Outre-Rhin, le chancelier fédéral Olaf Scholz a refusé le maintien des aides militaires. « Le moment est venu où l’Allemagne ne peut plus faire de promesses à l’Ukraine. La fête est finie. Le pot est vide », annonce le 17 août le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Le Point, l’hebdo en pointe sur le soutien à l’Ukraine, s’étouffe sur X :
Le deuxième contributeur à l’Ukraine le plus généreux après les États-Unis n’augmentera pas le financement à son allié en 2025, bloquant toute nouvelle commande d’armes.
Au vu du poids de l’Allemagne dans la coalition antirusse, cette annonce fait tache, et ne va pas rassurer les kiévophiles du type Hervé Goube (sur X) : « l’Ukraine est le cœur battant de l’Europe, sa lumière, son espérance. Si l’Europe unie arme comme jamais l’Ukraine intrépide, l’Ukraine terrassera le Monstre, Ukraine Will Win ! »
En France, c’est Le Figaro qui annonce la mauvaise nouvelle : « Au cœur de l’été, au moment où les troupes ukrainiennes mènent une contre-offensive risquée dans la région russe de Koursk, l’Allemagne annonce un gel de toute nouvelle aide militaire à l’Ukraine. »
À l’approche d’élections régionales dans plusieurs Länder, lever le pied sur les livraisons d’armes à l’Ukraine s’annonce être une stratégie gagnante. La fuite en avant belliciste antirusse n’a pas gagné le cœur des Allemands. Même au sein de la coalition gouvernementale dite « en feu tricolore » (Verts, libéraux-démocrates et sociaux-démocrates), les versements illimités à Kiev ne font pas l’unanimité. Le Figaro écrit :
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, ardent partisan du soutien militaire à l’Ukraine et personnalité politique préférée des Allemands, a appris la nouvelle par un courrier daté du 5 août. Son homologue des Finances, le libéral Christian Lindner, a adressé une fin de non-recevoir à sa demande de financement supplémentaire d’un système de défense antiaérien Iris-T.
Conclusion : l’Allemagne refuse de se saigner pour un conflit qui est mal barré. Réaction et récupération politique d’un macroniste :
L’Allemagne réduit drastiquement son soutien militaire à l’Ukraine https://t.co/Eas2qcDk4B via @LePoint ce qui se passe en Allemagne montre à quel point il est impensable de donner au #NFP le pouvoir. C’est un attelage électoral qui n’est d’accord sur rien !!! Le #PR a raison.
— Jean Pierre de Vaure (@JeanDeVaure) August 19, 2024
Au-delà de ces déchirements intérieurs, l’Allemagne reste inféodée au grand frère américain. Elle fait partie de ce G7 qui a décidé en juin 2024 de geler puis utiliser 300 milliards d’actifs souverains russes pour soutenir l’effort de guerre ukrainien. Xavier Moreau a déjà expliqué le risque de confiance que cela implique pour l’Occident vis-à-vis du Sud global.
Concernant la France, dans cette cacophonie occidentale, Berlin nous accuse de « beaucoup parler mais de peu livrer ». Il est vrai que depuis la livraison des 30 Caesar, peu a été fait, sauf peut-être l’envoi de troupes sous faux drapeau. Ce que Le Point appelle « défaitisme » n’est peut-être que de la lucidité.
L’Occident s’empêtre dans ses contradictions et ses sanctions antirusses. L’Ukraine n’est qu’un pion antirusse dans sa main, mais qui peut lui exploser à la gueule. Un demi-million de morts ukrainiens n’ont pas fait reculer la folie belliciste américano-bruxelloise. Combien faudra-t-il encore de morts pour que la raison triomphe ? Seuls les États-Unis ont à gagner d’une troisième guerre mondiale sur le sol européen.
La Russie alerte sur une provocation nucléaire en préparation par l’Ukraine, désastre nucléaire pour toute l’Europe
Chérif Amir, Dr en géopolitique, estime que Kiev n'agit pas seule, des puissances le poussent à l’escalade. Zelensky est un obstacle, dont il faut se débarrasser pic.twitter.com/FJWfI2Njbj
— Aliénor d’Aubigné (@AlienorAubigne) August 17, 2024
L’Allemagne se réveille, Deutschland erwache, comme dirait l’autre...