C’est un sommet souvent vu comme antisaoudien. Une vingtaine de leaders du monde musulman, parmi lesquels les ennemis iranien, turc et qatarien de l’Arabie, sont réunis à partir de jeudi et pour trois jours à Kuala Lumpur dans la capitale malaisienne. Un rassemblement vivement critiqué par l’Organisation de la conférence islamique (OCI), basée dans le port saoudien de Djeddah et généralement considérée comme la voix du monde islamique.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre malaisien Mahathir Mohammad a annoncé la couleur en affirmant qu’il s’agissait de comprendre pourquoi l’islam et les pays musulmans étaient « en crise, sans espoir et indigne de cette grande religion ». Une pierre jetée dans le jardin de l’Arabie saoudite, gardienne des lieux saints musulmans, qui n’a pas honoré l’invitation qui lui avait été lancée d’assister à la conférence. Pas plus que la plupart des pays arabes, du Maghreb au Golfe en passant par le Levant, à l’exception du Qatar et d’Oman.
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Le président turc et le premier ministre malaisien ont dénoncé l’incapacité des pays musulmans à peser sur certaines crises, en particulier le conflit israélo-palestinien, sur lequel l’Arabie a perdu la main.
« Pourquoi n’avons-nous pas pu réaliser de progrès en faveur de la cause palestinienne, s’est demandé Erdogan, pourquoi ne pouvons-nous pas freiner l’exploitation de nos ressources, et pourquoi ne pouvons-nous pas mettre un terme à la fragmentation du monde musulman ? »
Autant de lacunes facilement imputables, selon certains participants au sommet, à l’Arabie saoudite, censée diriger le monde musulman, en particulier sunnite, largement majoritaire au sein de l’islam.
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L’Arabie saoudite ne tenait pas à apparaître sur la photo de famille aux côtés de ses rivaux, Hassan Rohani, le président iranien, cheikh Tamim l’émir du Qatar et Recep Tayyip Erdogan, le président turc.
Hassan Rohani a dénoncé, de son côté, « la domination du dollar américain et du système financier américain ». Un appel relayé par le Turc Erdogan : « Au lieu de commercer avec des devises étrangères, nous aimerions commercer avec des devises nationales », a-t-il expliqué.
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