Une délégation de médecins français est venue en Israël observer comment les hôpitaux se mobilisent en moins d’une demi-heure pour répondre à des crises majeures.
C’est au 9e sous-sol, dans un vaste espace blindé et confiné, que l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv évacuera ses malades en cas de crise. Il faudra moins d’une heure, ont prévu les responsables du deuxième plus grand centre hospitalier israélien, pour descendre quelque 800 lits et leur équipement médical par la rampe d’accès.
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« Le plan est prêt ; nous le testons au moins deux fois par an », a récemment expliqué le Pr Pinchas Halpern, chef du service des Urgences, à une délégation de médecins français venus s’enquérir des procédures israéliennes de gestion de crise. « Seule une réaction très rapide et parfaitement coordonnée permettra de sauver un maximum de vies. »
Encore sous le choc des attentats de masse qui ont endeuillé Paris puis Nice, la France tourne son regard vers Israël. En mars dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a traversé la Méditerranée pour lancer une « coopération renforcée » entre les deux pays. Accoutumé aux poussées de violence terroriste et impliqué dans plusieurs guerres ces vingt dernières années, l’État hébreu a bâti une solide culture du risque. « Nous nous préparons en permanence à faire face à tous types d’attaques : conventionnelles, biologiques et nucléaires », confirme Boaz Leev, spécialiste de la préparation à l’urgence au ministère de la Santé.
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Les autorités sanitaires françaises partagent régulièrement expériences et conseils avec des pays aux traditions médicales différentes pour parfaire un dispositif qui a dans l’ensemble fait ses preuves lors des attentats parisiens du 13 novembre 2015.
« Le principal point fort des Israéliens réside dans leur capacité à mobiliser presque instantanément leur dispositif hospitalier, constate le Pr Pierre-Yves Gueugniaud, directeur du Samu de Lyon. Ils sont préparés à libérer des blocs, des brancards et rappeler leur personnel en congé en moins d’une demi-heure. La loi leur impose d’être en alerte permanente pour pouvoir accueillir d’une minute à l’autre jusqu’à 20 % de la capacité totale de l’établissement. »