pour ceux qui ne captent pas Twitter :
Anne-Christine est députée de Paris tendance LREM. Sur sa description Twitter, on peut lire « Députée de Paris #circo7510 #Paris13 #Paris14 #LREM Politics, what else ? », ce qui n’est pas très français. Le général de Gaulle l’aurait remise à sa place sur le champ.
Aussitôt, La France insoumise (qui met quand même le masque, par soumission à l’autorité) a réagi. Les vilains fachos diront que Quatennens, le lieutenant nordiste du général Mélenchon, vise surtout à protéger son réservoir de voix islamo-gauchistes, mais vous savez comment sont les gens.
Les parlementaires qui ont honteusement quitté la salle parce qu’une jeune femme auditionnée à l’Assemblée nationale portait le voile, l’avaient-ils fait aussi à ces autres moments ? La laïcité impose la neutralité de l’Etat, pas des citoyens. @AChristine_Lang @phdumont pic.twitter.com/Nty480AwA0
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) September 17, 2020
entre un civil et le personnel religieux
Waly Dia, un humoriste qui est passé par le Jamel Comedy Club, y a été de son parallèle :
"Savoir que l'avenir de la nation passe ses diplômes avec 1 repas par jour ça les dérange moins que 2 minutes de foulard"
Vidéo complète ici : https://t.co/XJd4rWlvvq
Paix sur vous. pic.twitter.com/mkrFRcUr57
— Waly Dia (@WalyDIA) September 16, 2020
Il est vrai que Maryam Pougetoux, la représentante de l’UNEF, ce syndicat qu’on sait très à gauche (et indigéniste), avait le droit de mettre son voile parce que le règlement n’interdit pas « le port de signes religieux pour les personnes interrogées », écrit Le Figaro. Ce que souligne Quatennens en désignant les signes arborés des autres religions.
Voici le CV de Maryam par Nicolas Poincaré dans l’émission d’Apolline de Malherbe :
Tout ce qui n’est pas Charlie est fasciste ou trisomique
Quand Maryam a été nommée à la tête de l’UNEF (à 19 ans) en mai 2018, la classe politique franc-maçonne a hurlé. Charlie Hebdo l’a propulsée en une en la comparant à une trisomique, comme il sied aux opposants idéologiques de l’hebdomadaire satirique passé dans le camp néoconservateur sous Philippe Val.
Même si le masque n’est pas comparable au voile, on sent que l’esclandre de « LREM Politics, what else ? » est un peu surjoué. Il s’agit de faire un petit buzz sur le dos d’une jeune fille, de faire croire que la laïcité est au-dessus de tout dans la République alors que cette même République, franc-maçonnisée jusqu’à l’os, est soumise à une religion d’État qui ne dit pas son nom. Les signes de reconnaissance de cette religion sont discrets, voire invisibles, comme le pouvoir du même nom.
Pour info, cette audition parlementaire avait pour objet de « mesurer et prévenir les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse ». Quand on fout des masques de force sur la gueule de 12 millions d’enfants et de jeunes, d’après nous, on n’a pas le droit de la ramener pour un foulard.