Tariq Ramadan obtient sa mise en liberté sous conditions, neuf mois après son incarcération pour viols. Les juges de la cour d’appel de Paris ont rendu leur décision ce 15 novembre après avoir examiné le recours déposé par l’avocat de l’islamologue.
Après une audience publique, alors qu’elle devait se dérouler à huis-clos initialement, les juges de la cour d’appel de Paris ont ordonné la remise en liberté sous conditions de Tariq Ramadan contredisant ainsi une décision du juge d’instruction il y a une semaine, selon les informations de l’AFP.
La libération de l’islamologue suisse de 56 ans est soumise au versement d’une caution de 300 000 euros, selon son avocat Emmanuel Marsigny. Tariq Ramadan, qui doit remettre son passeport suisse, a interdiction de quitter le territoire, d’entrer en contact avec les plaignantes et certains témoins. Il devra pointer une fois par semaine au commissariat.
La Chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris examinait ce 15 novembre le recours de l’islamologue Tariq Ramadan, mis en examen et incarcéré pour viols depuis le 2 février, contre le rejet de sa quatrième demande de mise en liberté le 8 novembre.
Après que l’islamologue a reconnu le 22 octobre avoir eu avec chacune des deux plaignantes des relations sexuelles « consenties », son avocat avait déposé une troisième demande de mise en liberté qui a été refusée.
Dans son ordonnance de rejet datée du 6 novembre, dont l’AFP a eu connaissance, le juge estimait que la détention « [était] toujours nécessaire », évoquant notamment des « risques de pression sur les plaignantes » et la nécessité « d’éviter le renouvellement de tels faits ».
Pour la défense de l’islamologue, cette décision du juge d’instruction est incompréhensible au regard des éléments démontrant les mensonges des parties civiles, a réagi le conseil de l’islamologue Emmanuel Marsigny auprès de l’AFP. « Il est évident que Tariq Ramadan est maintenu en détention pour d’autres raisons », avait ajouté son avocat.