Un membre, lui-même juif, du Parti travailliste, a affirmé que certaines sources de financement de la formation conservatrice pouvaient expliquer le virage pro-israélien pris par celle-ci. Il s’est vu accusé d’antisémitisme.
Le journal communautaire londonien The Jewish Chronicle a rapporté les propos prononcés par Gerald Kaufman (sur la photo) à l’occasion d’une conférence organisée par le Palestine Return Centre, un centre de recherche sur le retour des réfugiés palestiniens. Le parlementaire travailliste y a affirmé que c’était « l’argent juif, les donations juives au parti conservateur – comme lors des élections générales de mai –, le soutien de The Jewish Chronicle, toutes ces choses, qui donnent un parti pris aux conservateurs », remarquant qu’« il y a maintenant un grand groupe de membres conservateurs du Parlement qui sont pro-Israël, peu importe (…) ce que le gouvernement israélien fait ».
Faisant référence à la récente vague palestinienne d’agressions à l’arme blanche, il a ensuite soutenu que « plus de la moitié des attaques au couteau rapportées étaient inventées », déplorant qu’on ne connaîtrait jamais la vérité à leur sujet « puisqu’ils [les soldats israéliens] ont exécuté les Palestiniens ».
Les propos ont été dénoncés par plusieurs associations juives, notamment sur Twitter. Le Secrétaire d’honneur du Conseil représentatif juif de Manchester, Ray Cook, a dénoncé l’« antisémitisme dérangé » de Kaufman. L’organisation AJC, qui se donne comme objectif la défense des juifs s’est, elle, interrogée : « le monde se réveillera-t-il sur cet antisémitisme » ?
Le journal conservateur britannique The Spectator a apporté sa plume à la polémique, écrivant que la confession juive de Kaufman semblait lui servir d’« excuse pour faire des déclarations qui seraient, d’ordinaire, dénoncées comme antisémites ».
Quant à l’ONG Palestine Return Centre, organisatrice de l’événement, elle a tenu à préciser par la voix de son porte-parole que les propos du parlementaire représentaient « sa propre opinion ». Elle n’a toutefois pas écarté la possibilité de le réinviter à s’exprimer.