Conflit syrien, pétrole, ventes d’armes... Les relations semblent au beau fixe entre la Russie et l’Iran après la levée des sanctions internationales contre Téhéran. Alors que le ministre russe de l’Énergie se rend en Iran, peut-on parler d’un axe russo-chiite ? Surtout que Washington hésite sur la position à adopter vis-à-vis de l’État iranien.
Il y a un an quasiment, Washington officialisait la levée des sanctions internationales contre Téhéran, après l’accord sur le nucléaire iranien. Mais, pour l’heure, ce sont plutôt les relations russo-iraniennes qui semblent au beau fixe... alors que le Congrès américain a de nouveau voté pour la continuation des sanctions contre l’Iran. La coopération entre la Russie et l’Iran ne cesse de progresser.
Moscou et Téhéran alliés en Syrie
Sur le terrain syrien, jamais les Russes n’ont été aussi prêts de remporter une partie de leur pari en permettant à Damas de reprendre la ville clef d’Alep, quelles que soient les critiques d’une partie de la communauté internationale sur les méthodes employées. Alors que les avions russes tiennent le ciel syrien, au sol, des forces iraniennes appuient directement le régime d’Assad tout comme les miliciens du Hezbollah libanais, proches des Iraniens. Pour preuve de cet engagement, un officiel iranien a reconnu que « le nombre des martyrs de notre pays morts en Syrie a dépassé mille » combattants. Il est vrai que les Iraniens combattent aussi en Irak, dans le même sens que les Américains.
Les autres pays, qui agissent sur d’autres fronts, laissent faire. « Une fois que la Russie et l’Iran ont décidé de soutenir Assad avec une campagne aérienne brutale et une pacification d’Alep sans tenir compte des victimes civiles (…), il est très difficile de voir un moyen par lequel une opposition modérée, même entraînée, puisse défendre son territoire », reconnaissait mi-novembre Barack Obama.
Il est vrai que pour Moscou, la période semble favorable. Toutes les forces occidentales impliquées dans les combats en Syrie et en Irak sont dans des situations politiques complexes. Le Royaume-Uni est concentré sur le Brexit, les États-Unis ont élu un président qui se dit proche de Moscou et en France le candidat officiel de la droite veut changer les rapports diplomatiques avec Moscou tout en prônant une autre politique vis-à-vis de Damas.
Des intérêts communs dans l’énergie
Moscou et Téhéran ne convergent pas que sur la Syrie. Ils se retrouvent sur les questions énergétiques. Les deux pays, gros producteurs d’hydrocarbures, n’apprécient pas du tout la chute continue des cours du brut. Ils font partie des pays qui tentent de trouver une solution pour limiter le niveau de production et faire remonter les prix.