Une étonnante façon de faire « la paix ». Le président américain Donald Trump a proposé, samedi, de déplacer les habitants de la bande de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie. Il a comparé le territoire - soumis à 15 mois d’intenses bombardements israéliens après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 - à un « site de démolition ».
Le milliardaire républicain a même assuré avoir déjà parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie, ajoutant qu’il allait faire de même ce dimanche avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
« On parle d’environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer », a déclaré Donald Trump aux journalistes à bord de l’avion présidentiel Air Force One. « Je préférerais m’impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois », a ajouté le président.
Selon lui, le déplacement des habitants de Gaza pourrait être « temporaire ou à long terme ». La grande majorité des 2,4 millions d’habitants de l’enclave palestinienne ont été déplacés, souvent à plusieurs reprises par la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023.
Cette proposition de Donald Trump est « une excellente idée », a estimé ce dimanche un ministre d’extrême droite du gouvernement israélien. « Après des années de glorification du terrorisme, (les Palestiniens) pourront établir une nouvelle et belle vie ailleurs », a ajouté dans un communiqué le ministre des Finances Bezalel Smotrich, dont le parti est indispensable à la coalition du gouvernement de Benyamin Netanyahou.
De son côté, le Jihad islamique, mouvement islamiste palestinien allié du Hamas à Gaza, a dénoncé l’idée du président américain, jugeant que ses propos encourageaient les « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ». Ces « déclarations déplorables s’alignent sur les pires aspects de l’agenda de l’extrême droite sioniste et poursuivent la politique de déni de l’existence (...) du peuple palestinien », a ajouté le mouvement dans un communiqué. Le Hamas, quant à lui, estime que les Palestiniens « feront échouer » l’idée de Trump de les relocaliser.
Des bombes destructrices à nouveau livrées
Donald Trump, qui s’est souvent vanté au cours de son premier mandat présidentiel qu’Israël « n’avait jamais eu de meilleur ami à la Maison Blanche », a également confirmé avoir débloqué une livraison de bombes de 2 000 livres (907 kg) pour son allié.
L’administration de l’ancien président démocrate Joe Biden avait suspendu l’année dernière les livraisons de telles armes, larguées par avion, à la fois précises et dotées d’une grande puissance destructrice, estimant qu’elles causeraient une « grande tragédie humaine ».
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