Oui vous avez bien lu, du graffiti nationaliste ! Pas les habituels slogans xénophobes mal tracés au pinceau sur les ponts d’autoroute… Non non, du « vrai graffiti » au sens ou nous l’entendons habituellement, sur des trains ou dans les terrains vagues, avec des lettrages, des persos et tout ce qui va avec. Que les antifas aiment le graffiti n’est pas une nouveauté… mais à l’autre extrémité de l’échiquier politique, c’est déjà plus rare. En dépit des clichés, le monde des writers, bien qu’uni par la passion de la peinture, est loin d’être lié par des idées ou des valeurs communes ; et c’est encore plus vrai aujourd’hui qu’hier, à l’heure ou la société française dans son ensemble est de plus en plus divisée : le graffiti en est le reflet.
Notre article sur Zeon, graffeur et dessinateur controversé, nous avait déjà valu il y a quelques années les foudres de la bien-pensance, par commentaires interposés. Pourtant, nous nous permettons de le rappeler Ici encore, il n’est pas question pour nous de promouvoir de quelconques idées politiques, donc pas la peine de nous accuser de faire de la pub aux uns ou aux autres : il nous a simplement paru intéressant d’en savoir plus sur ces graffeurs qui se revendiquent d’une mouvance dont nous avions rarement entendu parler jusqu’à présent… du moins dans la sphère du graffiti.
Ainsi depuis quelques temps, une page Facebook intitulée La Cagoule dédie son contenu au graffiti sur trains et sur murs… mais pas n’importe lequel : le « graffiti nationaliste français ». Dans un contexte politique très marqué à droite, on y trouve pêle-mêle des références à l’Histoire de France (Charles Martel, Charlemagne), des punchlines, et de très nombreuses pièces politiquement engagées. Les membres de La Cagoule, ouvertement anticommunistes, y affichent leur mépris de l’Union Européenne et clament haut et fort leur fierté d’être français et nationalistes.
Avant toute chose, un rapide rappel Wiki sur l’origine du nom de ce crew insolite : La Cagoule est le surnom de l’Organisation secrète d’action révolutionnaire nationale, un groupement d’extrême droite créé par Eugène Deloncle et actif dans les années 30. L’OSARN est constitué comme une force d’autodéfense visant à répliquer aux prétendus risques d’un coup d’état communiste, à l’image de ce qui s’était passé en URSS. Organisée comme une véritable armée, La Cagoule aura pour but d’anéantir la République. Au niveau international, elle soutient les franquistes et a le soutien de l’Italie fasciste. Issue de milieux patriotes, nationalistes et royalistes farouchement germanophobes, l’organisation n’a pas de lien avec les officines de propagande nazie. Au fil des années, la Cagoule a été tenue responsable d’assassinats, de tentatives de coups d’État et de terrorisme : le 11 septembre 1937, le groupement commet deux attentats à la bombe à Paris, contre la Confédération générale du patronat français et l’Union des industries et métiers de la métallurgie.