Le rectorat a refusé d’accueillir le polémiste français et proche de Dieudonné. Un conseiller municipal s’insurge.
L’Université censure-t-elle Alain Soral ? Laurent Leisi, conseiller municipal MCG, s’interroge. Le rectorat vient de refuser la location d’une de ses salles de conférence à l’écrivain polémiste français.« Je défends la liberté d’expression et j’estime que ce monsieur, bien que controversé, est légitime » explique l’élu . "Son dernier livre est un best-seller et que l’on soit partisan ou non de ses idées, il suscite le débat."
Alain Soral, transfuge du parti communiste puis membre du Front-national, s’était associé à Dieudonné pour présenter des listes "antisionistes" aux élections européennes. Antiféministe, critique du « communautarisme gay », l’écrivain a été condamné en 2006 pour "incitation à la haine raciale". Le mouvement d’extrême droite Genève non conforme (GNC), organisateur de l’événement, avait annoncé dans un premier temps la venue de l’écrivain à la faculté. Une autorisation qui aurait ensuite été retirée. L’Uni conteste. "Nous leur avons donné un pré-avis négatif car le risque de trouble à l’ordre public était trop important" estime Julie Michaud, chargée de communication. "Nous n’avions aucune garantie en terme de sécurité". Des raisons insatisfaisantes au regard de Laurent Leisi. "La CICAD a fait pression sur l’université lors de la venue dans ses locaux du leader du Hamas Musheer Al-Masri. Désormais elle souhaite éviter la polémique et fait profil bas" estime-t-il.
D’après le règlement de l’université de Genève, les conférences autorisées doivent susciter un débat permettant de rechercher la vérité. "La situation est donc complètement différente qu’avec Al Masri. Ici il s’agit de donner la parole à un unique homme qui débattrait tout seul" précise Julie Michaud.
Pour l’organisation de lutte contre l’antisémitisme, le rectorat a pris une décision justifiée. "L’Uni ne peut être le réceptacle d’activistes comme Soral. Cet homme tient des propos clairement contre le judaïsme" précise Johanne Gurfinkiel, son secrétaire général qui ajoute que l’association qui organise l’événement à Genève a fait l’objet d’une dénonciation pour ses affiches antisémites.
Nous n’avons pas pu joindre Alain Soral. Celui-ci annonce sur son site internet sa venue prochaine à Genève. Il donnera une conférence fin février à l’Hôtel Plaza.
Cet article de la Tribune de Genève est à rapprocher de l’article paru dans le journal suisse Le Matin dont nous faisions mention ici : http://www.egaliteetreconciliation....
Rappelons à cet effet que Julie Michaud, du service de presse de l’Université, y avait affirmé : « Un étudiant est venu demander s’il y avait possibilité d’organiser l’événement à l’Uni Mail, et une personne a répondu qu’à sa connaissance il y aurait des salles de libres le jour de l’événement. Mais cela n’a jamais constitué un préavis positif ».
Or nous tenons à la disposition de sa mémoire défaillante, la demande de location signée et acceptée. Ce document représente somme toute davantage qu’une réponse vague à propos de "salles libres le jour de l’événement" (voir les 2 documents au bas de cet article).
Enfin, pour éclairer nos lecteurs sur l’organisation qui se félicitait de l’annulation de la conférence, une rapide visite de leur site vaut un long discours : CICAD