Unanime, la classe politique se mobilise enfin !
Qu’est ce qui motive cette union sacrée ? La crise grecque ? L’effondrement boursier en Asie ? Les menaces terroristes ? Le chômage ?
Rien de tout cela, mais l’annonce effroyable de la fin supposée du « programme rigolo » : Les Guignols de l’info.
27 ans que les marionnettes en latex s’agitent sur un humour bobo, égratignant avec tendresse les représentants de l’oligarchie mais ne prenant aucun gant avec les mal-pensants...
Déjà, le service public, sorte d’avatar de Canal+ mais financé par la redevance, se proposait d’accueillir l’émission, comme l’a fait savoir Delphine Ernotte, future présidente de France Télévisions. Même agitation pour M6, qui contrairement à Mme Enotte, ne bénéficie par de la manne de l’État et s’est posé la question du coût du programme, à savoir entre 80 000 et 100 000 euros par jour pour 12 minutes de « poilade » occupant 300 personnes pour un budget annuel de 25 million d’euros...
Les gardiens des « valeurs de gauche » et de l’humour autorisé, à commencer par le cacochyme Guy Bedos, autoproclamé « résistant », ont vu rouge et crient au complot sarkozyste, comparant la disparition de quelques pantins à l’attentat contre Charlie Hebdo :
Parmi les autres insoumis, l’humoriste-stagiaire Cécile Duflot :
Ou encore le flotteur gauche de l’RPS, Jean-Luc Mélenchon :
Au sommet du pouvoir, on se doit de réagir, car « la France a peur ». Ainsi Manuel Valls, l’ami du rire, a-t-il lancé cette lumineuse remarque :
« La caricature et l’impertinence sont nécessaires. »
Même Jean-Marc Ayrault, qui, d’aucuns le prétendent, a été Premier ministre de la France, a tenté un retour-gagnant !
Enfin, le chef de guerre François Hollande, en déplacement sur ses terres africaines, a jugé :
« Le temps où le président de la République disait ce qu’il y avait dans les programmes est révolu, mais la dérision, la caricature, ça fait partie du patrimoine. »
Mais que tout ce petite monde se rassure, il pourra partir en vacances le cœur léger : Vincent Boloré, président du conseil de surveillance de Vivendi (la maison mère de Canal+) et à l’origine du « scandale », ne vise pas la suppression des Guignols mais leur passage à un rythme hebdomadaire. En revanche, il se pourrait qu’il nous débarrasse du Grand Journal, mauvaise farce facturée environ 100 000 euros par jour par le producteur KM (avec ou sans les salaires des animateurs rentiers et leurs chroniqueurs ineptes ?).
La panique s’est estompée : l’humour autorisé est sauf. Sa disparition aurait pu pousser le bon peuple à se tourner vers le vrai talent comique, celui qu’on retrouve régulièrement dans les prétoires...