On a eu Lucky Luke sioniste, Astérix juif, maintenant on a Tintin queer. L’inventivité de nos minorités en mal de reconnaissance (et de pouvoir) atteint des sommets. Bientôt on va nous dire que notre président est une femme.
Pourtant, on ne peut ignorer les avancées ou les pressions sur les vecteurs culturels les plus populaires des lobbies en question. Rien n’échappe à leur fringale de pouvoir, qui serait le pendant des persécutions qu’ils ont vécues, dans le temps. Un calcul douteux pour les gens informés mais efficace sur les âmes simples.
Le lobby LGBT et le lobby sioniste ne négligent aucune piste pour toucher les enfants et les jeunes. L’offensive sur l’école est avérée : pas un programme qui ne surexpose la Shoah et l’égalité des sexes avec la théorie du genre. Toute l’éducation est touchée par la pince école-médias. Propagandez, propagandez, il en restera toujours quelque chose.
Face à cela, ce mélange de désinformation et de détournement, le bon sens et l’intelligence sont désarmés. On passe son temps à déminer les pièges posés par les agents de la dominance qui a tout intérêt à salir ce qui est pur. Car le pur est salissable. Heureusement, la pureté, si elle met du temps à se nettoyer de ces impuretés, finit par se nettoyer de tout.
L’article qui suit est inspiré par les « théories » de Vincent Cespedes, un « philosophe » français d’après Wikipédia, l’homme qui dénonce le « communautarisme blanc qui ébranle le modèle républicain, universel et laïc ». Ah, les choses deviennent plus claires. Sachant qu’en France la communauté « blanche » est à peu près la seule à ne pas être organisée, on note tout de suite l’inversion accusatoire.
Si on était vicieux, on interprèterait de traviole son essai de 2015 intitulé Oser la jeunesse.
Malgré ses délires abscons sous une forme pseudo-moderniste post-adolescente – « cybermodernité », « néovitalisme humaniste », « intelligence connective », « agoravidéo », « dream tanks » – Cespedes est considéré-e par Le Nouvel Obs comme l’une des « 50 stars de la pensée ».
« Faisons donc un sort à cette farce queer avant l’heure, tellement énorme que les plus férus des tintinophiles, du philosophe Jean-Luc Marion au cinéaste Steven Spielberg, ne l’ont même pas décelée. »
C’est vrai qu’en considérant Tintin comme une « une jeune fille », « une rouquine androgyne aux yeux bleus, et vraisemblablement asexuelle », Cespedes-se se situe tout de suite dans les sommets de la Pensée post-moderne qui résiste au Temps. Ces arguments, cités par Le Point, semblent scientifiquement inattaquables :
Vincent Cespedes rapporte aussi que Tintin a des « joues pimpantes (surtout dans les premiers albums) » et écrit la scène de sa rencontre avec le fameux capitaine Haddock :
« Elle est en train de s’évader et lui tombe littéralement dessus ; il est en train de boire. (...) Voici ce que l’héroïne dit à l’ivrogne bourru : Il faut m’aider. Et d’abord, vous allez me promettre de ne plus boire. Songez à votre dignité, capitaine. Que dirait votre vieille mère si elle vous voyait dans cet état ? (...) De bonnes promesses, de la tendresse et des larmes : telle est la définition de la féminité par Hergé. »
Autre « preuve » avancée : le goût de Tintin pour les jupes. Un kilt dans “L’Île noire”, la jupe et la robe qui « [culminent] dans “Tintin et les Picaros” (1955), où notre tête de mule (dixit le capitaine Haddock) enjupe un groupe de militaires dans un grand travestissement carnavalesque ».
Avec de tels penseurs, l’intelligentsia française est sauvée. Qui, à part BHL, peut rivaliser avec Cespedes-se ?