Le département d’État américain et l’ONU pointent du doigt les méthodes de la police et l’armée à Jérusalem et en Cisjordanie. Le gouvernement israélien a balayé jeudi ces accusations.
Les forces de sécurité de l’État hébreu, confrontées depuis deux semaines à des violences au cours desquelles sept israéliens ont trouvé la mort, ont-elles dans certaines circonstances fait un usage excessif de la force ? C’est ce que semble soupçonner le département d’État américain, dont le porte-parole a provoqué jeudi une petite tempête diplomatique. « Nous avons bien vu certains comptes rendus qui évoquent ce que beaucoup considéreraient comme un usage excessif de la force, a indiqué John Kirby [photo], et naturellement nous n’aimons pas voir cela. » [...]
Mercredi, un collectif d’ONG israéliennes avait regretté que certains responsables « appellent à l’exécution extrajudiciaire des suspects au lieu d’appeler au calme ». Le chef du district de police de Jérusalem, cité par plusieurs médias, a ainsi déclaré : « Quiconque poignarde un Juif ou frappe des citoyens innocents doit être tué ». Selon Gilan Erdan, ministre de la Sécurité publique, « chaque terroriste doit savoir qu’il ne survivra pas à l’attaque qu’il s’apprête à commettre ». « Le soutien public et politique apporté à ce type d’actions justifie le meurtre de Palestiniens dans les Territoires et en Israël », déplore l’ONG B’tselem.
Micky Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne, balaie cette mise en cause et assure que les récentes interventions se sont déroulées dans les règles de l’art. « Les forces de l’ordre s’appliquent à fournir une réponse appropriée dans le contexte extrêmement délicat créé par cette vague terroriste, et nous n’avons pour l’heure identifié aucune intervention qui justifie l’ouverture d’une enquête », explique-t-il. Benyamin Nétanyahou, ainsi que plusieurs de ses ministres, ont d’ailleurs apporté jeudi un cinglant démenti aux soupçons formulés à Washington et New York. Moshe Yaalon, le ministre de la Défense, s’est emporté : « Quel usage excessif de la force ? Quand on tue quelqu’un qui brandit un couteau, c’est un usage excessif de la force ? » Son collègue Gilad Erdan a estimé que « cette leçon de morale, venant d’une personne qui a dû s’expliquer il y a une semaine sur le bombardement d’un hôpital en Afghanistan, marque un sommet d’hypocrisie ».