Une étude publiée mardi par Santé Publique France indique que les adultes, mais surtout les enfants, sont imprégnés de six familles de « polluants du quotidien » présents dans les produits ménagers, cosmétiques ou emballages alimentaires.
Nous sommes tous imprégnés de ces « polluants du quotidien » que sont les bisphénols (A, F et S), phtalates, parabènes, éthers de glycol, retardateurs de flamme bromés et composés perfluorés, dont certains sont des perturbateurs endocriniens (susceptibles de modifier le système hormonal et d’être à l’origine de diverses maladies) et/ou des cancérigènes, avérés ou suspectés. C’est la conclusion sans appel d’une étude inédite menée par Santé publique France et publiée mardi.
Pour la première fois, grâce notamment à des prélèvements biologiques (urines, sérum et cheveux), l’agence nationale a mesuré la présence de ces polluants dans l’organisme, auprès d’un large échantillon représentatif de la population composé de 1 104 enfants et 2 503 adultes. Ils sont présents dans le corps de « tous les Français », soit « de l’ensemble des adultes et des enfants », à des niveaux comparables à ceux d’autres études menées à l’étranger, notamment aux États-Unis et au Canada (à l’exception des retardateurs de flamme bromés, des bisphénols S et F et des parabènes, pour lesquels les niveaux sont inférieurs en France).
Mais les plus imprégnés sont les enfants. Pour l’expliquer, Santé publique France émet plusieurs hypothèses. Parmi elles, « des contacts cutanés et de type "main bouche" plus fréquents pour des produits du quotidien (jouets, peintures…), des expositions plus importantes liées par exemple à une exposition accrue aux poussières domestiques ou à un poids corporel plus faible par rapport à leurs apports alimentaires, comparativement aux adultes ».
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L’étude de Santé publique France doit être complétée ultérieurement par deux autres volets portant sur l’exposition aux métaux et aux pesticides. Mais ces premiers résultats « confortent la nécessité de continuer à agir pour limiter l’exposition aux substances chimiques », affirme un communiqué de presse conjoint des ministres de l’Écologie, Élisabeth Borne, et de la Santé, Agnès Buzyn. […]
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L’association [Réseau environnement santé] souligne que « le risque sanitaire lié aux perturbateurs endocriniens est clairement établi », grâce à des « milliers d’études expérimentales ainsi que de nombreuses études chez l’humain ». Ils sont par exemple « la cause majeure de la baisse de la qualité du sperme. À Paris, en cinquante ans, l’homme de 30 ans a perdu deux spermatozoïdes sur trois ». D’autres études récentes « montrent un lien entre contamination maternelle pendant la grossesse et hyperactivité, obésité, asthme, trouble du langage chez l’enfant plusieurs années plus tard ».
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