On connaît désormais le nom du ministre du Logement de l’administration Trump. Il s’agit de Ben Carson, un ancien chirurgien noir aux positions conservatrices.
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Ben Carson est aussi discret que le président élu est extravagant. Ce chirurgien à la retraite, chrétien traditionaliste, premier Noir à entrer au cabinet, va s’occuper des centres-ville tant décriés par le populiste en campagne. Comme Donald Trump, Benjamin Carson, âgé de 65 ans, n’a jamais exercé de mandat politique. Issu des quartiers sinistrés de Detroit et de Boston, il a affirmé, lorsque son nom a commencé à circuler pour ce poste, pouvoir « apporter une importante contribution, notamment pour rendre (leurs) centres-ville attractifs pour tout le monde ». Donald Trump, pendant sa campagne, a fait une description presque apocalyptique des centres-ville américains, où vivent traditionnellement les classes les plus défavorisées et notamment les Noirs. Ben Carson estime, lui, qu’ils sont « dans un état déplorable ».
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Auteur cultivant le « politiquement incorrect »
Ben Carson a déjà écrit quatre livres, d’ordre spirituel ou personnel, quand il a pris sa retraite en 2013 pour se lancer sur le circuit conservateur. Il devient un orateur très recherché des ultra-conservateurs. Sur scène, il arbore un fin sourire, son débit est doux, ponctué d’anecdotes, de plaisanteries, et d’extraits de la Bible. Toujours, il promeut la compassion et en revient à la responsabilité individuelle, une valeur qui l’amène à dénoncer l’État-Providence, qui maintient, selon lui, à dessein les gens dans la pauvreté.
Malgré ses manières d’Église, le docteur Ben Carson cultive le « politiquement incorrect » et scandalise beaucoup à gauche par des déclarations provocatrices sur l’homosexualité, l’esclavage, l’Holocauste, les armes, la compatibilité de l’islam avec la Constitution américaine...
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En 2013, il a aussi dit vouloir « rééduquer les femmes » sur l’avortement. C’est là aussi qu’il prononce une phrase qu’on lui reproche encore, à propos de la réforme du système de santé de Barack Obama : « Obamacare est vraiment, je pense, la pire chose qui soit arrivée à ce pays depuis l’esclavage. Et c’est, d’une certaine façon, de l’esclavage, car cela nous asservit tous à l’État ».