La ville d’Alep est en proie à de très violents combats opposants les forces gouvernementales aux rebelles depuis le 31 juillet. L’Église s’alarme de la situation des populations civiles. « Des bombes nous tombent dessus », témoignent six carmélites sur place.
De violents combats font rage dans la ville d’Alep, deuxième ville de Syrie, depuis le 31 juillet dernier. Une coalition de rebelles islamistes et djihadistes s’efforce de briser le siège imposé par les forces gouvernementales et russes des quartiers est de la ville, quartiers qui rassemblent entre 250 000 et 300 000 habitants. Samedi 6 août, les groupes armés anti-Assad dont le Front Fateh al-Cham – le nouveau nom d’Al-Nosra – sont parvenus à opérer une percée, infligeant un revers important au régime syrien. Plus de 130 civils auraient été tués en une semaine selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
« La situation est compliquée, et les nouvelles sont souvent contradictoires entre elles. La seule vérité que nous connaissions est qu’ici, les gens souffrent et meurent »
Sœur Anne-Françoise, religieuse française des Carmélites déchaussées d’Alep, a lancé cette semaine un appel à l’Aide à l’Église en Détresse (AED). Le Carmel, qui compte quatre contemplatives syriennes et deux françaises, se trouve dans la cité universitaire, en banlieue d’Alep, une zone durement touchée par les combats.
« Quand l’armée tente d’empêcher l’opposition et les autres groupes d’entrer dans la ville, les bombardements sont vraiment proches de nous. Dieu Merci, ils ne nous ont pas encore touchées, mais nous entendons constamment les bombes au-dessus de nos têtes » raconte-t-elle à l’AED.
Les religieuses accueillent chez elles quelques familles de réfugiés dans un immeuble adjacent à leur Carmel, et en soutiennent d’autres avec le peu de ressources dont elles disposent. « Maintenant, ici à Alep, il ne reste que les plus pauvres. Beaucoup de chrétiens ont fui la ville au cours de ces années de guerre. Nous sommes sans eau, sans électricité, et les combats continuent sans cesse. Qui voudrait revenir dans ces conditions ? ».