Il est désormais partout, impossible de ne pas tomber dessus quand on allume sa télé, qu’on ouvre un journal, qu’on écoute la radio ou qu’on surfe sur l’Internet. Détrompez-vous, il ne s’agit pas du sionisme, mais de Michel Onfray, le petit prof de philo qui a décidé de faire de la politique, ce qui est tout à son honneur. Pour cela, il s’est inscrit dans le camp du Bien (sioniste), a monté un site copié en tous points sur E&R, parce que c’est ce qui marche, tout en faisant bien attention à ne pas fâcher les autorités. Et par autorités, on entend les vraies autorités, le CRIF et ses métastases, pas le gouvernement de larbins qui lui, n’est que l’ensemble des obligés du pouvoir profond, ou invisible. Depuis le temps qu’on le répète et que ça se vérifie, ça devrait être acquis pour tout le monde. Mais on ne renonce pas à quelques interros orales surprise, par messagerie instantanée. Que tous les lecteurs d’E&R se tiennent prêts, ça peut tomber à tout moment !
« Je pense qu’il faut éduquer le peuple » (Michel Onfray, 16 septembre 2020)
On ne va pas non plus relayer tout le temps la parole du PPP, le petit prof de philo, déjà parce qu’il commence à radoter et à se perdre dans ses contradictions, et aussi – on a notre fierté – parce qu’il pique nos analyses, moins les conclusions embarrassantes sur le sommet de la pyramide. On se retrouve à être honnis par toute la sphère médiatico-politique, et à fournir gratuitement des clés de compréhension à tout le monde, qui en plus font du fric avec ! C’est normal, les investisseurs mettent du pognon là où le Système ne risque rien et avec Michel, il peut dormir sur ses 12 tribus, pardon, ses 12 oreilles.
- Échange extrêmement violent entre le prof de philo et le propagandiste
Quand Michel reste dans le champ politique délimité par les miradors sionistes…
Donc allons-y pour la dernière onfrayade en date, c’était chez Bourdin sur RMC le 16 septembre 2020. Bourdin, c’est ce faux dur qui officiait depuis 20 ans à la matinale de la radio d’Alain Weill. Quoi ? Qu’est-ce qu’on a dit encore ? On ne peut plus citer de noms ?
La spécialité de Michel, c’est le mélange entre le cours de philo 1re année et la politique semi-visible, celle qui se trouve entre la politique visible et la politique invisible. Cela donne un air légèrement subversif de culture et de profondeur, mais un air seulement, car quand on regarde bien...
Onfray : « La Chine se moque un peu de perdre 5000, 10 000, 20 000 personnes. C’est un régime qui se moque absolument du nombre de Chinois. Et je me suis dit, effectivement, s’ils sont dans cette logique-là, c’est qu’il y a péril en la demeure. Donc on commence à ne pas faire ce qu’a fait le président de la République, c’est-à-dire d’aller chercher les expatriés, faire de telle sorte que les gens qui s’occupent du repatriement puissent repartir… »
Bourdin : « Mais peut-être s’est-il appuyé sur l’expertise de certain médecin qui parlait de simple grippette, vous vous souvenez de cela. »
Bourdin cherche depuis que Raoult l’a tarté en direct à se venger, mais dans le dos du professeur. Quant à Onfray, on lui laisse la responsabilité de sa sortie délirante sur les Chinois... L’entretien se poursuit, on parle masques.
Bourdin : « Vous portez un masque au quotidien ? »
Onfray : « Oui bien sûr. »Bourdin : « Non parce que, votre liberté individuelle n’est pas entravée, Michel Onfray ? Oh je dis ça parce que vous entendez tous ceux qui sont antimasques. Vous les comprenez ? »
Onfray : « Je pense que tous les gens qui estiment que leur liberté individuelle est bafouée parce qu’effectivement on leur demande de porter un masque, ils sont pas gênés du tout par le fait qu’ils utilisent un téléphone qui permet un traçage, qui permet de savoir qui ils sont, ce qu’ils font, etc., etc., tout ça va dans le “cloud”, tout cela permet un traçage intellectuel, numérique, publicitaire, capitaliste d’un manière générale. Je trouve que… ils passent à côté des vrais problèmes. »
On ne saura pas ce que sont ces très mystérieux « vrais problèmes ». Nous, on peut le dire, en revanche. Et même LE vrai problème. Mais restons chez Michel, mi-chou. Bourdin attaque maintenant le sujet du vaccin, et pour lui il n’y a pas débat.
Bourdin : « Lorsque le vaccin sera disponible, on en parle beaucoup, est-ce que vous vous ferez vacciner ? »
Onfray : « Moi je suis pour le vaccin, je suis contre ces gens qui estiment que le vaccin ne sert à rien, qu’il est dangereux… J’ai été un élève de l’école laïque et républicaine et on m’apprenait à cette époque-là que Pasteur avait trouvé un vaccin… Et puis d’un seul coup on est sur une pente régressive, les gens estiment que Pasteur n’existe pas, que le vaccin est dangereux, c’est-à-dire qu’on marche sur la tête ; donc oui, je pense que le vaccin, le masque permet pas seulement de se protéger mais surtout de protéger autrui. Le vaccin, c’est exactement la même chose, tous les ans je me fais vacciner contre le… pour la grippe. »
Déjà, le révolutionnaire Michel est sur la même longueur d’onde que la bande à Buzyn-Lévy-Salomon-Hirsch-Véran-Cymes-Lacombe, ça commence mal. On aborde ensuite l’ambition, à peine démesurée, de Michel. Même le Bourdin tique.
Bourdin : « Quel est votre objectif ? Reconstruire la gauche ? »
Onfray : « Non, reconstruire le peuple d’une certaine manière. »Bourdin : « Reconstruire le peuple ? »
Onfray : « Oui, le peuple a été pas mal détruit, pas mal maltraité je dirais. On ne lui apprend plus justement à lire à écrire, à compter, à penser, comment fait-on pour arriver aujourd’hui à croire que Pasteur a dit des sottises, que les chambres à gaz n’ont pas existé, que la Terre est plate pourquoi pas ? Enfin toutes ces choses qui font que y a un délire complet. »
C’est sûr, tous les anti-masques sont des nazis qui pensent que la Terre est plate. C’est la limite de la pensée micheline (onfrayenne c’était pas beau). C’est alors que le vieux logiciel gauchiste resurgit dans le discours de cet homme qui veut pourtant renouveler la gauche, à l’aide de Stéphane Simon, l’ex-producteur de paille de Thierry Ardisson. Sur l’immigration, Michel va nous gratifier d’une métaphore filée de toute beauté, quelque chose qui restera dans l’histoire de la philosophie entre Spinoza et spin doctor.
Onfray : « L’immigration, on ne peut pas ne pas l’accueillir… Je pense que quand vous accueillez des gens chez vous, vous les choisissez, ils viennent chez vous, y a des règles, y a des lois de l’hospitalité, et puis ils vont pas mettre la bazar complètement chez vous en estimant que puisque vous les avez invités ils ont le droit de sauter sur les canapés, d’aller dans votre cave, d’aller choisir les meilleures bouteilles si vous ne les avez pas choisies pour eux. Eh bien je crois que c’est exactement la même chose, il faut pouvoir montrer qu’on désire la France, qu’on aime la France, qu’on a envie de contribuer à la France, et après les gens ils peuvent être noirs ou blancs, jaunes ou verts, ils peuvent être catholiques, protestants, musulmans, juifs ou je ne sais quoi, c’est pas du tout le problème. »
On comprend surtout que Michel a une bonne cave. Pendant l’émission, Bourdin exhibe la couverture du numéro 2 de Front populaire, la revue mensuelle de Michel et ses amis. Il y est question d’État profond. On se dit que Michel va parler du lobby sioniste, des francs-maçons, des forces occultes, des réseaux de pouvoir non élus, mais pas du tout. Tout est redirigé, oui, c’est le mot. Chaque concept qui mène au pouvoir profond est invariablement détourné vers un autre but, un but moins conflictuel. C’est dommage, car dans les intervenants, il y en a qui sont bien au courant, comme Valérie Bugault, quand elle publiait chez E&R.
Nous avons été piquer sur le site de Michel – nous on cite nos emprunts – les résumés de chaque intervention sur les différentes têtes de cet hydre qu’on appelle le pouvoir profond, concept plus explicatif que celui d’État profond.
Sapir : La notion d’État profond s’est maintenant imposée dans le débat public. Tandis que certains y voient une théorie du complot, d’autres soulignent au contraire le poids grandissant des fonctionnaires de la haute administration publique et des organes d’influence privés sur notre vie démocratique. Qu’en est-il réellement ? Jusqu’à quel point l’État profond vient-il parasiter la souveraineté populaire ?
Bugault : Le système monétaire et financier, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, a en grande partie dépossédé les citoyens de leurs prérogatives de gouvernement. Ce ne sont plus les États qui dirigent, mais les banques centrales – et à travers elles les experts qui travaillent en leur sein. Le Nouvel Ordre mondial voit ainsi l’avènement de la caste des banquiers commerçants, désormais dotée d’un pouvoir quasi absolu.
Dufoing : En plus d’un fonctionnement hyperprocédural qui la place entre les mains d’experts autoproclamés, l’Union européenne est depuis de nombreuses années la chasse gardée de groupes d’influence financés par les grandes entreprises multinationales. Frédéric Dufoing démonte pour nous les rouages de cette mécanique bien huilée, où les renvois d’ascenseur entre technocrates et lobbyistes privés sapent jour après jour les fondements de la démocratie.
Raoult : Les derniers mois ont révélé toutes les lourdeurs et les failles de notre système médical : entre l’hyperadministration des hôpitaux, la lenteur des décisions politiques, le manque de personnel soignant, l’effondrement de notre système de recherche, les guerres entre mandarins de l’université ou l’influence des lobbies pharmaceutiques, le bilan est décidément terrible. Alors que la France dépense davantage que quasiment tous les autres pays pour les soins, nous bénéficions d’un service de santé et de recherche chancelant, chaotique et normatif qui semble incapable de libérer la créativité des médecins. Le professeur Didier Raoult nous livre son analyse sans concession du mal-être médical français.
Maïsto : Dès qu’on aborde la question de l’influence de l’État profond dans les médias, ses chiens de garde vous qualifient de « complotiste » et de « fasciste-faisant-le-lit-du-RN ». Pourtant, les citoyens voient bien qu’il y a quelque chose de pourri dans ce royaume clinquant, sans en connaître forcément tous les dessous. Intéressons-nous à la seule vérité des faits, à travers quelques cas concrets et emblématiques.
Onfray applique la technique Zemmour : une analyse plutôt juste des choses, des injections de vérité, mais une limite jamais franchie, donc la vérité ne peut pas être totalement dite. Et c’est là qu’apparaît le double langage d’Onfray, l’homme des semi-vérités, des vérités incomplètes, des vérités pas très courageuses. Il a beau faire un numéro spécial sur l’État profond, il ne touche pas au lobby sioniste qui en est pourtant le fondement.