Suite à la tuerie de Nice, Julien Rochedy, ancien directeur du Front national de la jeunesse, a réalisé une vidéo « à chaud » dans laquelle il déplorait la pusillanimité de la lutte contre le terrorisme, prédisant que la France et les autres nations européennes allaient perdre cette « guerre » en raison de leur « raffinement » et de leur peur des « dommages collatéraux ».
Il y a une part de vérité dans ces constats : 1) toute guerre implique systématiquement des dommages collatéraux ; 2) les « Charlies » qui appellent à la guerre à tout va n’en ont pas conscience et seront les derniers à se salir les mains.
Au fond, Julien Rochedy, qu’on sait particulièrement hostile à l’esprit bourgeois qui caractérise cette époque toujours plus laide et violente, tentait donc de pointer cette hypocrisie très peu virile de beaucoup de va-t-en-guerre, qui ignorent tout de l’odeur du sang tout en appelant à en recouvrir les murs.
Mais la question que Julien Rochedy n’abordait pas – dans cette vidéo en tout cas – était celle des responsables du terrorisme. Les lecteurs d’E&R le savent, et l’ancien directeur du FNJ aussi : le terrorisme est avant tout la résultante de l’action d’une oligarchie, qui pilote une politique étrangère criminelle et laisse se développer sur le sol national, voire provoque, des attentats à l’étiquette « islamiste » qui ont pour double utilité, pour ses instigateurs, de justifier à la fois cette politique étrangère criminelle et la réduction très dictatoriale des libertés publiques – y compris, bientôt, la liberté de s’opposer pacifiquement au pouvoir en place.
Dès lors, parler de « dommages collatéraux » comme l’a fait Julien Rochedy et enchaîner sur la remigration « de tous les musulmans de France ou du moins d’une grande partie d’entre eux » pouvait paraître particulièrement injuste. D’abord, parce que les terroristes ne sont pas des musulmans, mais des voyous (des « racailles », aurait dit Julien Rochedy dans d’autres vidéos) qui se sont acheté tout récemment une étiquette de musulmans ou auxquels « on » a collé cette étiquette. Ensuite, parce que s’il y a une infime partie des (faux) musulmans de France, effectivement terroristes, à expulser ou mettre en prison de toute urgence, quid de l’oligarchie qui les sponsorise, affirme qu’ils font « du bon boulot » au Moyen-Orient et tente par tous les moyens de faire taire ceux qui, en France, dénoncent ses manigances ? Il n’y a pas de racaille d’en bas sans racaille d’en haut, et pointer les premiers en oubliant les seconds, piège classique du raisonnement identitaire, ne pouvait que susciter la colère de ceux à qui on amalgame les voyous de tous bords : les musulmans du quotidien.
La vidéo qui suit, enregistrée par deux d’entre eux, se veut une réponse à Julien Rochedy. Si elle est parfois maladroite dans la forme en lui faisant dire ce qu’il n’a pas dit et n’a jamais pensé (Rochedy voudrait « buter du musulman » : n’exagérons rien), elle va tout de même dans le sens de la réconciliation de tous les patriotes en l’invitant à ne pas identifier les musulmans au terrorisme, même lorsqu’il s’agit de manifester sa virilité et de dénoncer l’hypocrisie des « Charlies ». Une main tendue qui saura, espérons-le, porter le débat vers la vraie question, celle qui détermine à la fois la politique étrangère française et le terrorisme sur le sol national : c’est qui, cette oligarchie qui détruit la France ?
La réponse finale de Julien Rochedy :