Dans l’Evangile est rapporté que Jésus (béni soit-il) a dit : malheur à ceux qui corrompent la jeune enfance ! L’affaire n’est pas ancienne, car c’est précisément sur ce point que la discipline inventée par Freud et renforcée par une propagande fallacieuse rencontre ses plus graves échecs ; pousser des adultes malades au suicide peut passer pour une maladresse, mais la destruction de l’innocence enfantine ou du lien parental naturel avec elle, selon un droit arbitraire de protection de l’enfance décidé par un analyste, relève d’une frénésie de destruction de l’âme : c’est cette démonialité qui frappe tous les pays occidentalisés, et c’est, comme toujours, du fond de cet enfer psychanalytique qu’est venu, des pays de langue anglaise, l’avertissement du danger de confondre un tenant de cette analyse arbitraire de l’inconscient avec un honnête pédiatre.
Ce fut un Allemand de famille anciennement juive, et défenseur de sa patrie contre l’intrusion de l’américanisation, quoique vivant à Londres où il est mort, Hans Jürgen Eysenck, en 1985, dans « Decline and Fall of the Freudian Empire » (Penguin Books), qui lança un cri d’alarme à cause des désastres de ce traitement infligé à des innocents séparés systématiquement de leur mère. Rapidement, le bon sens utilitaire anglais avait en effet remarqué, comme il l’écrit, les nombreux échecs et au contraire les aggravations de cas d’autisme de ceux livrés aux psychanalystes. Il faut savoir que sous ce vocable psychiatrique classique d’autisme est désigné une insensibilité de l’être humain enveloppé comme un cadavre dans son moi converti en prison et conséquemment étouffé. Notre civilisation affaiblie en multiplie les cas, au point d’en encombrer des établissements d’enseignement convertis en cliniques d’observation !
Ce qui caractérisa l’attitude des disciples de Freud fut, de l’avis des enquêteurs médicaux, une frénésie contre la mère et son rôle par essence suspect et donc négatif : il n’est pas exagéré de dire que la baisse de la natalité en Occident a pour cause une culpabilité cultivée de l’affection maternelle présentée comme une tyrannie, un peu comme les agités d’aujourd’hui veulent anarchiquement confondre le pouvoir et l’oppression ! Le concept de « mauvaise mère » conçu par Mélanie Klein est la toile de fond de tout « entretien » avec un patient, mais le coup le mieux asséné à cette méthode terroriste a été porté par un de nos compatriotes, devenu concitoyen, chargé de cours à la Faculté de Médecine de Rangueil à Toulouse, et qui ne put publier ses travaux qu’en Belgique : car autant que la laïcité et le cocktail du pansionisme servi dans tous les banquets politiciens, et même religieux, la psychanalyse reste un des piliers de la culture nouvelle, ou révolutionnaire française, le drapeau du nihilisme. Le professeur Jacques Bénesteau a publié en 2002, chez l’éditeur Pierre Mardaga en Belgique, avec une préface du Professeur Jacques Corraze, un remarquable ouvrage de 400 p., fort lisible et érudit, qui fait honneur à la clarté française intitulé « Mensonges freudiens ». Y sont épinglés de fausses notoriétés, aujourd’hui défuntes, les Lacan, les Bettelheim et autres idoles de ce feu de la modernité qui embrase toutes les cultures et s’acharne sur la piété religieuse, et l’autorité morale des Etats et de la famille qui en est l’expression terrestre.
« Il y avait là », écrit l’auteur, « des pédiatres analystes qui culpabilisaient les mères d’avoir un enfant affaibli et peu affectif », « outre l’imposture et la misogynie, un manque cruel d’empathie et de compréhension à l’égard de ces familles, car il est tout à fait extraordinaire qu’à aucun moment, on n’envisagea que les parents puissent être affectivement perturbés par les souffrances de leur enfant malade, ou par la culpabilité dont on les accablera pendant des années ». Richard Hunter, psychiatre et historien de la psychiatrie, avait noté en 1972 qu’il n’y a pas d’autre spécialité que la psychanalyse qui ait autant blâmé les patients pour leurs maladies, et pour sa propre incompétence thérapeutique. Fuller Torrey, professeur de psychiatrie et longtemps haut responsable au National Institute of Mental Health, rappelle aussi que dans 125 articles de la littérature spécialisée en psychiatrie infanto-juvénile, inspirés par le dogme freudien de 1970 à 1982, « les mères sont rendues responsables de 72 sortes de désordres mentaux chez leurs enfants ; aucune mère n’est déclarée émotionnellement intacte, alors que la plupart des pères le sont. Il est remarquable que les mouvements féministes d’habitude plus vigilants et agressifs, n’aient pas jugé utile de dresser l’étendard de l’indignation contre cette idéologie. » (p. 335).
Deux conclusions peuvent être tirées, l’une sociale, sur la dégradation de l’image de la mère dans la contre-culture psychanalytique, et qui conduit à cette nature équivoque qui est le moule de la mode occidentale, accompagnée d’une diminution de la raison prévoyante au profit de l’émotionnel immédiat, ce qui favorise la rupture des unions et ensuite leur dégoût.
Une autre, plus politique, est tirée par l’auteur toulousain : « La contradiction entre, d’une part, les travaux méthodiques sur l’autisme, consciencieux, plus modestes dans leurs prétentions,… aisément accessibles dans la publication internationale depuis de nombreuses années, et puis d’autre part la légende indispensable à la politique psychanalytique, n’a pas encombré l’esprit critique. Il faut bien reconnaître que les campagnes de dénigrement diffamatoire, de ce qui était contraire aux certitudes officielles, furent efficaces dans la majorité des cas. La soustraction active ou passive de l’information, qui est avec le mensonge une arme de désinformation et de persuasion courante dans l’histoire du freudisme, permit également de maintenir les non-spécialistes dans l’ignorance, donc de les dominer, et consistait par exemple, à retenir les traductions » (ibid).
Que cette psychanalyse fût une imposture, la chose est reconnue, et que par ailleurs tout mouvement de décomposition sociale et politique commence par voir fleurir en son sein des agents de cette décadence, comme on le voit incidemment dans la part prise au désordre de la dissidence syrien par la fondatrice de l’Ecole de Psychanalyse de Damas , va de soi, comme l’ombre suit la lumière.
Que ceux qui aiment à lire, lisent l’ouvrage de Jacques Bénévent, s’il est disponible : ISBN 2-87009-814-6, et surtout le livre d’Edward Dolnick « Terrible condamnation morale du freudisme » (dit Fuller Torrey), Madness on the Couch The Victim in the Heyday of Psychoanaysis, paru chez Simon et Schuster.