Tout simplement parce que c’est faux.
Le candidat originel des Frères musulmans aux présidentielles n’était pas Morsi mais Hazim Salah Abou-Ismaël. Celui-ci a été disqualifié par les juges car sa mère avait fait une demande de naturalisation auprès des Etats-Unis afin de recevoir des soins à cause d’une maladie grave. Il a été décidé qu’aucun candidat ne pouvait avoir des membres de sa famille prêtant allégeance à une autre nation (la demande de naturalisation a entre temps été rejetée).
Penses-tu vraiment qu’on aurait du coup laisser Morsi se présenter ? C’est un non-sens total. Ceci est de la désinformation car basher du frère musulman est ce qu’il y a en ce moment de plus tendance, que ce soit dans les médias mainstreams ou chez les dissidents.
Je comprends et partage dans une certaine mesure la position d’Alain Soral qui ne pardonne à personne aucune concession avec l’oligarchie mondiale. Ça ne veut pas dire qu’il faut cracher sur tout le monde sans mesure. Si Alain Soral se montre si sévère avec les Frères Musulmans, comme il l’a été avec Todd, c’est aussi parce qu’il leur reconnait une certaine valeur, comme pour Todd, et que la déception de la compromission l’invite à les tailler en pièce.
La démarche des Frères musulmans est pourtant très simple. Rester droit dans ses bottes en se condamnant à l’inexistence politique n’achève rien. Participer à demi-mot à un mouvement contre lequel ils ne peuvent immédiatement s’opposer est considéré comme un mal acceptable puisqu’il leur est possible de répandre une image. L’image d’un pouvoir islamique qui se réclame radical mais qui accepte les négociations, les échanges, le dialogue démocratique. Qui n’emprisonne pas ses dissidents, qui ne ferme pas les chaînes de télévision, qui ne gaze pas ses manifestants. Le reste, ils n’en ont rien à foutre. Je ne pense même pas que s’accrocher au pouvoir par tous les moyens soit leur but. Ils veulent être une fenêtre, une étape vers une prise de conscience. Morsi n’en a rien à faire de crever ou de se faire emprisonner. Il n’en a rien à faire de laisser l’Egypte connaitre un désastre économique. Maintenant, le peuple peut comparer les méthodes des Frères musulmans et celles des laïques. Les frères musulmans, radicalement islamistes, viennent de battre le porte-étendard de la démocratie au petit jeu de la démocratie. C’est du sarcasme politique, de la quenelle de grand envergure, et c’est tout ce qui compte.