Les meurtres de civils ne sont pas nouveaux dans l’armée d’occupation. En 2008 déjà, on pouvait voir des manifestants palestiniens abattus à bout portant.
L’entité israélienne vole les territoires palestiniens et abat ses habitants un par un, parfois par groupes entier, opérant un ethnocide homéopathique impuni, malgré les cris d’orfraie de la justice internationale (ONU).
Ce pays artificiel, les observateurs lucides le savent, et une partie des Israéliens aussi, n’a ce faisant aucun avenir. Il y aura un jugement dernier.
« Le sniper devrait recevoir une médaille et celui qui a filmé être rétrogradé » : c’est ainsi que le ministre israélien de la Défense a réagi à à une vidéo montrant un soldat tirer sur un Palestinien sous les cris de joie de ses camarades.
Une vidéo dont Tsahal a confirmé l’authenticité, a été diffusée le 9 avril par la chaîne de télévision israélienne privée 10, avant d’être reprise sur les réseaux sociaux puis dans les médias israéliens, suscitant une vive polémique dans le pays et interpellant sur les pratiques de l’armée israélienne.
Les images, qui dateraient de décembre selon l’armée israélienne, sont rapidement devenues virales, créant une véritable onde de choc. Elles montrent un sniper israélien mettre en joue un Palestinien qui se tient immobile près de la barrière marquant la frontière entre Israël et la bande de Gaza, et qui ne présente visiblement aucune menace.
Après quelques secondes, un coup de feu retenti et le Palestinien s’effondre au sol, déclenchant un déluge de commentaires extatiques des soldats.
« Wow, quelle vidéo ! Oui ! Fils de pute ! Quelle vidéo ! Allez, courrez l’évacuer », peut-on notamment entendre en hébreu au milieu des cris de joie, ou encore « quelle vidéo de légende ! ».
L’armée israélienne, qui a annoncé avoir ouvert une enquête sur l’affaire, assure qu’elle s’est déroulée alors que les soldats tentaient de « disperser des émeutiers ». « Une balle a été tirée en direction d’un des Palestiniens soupçonné d’être le leader des émeutiers. Il a été touché à la jambe », a affirmé Tsahal dans un communiqué.
L’outrage est tel en Israël qu’en dehors de l’opinion publique et de la gauche, même des élus du Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahou, s’en sont ému. Interrogé par le journal Haaretz, le député Yehuda Glick a par exemple confié que les images étaient « très difficiles à regarder », ajoutant que l’atmosphère qui régnait parmi les soldats était « troublante et décevante ».
« Le sniper devrait recevoir une médaille », selon la Défense israélienne
Cet avis est cependant loin de faire l’unanimité au sein du Likoud et du gouvernement, toujours prompt à défendre les actions de Tsahal contre vents et marées. « Le sniper devrait recevoir une médaille et celui qui a filmé être rétrogradé », a ainsi déclaré le ministre de la Défense Avigdor Lieberman, cité par l’AFP le 10 avril.
« On en fait beaucoup trop avec cette vidéo. Il ne s’agit pas de tirs sur n’importe qui, mais sur un terroriste qui s’approche de la barrière dans une zone interdite d’accès et en provenance d’une région contrôlée par les terroristes du Hamas », a de son côté soutenu à la radio publique le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan.
« Quel est le problème ? Il est prévu que quiconque s’approche de la frontière, armé ou pas, se fasse tirer dessus. Comme cela doit être le cas ! », a écrit sur Twitter l’élu du Likoud Oren Hazan, précisant qu’il espérait que cette vidéo enverrait « un message clair à l’autre côté ».
La diffusion de cette vidéo intervient alors que les Palestiniens ont entamé depuis fin mars une « Marche du retour » le long de la barrière qui clôt la frontière entre la bande de Gaza et Israël, pour commémorer l’exode de 1948. 19 Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens lors du premier rassemblement, et neuf autres l’ont été quelques jours plus tard, le 6 avril. Parmi eux figurait Yasser Mourtaja, un journaliste, dont la mort a suscité une indignation mondiale.