À l’initiative de la France, un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies a été déposé contre la Syrie.
Paris a réussi à obtenir la participation d’une soixantaine de pays, dont ses partenaires de l’Union européenne, certains États vassaux africains, mais aussi les alliés du camp atlantiste en Asie : le Japon et la Corée du Sud.
Sans gène aucune, les États-Unis, non membres de la Cour pénale internationale (CPI), s’étaient associés au texte de Paris, à condition que les membres de leurs forces armées ne soit pas soumis aux règles de la CPI dans le cas d’une attaque sur la Syrie.
Le représentant permanent de la France aux Nations unies et ancien ambassadeur de France en Israël (2003-2006) Gérard Araud, l’homme qui avait appuyé le refus étasunien d’une enquête russe sur les victimes civiles de l’intervention en Libye et qui invente des articles de la Convention de Genève, est monté au créneau en dénonçant le soutien de Moscou à Damas et en annonçant que le refus de la Russie et de la Chine de soutenir le projet de résolution français « serait une insulte pour des millions de Syriens qui souffrent. On tue, on torture, on viole aujourd’hui en Syrie dans le cadre d’une politique délibérée pour terroriser et pour punir. »
D’après le texte, l’État syrien et la rébellion doivent être condamnés pour violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international, et les autorités de Damas doivent être jugées par la CPI.
Des poursuites visant des acteurs du conflit en Syrie n’aboutiraient qu’à la mise en cause des autorités de Damas : les rebelles étant dans une situation d’évanescence, nul ne serait inquiété par les gouvernements qui, en outre, les ont eux-même armés et financés pour chasser Bachar al-Assad...
Pas dupes de la manœuvre, la Russie et la Chine ont utilisé leur droit de veto : la résolution a donc été rejetée.