Quatre personnes ont été tuées dans des combats nocturnes dans le nord du Liban entre les résidants de Jabal Tebbene et ceux de Jabla Mohsen , portant à 14 morts le bilan des affrontements malgré le renforcement de la présence de l’armée, selon une source des services de sécurité.
Les échanges de tirs "ont été très violents durant la nuit, et ont fait quatre morts" à Tripoli, portant le bilan total des affrontements depuis samedi avant l’aube à 14 morts et 48 blessés, a précisé cette source à l’AFP.
Selon le correspondant de l’AFP sur place, l’armée a commencé à renforcer sa présence dans la zone des combats après que les affrontements ont baissé d’intensité à partir de 05H00 locales (02H00 GMT). Mais en dépit des renforts, des échanges de tirs ont eu lieu par intermittence.
Les combats opposent des miliciens du quartier de Bab el-Tebbaneh, hostiles au régime syrien de Bachar al-Assad, à des hommes armés de Jabal Mohsen, quartier alaouite soutenant ce régime.
L’agence nationale d’information libanaise a indiqué que plusieurs obus étaient tombés dans des quartiers relativement éloignés du secteur des affrontements.
La décision de renforcer le déploiement de l’armée a été prise après une réunion samedi soir au domicile du Premier ministre Najib Mikati, originaire de Tripoli, avec les notables et les responsables de la sécurité de la ville.
Les participants ont demandé à l’armée et aux Forces de sécurité intérieure (FSI) de prendre immédiatement des mesures fermes pour arrêter les combats, selon les médias locaux.
Sur le plan politique, le ministre de l’Agriculture, Hussein Hajj Hassan, (Hezbollah) a affirmé ce dimanche que "s’en prendre à l’armée, pour des raisons politiques basses, est dangereux".
M. Hajj Hassan qui a prononcé un discours durant une cérémonie organisée à Chaaeth, dans la Békaa, a mis en garde contre les périls résultant du discours d’incitation confessionnelle, sur les deux parties du différend au Liban.
"Ce discours pourrait satisfaire le public durant une courte période, mais ses effets sur le long terme sont dangereux et destructifs", a-t-il averti.
"Nul ne peut nous attirer vers le discours confessionnel. Notre ennemi est toujours Israël, quelque soient les changements politiques" a-t-il affirmé.
Pour sa part, le député du bloc parlementaire "Fidélité à la Résistance" (Hezbolah) , Nawaf Moussaoui, a estimé que "les évènements de Tripoli résultent des tensions exacerbées par l’incitation, des opérations sécuritaires suspectes et des atteintes à la sécurité par des parties étrangères. Ces faits suscitent les craintes des Libanais à l’égard de la possibilité de l’extension des incidents vers d’autres régions, ce qui mènerait tout le pays vers la guerre civile".