Sous la pression américaine, l’Union européenne aurait renoncé à interdire des dizaines de pesticides liés à des cancers et des perturbations hormonales pour faciliter les négociations du Traité d’échange commercial transatlantique (appelé TTIP ou TAFTA). C’est en tout cas ce que révèle outre-Manche le site du Guardian ce vendredi.
Des travaux législatifs prévoyaient la prohibition de 31 pesticides contenant des perturbateurs endocriniens, mais ont été remisés au placard à la suite d’une campagne intensive de lobbying américain et de menaces de "conséquences d’ampleur", comme le révèlent des documents auxquels a eu accès l’ONG Corporate Europe Observatory.
La décision aurait été prise en juillet 2013, avance le quotidien britannique, sous l’influence d’une délégation de l’AmCham (Chambre de commerce des États-Unis) en déplacement à Bruxelles. Le compte-rendu de la réunion montre que cette dernière y dénonce « l’inutilité de créer ce genre de catégories » avant toute étude d’impact.
Le soir même, la Secrétaire générale de la Commission Catherine Day ordonnait l’abandon des travaux législatifs. Prévus pour une application dès 2014, ceux-ci se sont ainsi vus repoussés à au moins fin 2016, détaille le Guardian.