Deux jours après le putsch raté d’une partie de l’armée turque, les autorités du pays ont déclaré l’arrestation de 6 000 militaires. Parmi eux, le leader présumé de l’opération et le commandant d’une base abritant des armes nucléaires américaines.
« L’opération de nettoyage [dans l’armée] continue » a affirmé le ministre de la Justice turque, Bekir Bozdag, dans une interview télévisée du dimanche 17 juillet. « Environ 6 000 mises en détention ont eu lieu. Leur nombre pourrait dépasser 6 000. » a ajouté le membre du gouvernement.
Le soir du vendredi 15 juillet, une fraction de l’armée turque a tenté de prendre le pouvoir dans le pays, provoquant la mort d’environ 265 personnes (dont 104 militaires insurgés), et en blessant 1 440 autres. Ratée, l’opération putschiste a été qualifiée le lendemain de « cadeau de Dieu » par le président Recep Tayyip Erdogan, qui y a vu une opportunité unique de « nettoyer l’armée ». La purge, en effet, ne s’est pas fait attendre : dès samedi, 2 800 officiers et soldats (parmi lesquels cinq généraux) ont été arrêtés.
Coup d’état #Turquie : Akin Ozturk, un haut gradé accusé d'être l'un des chefs de l'opération https://t.co/eivMPObAtc pic.twitter.com/kfGoEovvn7
— RT France (@RTenfrancais) 16 juillet 2016
Les autorités ont affirmé avoir mis la main sur le chef opérationnel présumé de ces putschistes, le commandant Akin Ozturk. D’après l’agence publique turque Anadolu, une enquête pénale a été entamée à son encontre, pour organisation de coup d’État.
Un conseiller militaire de haut rang du président Erdogan, arrêté, fait également partie des personnes soupçonnées d’être impliquées dans le putsch, a fait savoir la chaîne CNN Turk.
Le commandant d’une base contenant des bombes nucléaires américaines arrêté
Dimanche, les autorités turques ont également placé en détention le commandant de la base turque d’Incirlik, le général Bekir Ercan Van, ainsi qu’une douzaine d’officiers accusés de complicité dans la tentative de coup d’État. La base en question, située dans le sud du pays, est utilisée par les États-Unis dans le cadre de la coalition contre l’État islamique à laquelle appartient également la Turquie, et abrite des armes nucléaires américaines.
Les raids américains contre les forces de Daech en Syrie avaient été bloquées temporairement, durant l’intervention des forces légitimistes dans la base.