On n’a pas pu s’empêcher de faire le calcul entre les surhommes israéliens et les sous-hommes palestiniens : côté génocidaires, 1 968 prisonniers relâchés ; côté génocidés, 20. Le ratio est de 98, soit presque 100. Conclusion hâtive : un Israélien vaut cent Palestiniens. C’est en tout cas ce qu’il ressort du traitement médiatique en France du dénouement de deux ans de conflit à Gaza.
On a même une histoire dans l’histoire, avec les retrouvailles des frères Gali & Ziv (Berman) qui ont été libérés, alors qu’ils n’étaient pas ensemble en captivité. On se demande même si le Hamas, au faîte de la comnunication, ne les a pas gardés pour la presse occidentale, avide de story. Pour elle, il faut « un moment », selon l’expression préférée de Léa Salamé-Glucksmann, qui présente le journal de la propagande sur France 2. Un moment, dans sa bouche, c’est un pic émotionnel, et au diable l’info, l’échelle, le contexte.

Ces deux années ont été d’autant plus éprouvantes que les deux frères sont réputés inséparables. Né quelques minutes avant son jumeau, Ziv « ne cessait de rappeler qu’il était le plus âgé », a témoigné leur mère, Talia, auprès de la presse israélienne. « Il est aussi légèrement plus petit, donc il se mettait sur la pointe des pieds lors des photos de famille pour compenser ». Ils travaillaient tous les deux dans l’industrie de la musique, comme techniciens lumière et son, notamment pour le réputé festival israélien Festigal. La veille du 7 octobre, Gali prévoyait d’ailleurs de se rendre au festival Nova. Il avait finalement renoncé, car personne ne voulait l’accompagner. Quelques heures plus tard, 364 personnes y étaient massacrées par le Hamas [1].
La vie des jumeaux était également rythmée par l’état de santé de leur père, qui souffrait de la maladie de Parkinson. Ils se relayaient auprès de lui pour lui donner son traitement. Talia a décrit Gali comme un garçon curieux, déterminé, « au charme qui fait fondre les cœurs ». Son frère Ziv, adepte du shopping, collectionneur de parfums et de chaussures, « sait profiter de la vie et a du style », selon Talia.
Le Figaro focalise sur les frères Beman, tandis que France Info passe la parole à Paloméros, bien connu des chasseurs de gamelins. Il va tenir le crachoir pendant un quart d’heure sans rien dire, sinon en enfilant les banalités israélistes, alors qu’on est quand même sur un génocide.
Paloméros : « Chaque vie compte. »
Ken (et aussi un peu Barbie) : « Bien sûr. »
Trump superstar du peace and love
De l’autre côté de la Méditerranée, ce cimetière de migrants selon Mélenchon, Trump se la pète devant la Knesset, et se décerne à lui-même, comme à son habitude, toutes les médailles du monde : le Nobel de la paix, la Coupe du monde des libérateurs, la Purple cross du mangeur de hamburgers, la Légion d’honneur de la vanité, etc. La brillante journaliste de France 24, très inspirée, attend Trump :
« Il a pris beaucoup d’retard mais quoi qu’i’ s’passe, tout le monde l’attend, là, non ? »
Macron, l’homme qui connaît les prénoms des otages par cœur
Alors qu’il y a encore vingt ans la France avait son mot à dire au Proche-Orient ; là, Macron a été invité (sans ce pauvre Lecornu dans ses bagages) pour applaudir Trump, à l’image des autres valets européens. Ils ne seront même pas dans l’orchestre, mais dans les places du haut, derrière les colonnes, là où on est mal assis et où on voit de traviole. Et vous pouvez être sûrs que Trump va les humilier encore une fois, après la convoc de la Maison-Blanche sur l’Ukraine.
ALERTE : Donald Trump humilie Macron devant le monde entier EN DIRECT.
"Merci beaucoup Emmanuel ! J’imaginais Emmanuel debout quelque part derrière moi. Je n’arrive pas à y croire que tu adoptes une approche discrète aujourd’hui !" (Clash Report)
Le public éclate de rire. pic.twitter.com/0Dl5AE3nqN
— Sir (@SirAfuera) October 13, 2025
« Une belle brochette de ploucs », aurait dit Audiard, ou Marielle, on ne sait plus trop. À Paris, en tout cas, dans les rédactions, c’est la fête, on sabre le champagne, on exulte, on pleure de joie. On croirait presque que ce sont des journalistes français qui ont été libérés par le Hamas.
Paris célèbre la libération des otages. Enfin libres ! @uejf pic.twitter.com/AVAostDGZ6
— CRIF (@Le_CRIF) October 13, 2025
En réalité, le conflit est loin d’être éteint. Trump, qui n’a pas obtenu la paix en Ukraine, voulait une paix de prestige, même fragile. Il a beau mettre tout son poids (108 kilos officiellement, 15 ou 20 de plus probablement) et la puissance de conviction américaine dans la balance, on sent que tout peut re-péter à tout moment. Et Netanyahou veut toujours bombarder l’Iran et changer son régime.
Dans un esprit de conciliation et d’équilibre, nous publions ce tweet, en espérant ne pas être qualifiés de suppôts du terrorisme. On rappelle que les Israéliens se sont voté une loi qui les autorise à assassiner des prisonniers palestiniens. Au point où ils sont, pourquoi se gêner ?
A quand la libération des milliers d'otages Palestiniens ?
Ils sont si nombreux qu'on ne peut tous les citer. pic.twitter.com/mhBPfAANI6— Warda (@ChihWarda) October 13, 2025
C’est quand même étrange que la presse française n’en parle pas. C’est sûrement à cause de ce satané bandeau de Moshe Dayan sur l’œil gauche...
Soudain, les médias français louent Donald Trump