« Make America Great Again. » A l’énoncé de ce slogan, la nostalgie des années 50-60 vient automatiquement à l’esprit. Le plein-emploi, les hauts fourneaux sidérurgiques nécessaires à la construction d’infrastructures géantes et aux courbes infinies des Cadillac qui sillonnaient les rues afin d’afficher sa réussite sociale.
Une époque où le pétrole plafonnait à 2$ le baril, où le charbon et le gaz n’en valaient pas autant. Une époque où King Hubbert n’avait pas encore découvert le peak oil, où les journaux ne parlaient pas de pollution et de réchauffement climatique.
Pour tenter de réaliser ce rêve, Trump va devoir trouver d’énorme quantité d’énergie et de financement pour alimenter les moteurs de la croissance et de l’emploi. La composition de son cabinet témoigne de cette stratégie.
Jusque dans les années 70, les USA étaient le plus grand producteur mondial de pétrole avant de se faire rattraper par le peak oil. Aujourd’hui, Trump ambitionne d’aller chercher les 50 trillions $ de pétrole, de gaz et de charbon qui se trouveraient encore dans le sol US, sur les côtes, dans les océans, dans les réserves naturelles ou en Alaska et de sécuriser les importations avec des alliances stratégiques.
Pour ce faire, le président Trump a choisi Rex Tillerson, le CEO de la plus grande major pétrolière mondiale : ExxonMobil. Son expérience sera précieuse pour convoiter les champs pétroliers non exploités à travers le monde, notamment en Russie. Sur ce terrain, les Américains vont se heurter frontalement aux Chinois qui raflent depuis 10 ans toutes opportunités de l’Afrique à l’Amérique du Sud en passant par les USA-eux mêmes.
Drill, baby drill
A l’interne, les Agences de l’Energie et de la Protection de l’Environnement ont été mises dans les mains expertes de Scott Pruitt, un lobbyiste pétrolier et climato sceptique virulent et Rick Perry, gouverneur du très pétrolier Etat du Texas.
Les deux hommes vont s’atteler à détricoter et abolir les réglementations mises en place par Obama afin de permettre l’extraction par tous les moyens des dernières gouttes de pétrole, de gaz et de charbon.
Le président Trump s’appuie sur le monde de la finance.
Le président s’est tout naturellement tourné vers l’institution financière la plus influente dans le monde de l’énergie : Goldman Sachs.
Ainsi Gary Cohn et Steven Mnuchin auront la tâche de rallier les grandes institutions bancaires afin de financer ce Plan Marshall de l’énergie.