Bertrand Delais n’a pas encore récupéré les clés de son bureau que sa nomination à la tête de La Chaîne parlementaire, mercredi 14 mars, fait déjà grincer quelques dents. Il faut dire que le réalisateur est réputé proche d’Emmanuel Macron, à qui il a consacré un documentaire et de nombreuses notes de blog, pour le moins élogieuses, sur le HuffPost.
Une « Macron-compatibilité » critiquée par certains responsables politiques, comme Marine Le Pen, qui y voient là le risque d’une mainmise de l’Élysée sur un média public. « Nous en sommes parfaitement conscients », explique à franceinfo un représentant de la Société des journalistes (SDJ) de LCP.
« En interne, certains peuvent se demander s’il n’est pas un envoyé de l’Élysée » (Un membre de la SDJ de LCP)
Dès l’annonce de sa nomination, plusieurs membres de La France insoumise ont dit tout le mal qu’ils pensaient du futur président de La Chaîne parlementaire. « Un parfum d’ORTF », a commenté Clémentine Autain, la députée de Seine-Saint-Denis. De son côté, Alexis Corbière pense qu’il « ne garantira pas l’indépendance du Parlement par rapport à l’Élysée ». « Il y a un vrai problème avec les médias et le traitement de l’information dans notre pays », a tweeté Marine Le Pen.
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Si le choix de Bertrand Délais à la Présidence de @LCP se confirme, c'est une erreur. Un hagiographe du PR, engagé de façon militante dans sa campagne, ne garantira pas l'indépendance du Parlement par rapport à l'Elysée. C'est une main mise du parti présidentiel sur un medias
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 14 mars 2018
Le nouveau président de La Chaîne parlementaire (@LCP), Bertrand Delais, non content d'être un macroniste béat et un militant anti-FN, pense que la France est "crispée et raciste". Il y a un vrai problème avec les médias et le traitement de l'information dans notre pays... MLP pic.twitter.com/Hrf3x2mrDF
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 14 mars 2018
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« Le climat était devenu très compliqué »
En interne, ce changement de tête était surtout très attendu : « Le climat était devenu très compliqué, notamment depuis le départ d’Astrid De Villaines. » Mi-février, la journaliste avait choisi de claquer la porte de la chaîne publique, après avoir porté plainte pour agression sexuelle contre l’un de ses collègues, le présentateur Frédéric Haziza. Ce dernier avait été suspendu quelques semaines, avant de revenir à l’antenne, malgré les protestations de la SDJ auprès de la patronne de la chaîne.