Où est le racisme dans cet écrit de #Trump ?
« Le district de Cummings est un désordre dégoûtant, infesté de rats et autres rongeurs. S'il passait plus de temps à Baltimore, il pourrait peut-être aider à nettoyer cet endroit très dangereux et sale » pic.twitter.com/lypqQg2DaO— Verlaine (@__Verlaine__) July 28, 2019
C’est le débat du moment aux États-Unis. Trump a adressé des reproches à un élu – noir – de Baltimore, une ville qui concentre tous les problèmes sociaux imaginables. Les démocrates, qui lancent actuellement leur primaire pour 2020, en ont profité pour relancer un de leurs axes d’attaque classiques, le racisme du Président. Cependant, il n’est pas certain que cet axe soit électoralement gagnant...
En presque trois ans depuis son élection à la présidence, les démocrates ont tout tenté contre Trump : toute les accusations possibles de gauche ont frappé puis glissé sur le républicain, qui n’est pas vraiment un républicain, mais c’est un autre débat.
Trump a dû essuyer l’affaire russe, celle de la prétendue influence de la Russie dans son élection en attaquant les personnalités du camp démocrate sur l’Internet, les accusations de sexisme ont suivi avec les témoignages de femmes harcelées par ses soins, puis sa relation avec une hardeuse, on l’a attaqué sur son équilibre mental, des spécialistes lui ont trouvé une dangereuse pathologie, dangereuse pour les États-Unis et le devenir du monde (le bouton rouge à portée de main), les bras de fer avec la Chine ou la Corée du Nord, les critiques contre l’OTAN, le mur anti-migrants entre son pays et le Mexique, tout a fait ventre mais rien n’a pu faire basculer l’opinion du peuple américain qui a voté pour lui en novembre 2016, créant une surprise mondiale.
Trump n’est certes pas parfait, mais il a l’audace d’avancer là où d’autres se sont couchés : son rapport de force avec la presse de la côte Est et les puissances de la côte Ouest (Hollywood, GAFA) ne l’ont pas éreinté : Trump continue d’emmerder le New York Times en tweetant directement à des millions d’Américains ce qu’il pense, parfois un peu vite, mais c’est humain. Ce milliardaire hors normes est finalement plus proche des gens que le démocrate Obama, qui avait pourtant toutes les cartes que Trump n’a jamais eues en main : la presse, Hollywood, les stars, les GAFA, les étudiants, Wall Street... Tout ça pour un Obamacare pas très convaincant qui sentait surtout la communication.
Les bons sentiments ne font pas bouillir la marmite. La marmite, ce sont les millions d’emplois que Trump a créés, même si là encore on lui reproche des emplois non durables ou de basse qualité (restauration). L’effondrement économique promis par les démocrates n’a pas eu lieu après novembre 2016, et on sent que la bande à Hillary Clinton aurait bien aimé un bon vieux crash pour se débarrasser du golfeur.
Les démocrates essayent donc de se refaire une santé morale en dénonçant le racisme deTrump. Il est vrai que le franc parler du Président sur l’immigration illégale laisse penser qu’il serait pro-Blancs, et donc anti-Noirs ou anti-Mexicains... Une chose n’est pas fausse : la base électorale de Trump ce sont les petits Blancs, mais ça ne fait pas de lui un raciste.
Relancer la guerre des communautés est un jeu dangereux dans un pays qui a été déchiré par une guerre quasi civile entre radicaux des deux camps, et les feux couvent encore : rien n’est réglé. Au siècle dernier, les droits civiques n’étaient pas acquis pour les millions de Noirs qui peuplent l’Amérique. Le travail a été lent, mais Trump n’était pas sous les cagoules des membres du KKK. Lui, c’est plutôt l’économie, et l’idée que l’essor économique peut tout arranger, ce qui n’est pas non plus une panacée. On sait que la croissance dans un pays peut avantager certaines catégories de populations plus que d’autres.
Trump est taxé de racisme pour avoir dit une vérité : Baltimore est une des villes les plus pourries des USA. Ceux qui le critiquent ne quitteraient pas leurs quartiers bourgeois pour y vivre. pic.twitter.com/fASSVKz9x5
— Kim Jong Un (@KimJongUnique) July 29, 2019
Mais actuellement, comme il le dit, il a donné du boulot aux pauvres et dans les pauvres il y a une majorité de Noirs. Trump ne fait pas dans la dentelle quand il communique, c’est son style. Il est donc rentré dans le chou de l’élu noir du Maryland, l’État dont Baltimore est la ville principale, une ville aux multiples fractures, qui sont bien racontées dans la série The Wire, qu’on peut voir comme un documentaire : pauvreté, communautarisation, drogue, trafics, violence, racisme et racisme inversé (les Noirs accusent les Blancs de tous les maux ou se servent du racisme pour réactiver la victimologie), et surtout, corruption à tous les étages ! Des élus sont financés par des dealers, par exemple...
- Elijah Cummings, élu démocrate de la ville de Baltimore, s’est fait moucher par Trump
« Il avait accusé Elijah Cummings, élu démocrate du Maryland à la Chambre des représentants, de s’en être “brutalement” pris aux agents la police aux frontières, sur les conditions de rétention à la frontière sud, “quand en fait son district de Baltimore est BIEN PIRE et plus dangereux”. “Son district est considéré comme le pire des États-Unis”, a insisté le milliardaire républicain sur Twitter. “Le district de Cummings est un désordre dégoûtant, infesté de rats et autres rongeurs. S’il passait plus de temps à Baltimore, il pourrait peut-être aider à nettoyer cet endroit très dangereux et sale”. » (Le Figaro)
Emploi contre antiracisme
Curieusement, c’est Trump qui est accusé de souffler sur les braises des divisions raciales de l’Amérique. Bernie Sanders y a été de son petit commentaire qui sent bon l’inversion accusatoire : « Les Américains n’accepteront pas un président essayant de nous diviser selon la couleur de notre peau ou de notre lieu de naissance ». Quant à Barack Obama, rapporte Le Figaro, il a partagé une tribune avec « 149 membres noirs de son administration » (imbattable en antiracisme, cette bonne vieille Barack !) qui étaient inquiets de la rhétorique de Trump et de la « montée du racisme », soulignant que les Afro-Américains étaient de bons patriotes. Trump ne dit pas le contraire mais préfère lutter contre le chômage (qui touche durement la population noire) et accessoirement contre l’exploitation de l’antiracisme par les démocrates. Et ces derniers ne veulent apparemment pas lâcher le morceau. On a vu ce que ça a donné avec le Parti socialiste en France...
Pour info, le chômage touche 6,6 % des Noirs et 3,6 % des Blancs, mais sous Trump, le taux de sans-emplois dans la communauté noire est historiquement bas. C’est peut-être ce qui chiffonne les antiracistes démocrates, ils auraient peut-être préféré un taux de 17 % (et 9 % pour les Blancs), comme celui qui sévissait en 2010 sous Obama... Cela n’empêche pas Libé de nous prévenir : ce taux est « trop bas pour être vrai » ! Ah, les incorrigibles gauchistes... Ils nous font comprendre que l’antiracisme est une belle arnaque, surtout pour les Noirs.
Accusé de mener une « campagne de haine », Donald Trump assume sa tactique électorale : « Les démocrates jouent toujours la carte du racisme, alors qu’ils ont en réalité fait si peu pour les formidables Afro-Américains de notre pays ». https://t.co/shhnsVkEQi
— Le Monde (@lemondefr) July 29, 2019
Trump, qui se vante de donner du boulot aux Noirs, risque de se faire traiter d’esclavagiste par les démocrates !
On sent à travers cette affaire que la campagne 2020 va être sanglante. On finira sur une conclusion empruntée à Boulevard Voltaire, à ceci près qu’on aurait écrit que ce n’est justement pas la meilleure stratégie :
« Chercher à fragiliser le président Trump en le faisant passer pour raciste à défaut de débattre projet contre projet, c’est la meilleure stratégie pour les démocrates, d’autant plus que, dans le même temps, fleurissent les attaques et insinuations comme celles de l’actrice Bette Midler, accusant les Afro-Américains présents à un meeting de Trump d’avoir été payés... »
- Kirstie contre Bette
Le 24 juillet 2019, l’actrice et chanteuse a commenté la photo d’un groupe de Noirs dans un rassemblement pro-Trump : « Regardez, il y a des hommes afro-américains sur ce coup ! Combien les a-t-il payés pour être “fond noir” ? »
Réponse immédiate de l’actrice Kirstie Alley sur Twitter :
« C’est l’une des blagues les plus racistes et dégradantes que j’ai vues sur Twitter et qui en disent long. Nous l’obtenons Bette, vous détestez Trump et c’est votre droit mais impliquer que les hommes noirs doivent être payés pour célébrer leurs propres opinions politiques est un racisme pur et VRAI. Et" BLACKGROUND " ?? WTF ?? !! »
Le Monde, toujours à la pointe de l’information, nous explique que le racisme est l’arme de Trump :
Petit sujet de 2015 sur les tensions raciales aux USA avec un discours dangereux d’Obama qui s’implique personnellement et commmunautairement :
En août 2016, pendant la campagne électorale, Hillary Clinton a aussi misé sur l’antiracisme de son camp et le prétendu racisme de Donald Trump (ne pas rater la fin du sujet avec la « confortable avance d’Hillary ») :
Au fait, les démocrates qui ont lâché les petits Blancs (les ouvriers), est-ce du racisme ou de l’antiracisme ?
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