La propagandiste d’Arte : « Des annonces qui font en tout cas le bonheur de la frange la plus extrémiste et raciste de l’électorat de Trump qui se sent pousser des ailes, les précisions de Cécile Thuillier. »
Cécile Thuillier : « Le salut nazi pour saluer la victoire de Donald Trump, c’était samedi dernier lors d’un meeting du National Policy Institute, un think tank qui ne jure que par la suprématie des Blancs et qui s’est rangé comme un seul homme derrière la candidature du milliardaire. (...) Une Amérique plus grande signifie pour eux une Amérique plus blanche. »
La propagandiste de France 24 (2017) : Au programme cette semaine, la montée des suprématistes blancs aux États-Unis depuis l’arrivée de Donald Trump aux commandes, les actes racistes et antisémistes [sic] n’ont fait que se multiplier, vous verrez. »
D’habitude, les médias français (de nom) nous bassinent avec le terrible danger des milices blanches suprématistes qui assassinent des Noirs sans défense aux États-Unis. Et voilà que l’on découvre, grâce au site mondialiste progressiste Vice, qui porte bien son nom, que les suprématistes noirs ont eux aussi leur milice. What the fuck ?!
Antiracisme noir contre antiracisme blanc...
Cependant, ce qu’on sait aussi, c’est qu’aux USA tout est grossi par l’image, c’est le principe numéro un de leur propagande, quel que soit le camp dans lequel on se trouve, en l’occurrence, les Noirs et les Blancs. Il suffit d’une petite vidéo de Noirs bien méchants en tenue de combat pour inoculer la trouille à tous les petits Blancs perdus, pauvreté oblige, dans les quartiers noirs autour des grandes villes. Le rappeur Eminem a vécu là-dedans, on peut dire que c’est un Bounty à l’envers : blanc dehors, noir dedans.
Le site essentialiste blacknews.fr se félicite du nouveau rapport de forces :
Le 4 juillet, jour de l’indépendance, des centaines de citoyens noirs armés ont défilé dans un bastion du Ku Klux Klan (KKK) en Géorgie, aux États-Unis. La NFAC, pour Not Fucking Around Coalition, se décrit comme une milice noire. Ses membres armés en défilant de manière pacifique, sur un lieu de rassemblement de suprémacistes blancs, ont lancé un avertissement aux « ploucs » !
Sachant qu’il y a aussi des « ploucs » noirs, mais ça ne rentre pas dans le cadre de la propagande antiraciste. Le dessinateur Cabu considérait que les immigrés arrivant en France étaient tous des anges victimes, les Français étant globalement des beaufs, c’est-à-dire au mieux des cons, au pire des salauds. Aujourd’hui, avec le retournement de paradigme (la ligne officielle du Parti unique qui passe de socialo-sioniste à nationale-sioniste), on découvre – enfin, les Français ont l’autorisation de découvrir – que les immigrés ou les migrants peuvent aussi être des ploucs, c’est-à-dire des cons ou des salauds. Quelle découverte !
Évidemment, l’idéologie antiraciste a du mal à avaler cette pilule, somme toute naturelle, logique, humaine.
L’homme à la tête de cette marche se fait appeler Grandmaster Jay. Très présent sur les réseaux sociaux, il regroupe sur Instagram une communauté de 73 600 followers et se présente comme le créateur du NFAC. Sur Facebook, dès le 28 juin, il lançait un appel à un rassemblement armé mais pacifique, à Stone Moutain ainsi qu’à Phoenix, dans l’Arizona, à la même heure. Personnage aux multiples casquettes, Grandmaster Jay, de son vrai nom John Fitzgerald Johnson, est un ancien militaire, artiste de hip-hop et activiste contre le racisme et les violences policières. En 2016, il s’est porté candidat à l’élection présidentielle américaine. Son fil Instagram montre également qu’en décembre 2018, il affichait son soutien aux Gilets jaunes, arguant : « La vraie liberté est contagieuse ».
Plutôt vert que rouge
Le problème, aux États-Unis, c’est que l’interdiction d’une vraie gauche (à ne pas confondre avec le gauchisme systémo-compatible d’un Bernie Sanders) a laissé la porte ouverte à la montée des communautarismes raciaux. Cela fait penser aux pays du Proche-Orient dans lesquels l’Amérique a perturbé les processus électoraux pour flinguer tout développement ou toute résurgence socialiste, pour ne laisser que le « choix » de pouvoirs dictatoriaux dont la seule opposition sera confessionnelle, c’est-à-dire islamiste. Ceux qui connaissent les vrais dessous de la guerre de Syrie ne seront pas surpris, tant l’islamisme (takfiriste ou wahhabite) arrange l’oncle Sam. Ce qui ne l’arrange pas, c’est un pouvoir nationaliste et islamique, comme chez nous des pouvoirs chrétiens plus ou moins nationalistes. De là la crainte d’une épidémie politique iranienne depuis 1979, et la destruction des régimes baasistes d’Irak et de Syrie.
« Je n’ai pas d’armée. Je connais juste la vérité. Et je suis juste là pour séparer les bons Juifs des Juifs sataniques. » (Louis F.)
C’est pourquoi le révérend Louis Farrakhan, qui a été reçu et financé par Kadhafi en 1996, est plus dangereux pour le pouvoir profond américain que le milicien essentialiste Grandmaster Jay. Si c’est le cas, pourquoi Louis Farrakhan n’a-t-il pas été abattu, comme le fait habituellement le pouvoir profond avec ses ennemis idéologiques irréductibles ? Peut-être a-t-il une bonne sécurité, ou qu’un deal a été passé avec le FBI pour la tranquillité des « quartiers »...
L’organisation de M. Farrakhan siège au 734 West de la 79e Rue, dans les ghettos noirs du South Side, où elle a acquis plusieurs bâtiments et fait construire un complexe de restaurants, baptisé « Salaam » ; dans un contraste saisissant avec les quartiers environnants, l’ordre règne alentour, grâce à la « garde » de Nation of Islam, Fruit of Islam, composée d’hommes non armés dont le signe distinctif est surtout le port d’un nœud papillon, comme en porte aussi Louis Farrakhan. Les hommes de Fruit of Islam assurent également à Chicago et dans quelques autres grandes villes, en accord avec la police, la sécurité de plusieurs blocs d’habitations à bon marché qu’ils ont réussi à nettoyer de leurs gangs et des trafiquants de drogue.
Cet article du Monde datant du 1er septembre 1996 nous apprend autre chose sur le père de Nation of Islam, et le pouvoir profond américain :
M. Farrakhan, organisateur du grand rassemblement d’hommes noirs à Washington en octobre dernier, espérait revenir de ce voyage non seulement avec le montant du « prix Muammar Kadhafi des droits de l’homme » (250 000 dollars) que lui a décerné vendredi 30 août le dirigeant libyen, mais aussi avec un don de 1 milliard de dollars que lui avait promis le colonel Kadhafi lors d’un précédent voyage pour venir en aide aux minorités opprimées aux États-Unis. Les transferts d’argent entre les États-Unis et la Libye étant interdits depuis 1986 en raison du rôle que Washington accuse la Libye de jouer dans le terrorisme international, M. Farrakhan a dû soumettre au Trésor américain une demande de dérogation, qui a été rejetée alors qu’il se trouvait déjà dans l’avion.
En France, ceux qui ont touché de l’argent du colonel, mort assassiné en 2011, n’ont pas été inquiétés par le fisc. Ceux qui ont touché de l’argent du Qatar non plus...