Le prono en politique est un sport risqué, et Alimuddin Usmani lui-même a publié récemment une vidéo dans laquelle Daniel Warner, un spécialiste de la politique US vivant en Suisse, pronostiquait au micro de lapravda.ch la victoire d’Hillary Clinton en 2015, sans coup férir.
« Mais pourquoi vous me posez une question sur le guignol ? »
Il faut savoir qu’en janvier 2016, alors que les primaires des deux camps n’avaient pas encore choisi leur élu, la candidature de Trump avait fait rigoler les animateurs télé qui l’avaient crédité d’un 0 % de chances d’être élu en novembre.
Malgré cela, notre confrère suisso-tchèque mise sur une victoire de Trump, en s’appuyant sur les tendances lourdes – la courbe montante républicaine a croisé début octobre la courbe descendante démocrate – et les calculs des grands électeurs État par État.
De l’autre côté de l’Atlantique, une autre tendance se dessine, celle de Wall Street, qui s’aligne sur les sites de paris ! C’est en plus Libé, 100 % pro-Kamala, qui l’écrit.
Dans le duel qui oppose Donald Trump à Kamala Harris, les sondages n’ont jamais été aussi serrés. À quelques jours à peine de l’élection, ils sont, dans la plupart des « swing states », figés dans la marge d’erreur. Mais il est un endroit qui, ces jours-ci, départage très clairement les deux rivaux dans la course à la Maison Blanche : les « betting markets », ces marchés de paris en ligne où des bookmakers anonymes mettent leur billet sur un candidat à l’élection présidentielle américaine, comme ils le feraient sur un cheval de course ou un club de foot.
Pendant des semaines, l’écart entre les deux candidats à l’élection présidentielle américaine y restait compétitif, donnant parfois l’avantage à la candidate démocrate. Mais les courbes se sont croisées autour du 9 octobre et, aujourd’hui, à moins de cinq jours du scrutin, Donald Trump est loin devant – même si, comme sur une bourse classique, les « cours » de l’un et de l’autre des candidats évoluent en permanence. Sur PredictIt, marché de prédiction en ligne basé en Nouvelle-Zélande, détenu et géré par l’Université Victoria de Wellington, Trump est, ce jeudi 31 octobre, donné gagnant à 57 %. Au même moment, sur Kalshi, l’ancien président est à 60 %.
Pour relativiser un peu cet anti-kamalisme primaire, on est allés étudier la pyramide des âges américaine dans tous les sens, Américains blancs, noirs, latinos, fraîchement immigrés, hommes-femmes, vieux-jeunes, sans oublier les catégories professionnelles, et on en a conclu que si les femmes votaient toutes pour Kamala, parce qu’elle est une femme, tout simplement, eh bien c’est elle qui l’emporterait.
Car les femmes représentent 50,5 % de la population. C’est d’ailleurs sur cet axe – féministe – que Kamala a axé toute sa campagne. De là à dire que les femmes votent toutes démocrate parce que Trump serait un violeur nazi, il y a un pas de géant, celui de Neil sur la Lune (ou ailleurs) en 69.
Un grand pas que notre camarade Anne Hidalgo, la Kamala française, n’a pas pu franchir en 2022, malgré de grands espoirs de victoire. Le Canard enchaîné, un hebdo de centre-droit libéral, cite un élu PS en off :
« Elle en a marre. Ça fait presque vingt-cinq ans qu’elle est là. Elle ne s’est jamais vraiment remise de son échec à la présidentielle. Et, de toute façon, depuis son élection, en 2014, elle est très tournée vers l’international. »
En avril 2022, au premier tour, l’Anne arrivait 10e sur 12 candidats avec le score fleuve de 1,75 %. Les Françaises sont vraiment des chipies. On verra le 5 novembre si les Américaines sont aussi des chipies.
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