Dans son édition datée de jeudi, Le Monde révèle des éléments de l’enquête judiciaire sur les agissements du cimentier franco-suisse en Syrie en 2013 et 2014.
Les auditions sont accablantes. Dans son édition datée de jeudi 21 septembre, Le Monde publie des extraits de l’enquête judiciaire en cours sur les agissements du groupe franco-suisse LafargeHolcim au sujet de sa cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie.
Neuf responsables de l’entreprise ont été entendus par les enquêteurs, qui cherchaient à déterminer les liens qu’a pu entretenir le géant du ciment avec des groupes armés, dont l’organisation Etat islamique, pour continuer à faire fonctionner son usine en 2013 et 2014, en plein conflit syrien.
Jusqu’à 100 000 dollars par mois versés
Face aux enquêteurs, l’ancien directeur général adjoint opérationnel de Lafarge a ainsi reconnu ainsi que le groupe s’est plié à une « économie de racket » menée par différentes milices armées dès la fin de l’été 2012 pour assurer le transit de ses marchandises dans le pays.
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Bruno Pescheux, PDG de la filiale syrienne de l’entreprise jusqu’en juin 2014, affirme aux enquêteurs avoir vu le nom de Daech sur des documents internes à l’entreprise. À la question « Avez-vous une idée du montant prévu pour Daech ? », il répond : « De l’ordre de 20 000 dollars par mois. »