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@Sinbad,
(suite et fin ?...)
Je n’ai pas de maître que je me serais choisi. J’ai des maîtres bien malgré moi, qui me pompent tous les jours et me crachent à la gueule.
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Quand on rencontre un gars qui propose une lecture intéressante du monde et qu’on l’écoute, on ne se met pas en pause, au contraire, on passe la surmultipliée. Il faut tout repenser, tout revérifier, tout remettre dans l’ordre, tout confronter pour voir où le gars se trompe, où il a raison, et quelles sont les nouvelles questions qui se posent.
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En tout cas, les Soral posent les bonnes questions et apportent des faisceaux de réponses pertinentes puisqu’elles permettent une formidable projection dans l’avenir. Voilà ma pierre de touche, le pouvoir prédictif, c’est ce qui se rapproche le plus de la reproductibilité scientifique.
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Pour ce qui est de "la tragédie de la plus-value" ; je tente encore de faire le lien entre les coccinelles et les lapins verts. Je ne crois pas, je sais que lorsque je sortirai d’un livre de Soral ou Livernette, j’aurai du pain sur la planche, des heures de travail intellectuelle, de travail sur mes préjugés, mes "connaissances", et tout ça pour quelques euros, oui. Soral ne me contrôle pas, il m’aide à me libérer, de lui comme des autres. Sauf que lui ne prétend pas avoir un quelconque pouvoir, symbolique ou concret sur moi.
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Allez, je finis sur l’éthiquette. Tu défends une idée qui n’est qu’une idée. Si on pousse la logique au bout on se lit les mains dans le combat réel. En gros, comme l’autre, "la subversion authentique" n’a pas peur de se salir les mains,...mais elle n’a pas de mains. Or, moi, je n’ai pas le temps d’attendre que ton idée s’autoréalise dans le meilleur des mondes, dans dix millions d’années.
le moi est haissable. blaise pascal
@ Pff,
Ton raisonnement, me semble t-il, est juste et valable, toi aussi tu as ta réflexion sur le monde, tout comme Sinbad, et tous deux vous êtes en mesure d’apporter au monde votre pensée singulière, votre propre individuation, votre pierre à l’édifice de la communauté humaine. L’idéal pour moi ( :) ) serait que cela soit constructif ! Et en cela l’idéal démocratique devrait être une réponse : la capacité de chacun de proposer aux autres du neuf, des réponses aux problèmes concrets. Un idéal qui malheureusement, je pense, ne peut être réalisé qu’au sein d’une petite communauté ; à partir du moment ou le nombre devient une composante générant une quantité de conflits supérieure à la capacité de gérer l’aspect conflictuel excessif entre les partis, la représentativité fait son apparition... Et, oh !, malheur nous soit-il tombé sur le coin de la tête !!, nous déléguons notre pouvoir au autres en nous désintéressant du problème... Tout cela en synchronisation avec l’expansion de la division du travail que permet l’industrialisation de la production des biens et services (encore une analogie, nous sommes représentés aussi bien en politique qu’au travail, la hiérarchie s’impose avec le nombre, apparemment..) Néanmoins, ce débat sur l’autorité, qu’elle soit intellectuelle, morale, ou encore professionnelle, ainsi que ce débat sur la commercialisation de la pensée, mérite d’être discuté amplement. La représentativité montre quotidiennement ses limites, par des mains avides de pouvoir ! La masse feint de s’y adapter, en fait elle n’adhère pas du tout, mais elle préfère croire à son impuissance par facilité. In fine rien ne change, les bases de la société se figent, alors que l’univers et la vie sont en mouvement permanent... je n’ai pas de réponse toute faite à ce problème sociétal, seulement quelques "idées", un peu intégristes diront certains, je pense que nous devons retourner à des formes de micro société, ou le nombre n’est pas un problème pour le fonctionnement de la démocratie directe. Je suis prêt à écouter les idées des autres sur ce sujet. Merci.
Bien envoyé PFF ! Merci, il y en a mare des plus royalistes que le roi !
À tout le monde :-)
Seulement quelques commentaires pour terminer.
La seule chose que j’ai attaqué tout au long de mes interventions, ce sont les droits d’auteurs et le mensonge de la propriété intellectuelle. Le commentaire de M. Livernette sur la brièveté de son ouvrage et le manque de temps de ses lecteurs m’a paru être l’opportunité de lancer cette question sur laquelle je réfléchis et m’interroge dans mes temps libres, depuis un certain temps. Je ne peux ni ne veux nuire à personne ; ce genre de combats et de stratégie ne m’intéresse pas du tout. La seule chose que je souhaite est de contribuer à l’amélioration de la situation avec mes moyens limités, en lançant des idées qui pourront, qui sait ?, être reprises, être améliorées, être une source de réflexion. Et comme beaucoup de gens, j’en ai assez marre d’avoir à me justifier dans des procès d’intentions où un même argument est interprété de façon radicalement opposée et imcompatibles selon les convictions des mes accusateurs (pour les uns, à titre d’exemple, je serais bobo, pour les autres populiste, pour les uns je serais trop logique, pour les autres illogique, etc.) Amusez-vous comme vous voulez à détourner ma pensée, je ne me sens pas ébranlé quant à l’authenticité de ma quête de la vérité.
À ceux qui pensent que je voulais critiquer M. Soral, ou n’importe quel autre auteur auquel ils accordent leur crédit, je les invite à prendre un peu de recul pour évaluer les effets bien réels et bien néfastes de la propriété intellectuelle, laquelle ne sévit pas seulement chez les intellectuels, mais aussi chez les artistes, chez les ingénieurs, chez les biochimistes, chez les généticiens, etc. Si une éventuelle et souhaitable (selon moi) abolition de la propriété intellectuelle avait pour effet de diminuer la production intellectuelle d’un Soral (à titre d’exemple), chose qui ne vas pas de soi comme on pourrait être tenté de le penser, et bien je serais toujours en faveur de cette abolition, et ce non pas car je trouve la pensée de M. Soral inutile, mais bien parce que, au final, les effets réels de cette abolition dans l’ensemble de la société seraient tellement gigantesques et bénéfiques que nous devrions accepter cette diminution [de la production de Soral].
(suite) À tout le monde
Encore une fois, et ce sera le dernière, je précise que je ne me situe pas du tout au niveau des cas particuliers mais plutôt au niveau des principes que nous nous donnons en commun pour que le monde soit meilleur. Trop abstrait, trop logique, trop mathématique ? Et bien les principes que nous nous donnons, oui !, sont abstraits, de préférence logiques et moraux, mais ils ont néanmoins des effets bien réels ces principes.
Quels seraient donc ces effets bénéfiques ? Par souci de brièveté, je ne nommerai que cet effet général qui consisterait, selon moi, à ralentir la quête effrénée du "progrès" pour le "progrès". Les profits générés par la propriété intellectuelle motivent puissamment la quête de la nouveauté, à un point tel, même - ai-je vraiment besoin de le préciser ? - que l’on ne s’arrête plus à la pertinence et aux conséquences (réels) de ce progrès qui n’a plus d’autres fins que lui-même.
Prenez quelques minutes pour y réfléchir. Oubliez qui je suis, ou plutôt, oubliez comment vous m’imaginez être : je ne suis pas très intéressant et ne peut faire de mal à personne. Oubliez mes phrases et les erreurs que j’ai pu commettre dans mon argumentation. Oubliez tout cela et pensez seulement, sans parti pris et sans trop de préconceptions, à ce que représente la propriété intellectuelle et quels sont ces effets. Si vous croyez qu’il est valable de la conserver, et bien soit !, ne vous inquiétez pas, elle est encore là pour rester un bon moment. Mais si vous jugez comme moi que cette propriété ne va pas tellement de soi et qu’elle mérite réflexion, et bien je vous invite à poussez plus loin vos réflexions et à les partager (bien sûr gratuitement et anonymement :-))
Je sais pas qui tu es Sinbad , mais à te lire t’es un gros Boss et je partage tes analyses que je n’aurais pas pu écrire aussi bien que toi, donc Bravo.
Propriété intellectuelle, brevet : sujet hyper intéressant car siège caché de la domination. sans technique, pas de domination.
1-Tesla, Pasteur, Poincarré n’ont pas été rétribués à leur juste valeur. (On peut discuter sur Pasteur car sujet complexe)
2-le savoir par les brevets est détenu par des sociétés privées. Ces sociétés, par souci de rentabilité, exploitent un brevet jusqu’au bout avant de commercialiser le produit du nouveau brevet : le brevet allié au souci du profit est un frein au progrès**.
Que les brevets soient détenus par des entités économiques, cela me choque.
Qu’ils appartiennent à des individus : reste à définir l’usufruit (le jus de fruit dixit les inconnus) en temps et en montant total et en exclusivité ou non.
Que des nations possèdent un savoir : cela ne me choque pas du tout.
3-le problème du brevet est celui de la propriété : il y a des choses qui appartiennent à l’humanité toute entière (ex : le soleil) et d’autres qui peuvent être, pour un temps, détenues par des individualités.
4-Je ne connais pas les status des brevets, je réfléchis dans mon canapé : je vois des gens qui veulent posséder le monde. A leur place, je commencerai par m’accaparer le savoir et la connaissance et maintenir les autres dans l’ignorance. Les brevets sont un outil indispensable du pouvoir. Voir 1984 de Orwell, la bibliothèque d’Alexandrie, celle de Bagdad ?? (je ne suis pas sûr),...toute tentative de réunir le savoir universel (pour l’accaparer ou le diffuser) est mise en échec car cela empêche la domination ou la renforce.
5-Etienne Chouard, Soral, Dieudo doivent s’attaquer à ce problème : limite de la propriété individuelle/propriété universelle, surtout sur le savoir.
6-toute idée aboutissant à un brevet s’est nourrie de la connaissance et des raisonnements passées de l’humanité, qu’ils soient transmis par l’école ou par ouvrages pour l’autodidacte. Elle appartient donc à 90% à l’humanité.
7-Concilier l’universalité du savoir, du brevet, de la découverte avec "tout travail mérite salaire" : voilà mon casse tête.
Au final, j’ai pas de solution mais la certitude que le brevet est un point essentiel d’une civilisation et de la domination. le brevet doit être redéfini sainement et son importance exposée aux yeux de tous.
Tout ouvrage sur le sujet m’intéresse : merci d’avance.
** le progrès n’est ni bon ni mauvais : c’est un pas de plus sur un chemin. perso, j’aime bien savoir où conduit le chemin sur lequel tant de gens veulent qu’on progresse.
Merci à toi Sinbad : j’ai lu tes coms et ça m’a inspiré.
Remarques :
1-travail= mise à disosition de son temps ou production d’effort. cela n’est pas synonyme de création vertueuse de richesse.
valeur ajoutée= ce qui permet de mieux vivre.
On peut travailler à détruire la valeur ajoutée : ex : les traders.
On peut travailler à ne rien faire : ex : Flamby dans la vid récemment postée.
2-"Arbeit macht frei"=> Non, la liberté requiert une production d’effort. Condition nécessaire mais non suffisante.
ps : grande chance que mes remarques soient superflues mais j’aime bien que les choses soient claires.
autre élément de réflexion :
la propriété est un des 4 droits fondamentaux. voir les droits de l’homme de "1789".
Avant certains n’avaient pas le droit de posséder donc ok avec ce droit mais où est la limite ?
j’ai pas lu ou entendu de gens parler de cela. Sinbad tu approches ce sujet.
Autre formulaison : Si on est contre l’absolutisme, quid de la propriété absolue : quel empêchement conceptuel ou réel a été mis en place ?
erratum de la honte :
formulaison=>non
formulation=>oui
Hs
Melanchon vient de déclarer que lump cherche a instaurer le conflit de civilisation en France "technique Bush " dit il
Étonnant si même melanchon le dit ..
Oui, bien sur, c’est la faute à la judéo maçonnerie...C’est bien connu qu’avant l’Homme était un véritable bisounours, aimant son prochain et ne connaissant pas l’appat du gain et l’avarice, l’exploitation d’autrui et la violence guerrière. Les bons rois d’antan n’avaient pas de serfs et l’église était toujours partante pour donner à son prochain....
@ mouloud
Je suis vraiment très heureux de voir que mes quelques commentaires ont suscité votre réflexion. Je crois par ailleurs que vous avez raison lorsque vous établissez un lien entre la propriété intellectuelle et les droits de l’homme. À ce sujet, j’oserais souligner le paradoxe suivant : les droits de l’homme, au final, servent très peu le droit réel des individus... ils servent surtout aux communautés qui en abusent à outrance... par communauté, j’entends principalement et en général des communauté d’intérêts (mais aussi des communautés fondées sur la race, la religion, etc.) Peut-être serait-il pertinent de remplacer l’expression "droit de l’homme" par celle de "droit des communautés" ?
Je crois qu’un tel paradoxe est rendu possible, peut-être, par le fait qu’il y a au final un réel mépris de l’individu. En logique, il y a le quantificateur universel (tous les hommes...), le quantificateur existentiel (il existe quelques hommes...) et le quantificateur de l’individuel et du singulier, lequel partage quelques propriétés du quantificateur universel. Le "droit des communautés", c’est le droit fondé sur le quantificateur existentiel (il existe quelques hommes...), droit qui prend le pas sur le quantificateur universel et sur le quantificateur du singulier, et ce parce que ces deux derniers quantificateurs partagent la propriété de la généralité, et peuvent facilement être assimilé à l’idée de majorité (du plus grand nombre d’individus singuliers, on passe facilement à un "tous les hommes"). Le "droit des communautés", c’est le droit qui confère à quelques-uns le privilège sur la totalité et sur l’individu en même temps... J’écris ça très rapidement, il y a peut-être des erreurs de raisonnements... n’hésitez pas à me les faire savoir ! :)
Somme toute, je crois qu’une réflexion sur la propriété intellectuelle exige effectivement, aussi, de questionner les droits de l’homme (quelques individus ne peuvent pas s’approprier le patrimoine de l’humanité...)
@ Sinbad
C’est seulement, je crois, que je suis un peu lassé de toute cette industrie de la (fausse) subversion.
Tu devrais, peut-être, prendre tes distances avec cette industrie pour t’intéresser plus à l’artisanat de la (vrai) subversion.
Sinon, ne trouves-tu pas beaucoup plus lassant l’apathie de la (vrai) soumission ?
Il n’y a qu’une seule chose de subversif dans ce monde (qui pourrait être merveilleux), et c’est le don et le partage.
Il y a quelques semaines, j’ai reçu dans ma boite à lettres un prospectus de sensibilisation concernant des enfants qui risquaient de mourir de faim quelques part dans le monde.
Dans ce prospectus, on me demandait si je voulais bien participer financièrement à une aide pour ces pauvres bambins (avec des allures de bébés mannequins quand même).
Et ce prospectus philantropique m’avait été envoyé par…..une banque !
Le don et le partage, sans la connaissance, n’ont rien de subversif.
Personnellement, j’admire les quelques auteurs qui rendent leur manuscrits disponibles gratuitement via Internet et je me fais un plaisir de les encourager monétairement lorsque je le peux et lorsque l’ouvrage en vaut la peine. N’est-ce pas une chose toute naturelle que les bonnes idées circulent !
Si tu encourages monétairement un auteur c’est que tu considères qu’il en a besoin.
Comment je leur suggère de fonctionner ?
Et bien comme tout le monde, en s’occupant d’abord à un travail honnête, lequel aura l’avantage non négligeable de ne pas leur faire perdre contact avec la réalité des travailleurs et de la classe qu’ils prétendent défendre ; puis en consacrant leur temps libre à cette activité passionnante et généreuse qu’est la réflexion et la "contemplation" active.
Le travail d’aujourd’hui n’a pas grand chose d’honnête.
C’est l’effort des pauvres pour que le riche devienne plus riche.
Il serait fort paradoxal pour le (vrai) dissident de rejoindre "tout le monde" dans son travail abrutissant d’asservissement alors que celui-ci cherche justement à le libérer.
On ne libère pas un prisonnier en s’enfermant avec lui.
On ne se consacre pas autant à cette activité passionnante et généreuse qu’est la réflexion en s’ enfermant avec lui.
Je ne comprends pas d’où vient l’idée selon laquelle il faudrait "avoir tout son temps" afin d’être en mesure de "produire" une pensée digne de ce nom.
Si l’on ne comprend pas cela c’est, sans doute, du à la saturation de la production industrielle dans tous les domaines de la société moderne.
Avec elle, nous avons perdu la notion des valeurs et de la qualité.
Depuis, nous avons donc l’impression que tout peut-être produit rapidement.
J’oserais même dire qu’une réflexion authentique se doit d’être anonyme,
Dans ce cas tu ne pourras plus "encourager monétairement" l’ auteur de cette réflexion à continuer de "faire circuler ses bonnes idées".
Vous dites : "Ceci est un reproche que l’on pourrait faire au dissident dans le cas où le monde auquel il aspire est effectif."
Je réponds : On ne peut pas attendre que tout le monde soit "généreux" pour commencer à être "généreux". Une telle attente nous dispense certes (oh la belle excuse), de ne pas l’être ; elle révèle peut-être, ensuite, que nous ne VOULONS pas l’être. Mais au final, il faut bien commencer quelque part... Et il me semble, pour cette raison, que les intellectuels, dissidents ou non, devraient être les premiers à mettre en pratique les principes qu’ils prétendent défendre.
Le (vrai) dissident ne manque en aucun cas de générosité.
L’ appréciation de la générosité ne se fait pas à la gratuité mais au rapport entre ce qui est donné et ce qui est reçu.
Quelques euros contre de la connaissance (ou de la lumière dans les ténèbres).
Rien contre du caca.
@ Pro paye
Vous dépecez un raisonnement, le mien, qui n’est certes pas le meilleur ; et vous croyez par là discréditer une idée qui ne m’est pas personnelle, mais que je ne fais que soulever et porter. Victime de l’illusion de la propriété intellectuelle, vous confondez l’expression personnelle d’une idée et la valeur réelle possible de cette idée. Vous croyez annuler l’impact de l’idée en démontrant ici et là par des raisonnements isolés (la plupart du temps fallacieux) les contradictions dans lesquelles vous croyez que son porteur s’est enlisées, et vous vous croyez ainsi dispensés de réfléchir sur cette idée. À vous seul, vous êtes un argument solide contre la propriété intellectuelle, laquelle encourage toujours la confusion entre le porteur de l’idée, sa formulation, et l’idée même. Si vous étiez capables de transcender un peu le cas particulier des quelques auteurs qui vous inspirent, vous constateriez combien l’abolition de la propriété intellectuelle serait porteuse de bienfaits, car elle est à la source de plusieurs maux que vous prétendez sûrement, par ailleurs, combattre. La propriété intellectuelle, comme je l’ai déjà mentionné, ne se limite pas au livre, loin de là.
Petits catalogue de raisonnement fallacieux :
A- Vous dites : "L’ appréciation de la générosité ne se fait pas à la gratuité mais au rapport entre ce qui est donné et ce qui est reçu." Supposons que votre affirmation est vraie. Alors celui qui se procure un ouvrage devrait être en mesure de fixer le prix qu’il doit payer, et ce après avoir lu l’ouvrage ! En effet, l’écrivain ne peut lui-même évaluer ce qu’il donne "généreusement" ; seul le récepteur le peut, non ? Je ne vois pas pourquoi je devrais payer un livre, surtout avant de l’avoir lu, comme si je devais payer la nourriture et le pourboire, au restaurant, avant d’avoir mangé et avant d’avoir été servi... Si les restaurants fonctionnaient ainsi, je crois que nous mangerions beaucoup plus de m*... tiens donc... l’analogie n’est pas si mal avec l’industrie du livre (en général) actuellement....
@ Pro paye (suite)
Mais bon, votre erreur n’est pas très grave car votre affirmation est fausse. Le don, paradoxalement, n’a pas de valeur. Celui qui donne ne sait pas ce que représente ce qu’il donne à celui qui le reçoit ; et celui qui reçoit le don ne sait pas ce que le don représente pour le donneur. Il n’y a de valeur qu’intersubjective, par exemple : l’acheteur et le vendeur d’une pomme conviennent du prix de 1 euro pour la pomme. Mais pour ce qui est du don, une telle convention est impossible. Le don est d’une toute autre nature.
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B- Ensuite. Je célèbre le pouvoir subversif du don et du partage et comme argument contraire, vous me dites que les banques sollicitent des dons, de telle sorte que le don et le partage n’aurait aucune valeur. Et bien, encore une fois, vous êtes victime du cas particulier. Ce n’est pas parce que les banques utilisent la rhétorique du don que le pouvoir subversif du don s’en trouve annulé. À titre d’exemple seulement, s’il y a des gens qui aiment mal ou qui se réclament de l’amour pour justifier leur violence, leur jalousie, etc., cela signifie-t-il que l’amour ne vaut rien ?
C’est que selon vous le don sans la connaissance est inefficace, conclusion à laquelle vous arrivez avec votre exemple trompeur des banques. Mais le don, en lui-même, est porteur de bienfaits. À la limite, le don n’a pas à se rendre à destination. Celui qui donne, du simple fait de son don, s’en trouve, pour ainsi dire, changer. Il se signale à lui-même par un geste, qu’il souscrit à la société et à l’échange symbolique. C’est une attitude qui trouve en elle-même toute sa "valeur". Par l’anonymat du don, le donneur se soustrait à la reconnaissance qui aurait pu motiver son geste. Et lorsque le don se rend à destination, et bien nous trouvons chez le récepteurs des effets tout autant louables, lesquels risquent beaucoup plus d’inciter ce récepteur à faire lui-même un don que n’importe lequel contrat du paradigme marchand. Je vois mal ce que la connaissance vient faire là-dedans. Faites un don authentique, anonyme, et vous comprendrez peut-être ce que j’essaie d’exprimer fort maladroitement. Vous pourrez alors utiliser toutes les arguties que vous voudrez pour niez l’expérience subjective que vous aurez eue...
@Pro paye (suite)
C - Vous dites aussi : "Tu devrais, peut-être, prendre tes distances avec cette industrie pour t’intéresser plus à l’artisanat de la (vrai) subversion. Sinon, ne trouves-tu pas beaucoup plus lassant l’apathie de la (vrai) soumission ?"
Je comprends peut-être mal votre "raisonnement", mais il semble implicitement soutenir la hiérarchie suivante : au plus bas niveau se trouverait la vraie soumission, un peu plus souhaitable serait l’industrie de la fausse subversion, et puis au plus haut niveau, le plus souhaitable de tous, se trouverait l’artisanat de la vraie subversion. Soit ! Mais votre raisonnement ne dit absolument rien contre l’abolition de la propriété intellectuelle ! Votre raisonnement n’est contre l’abolition de la propriété intellectuelle qu’en apparence. C’est de la poudre au yeux !
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D - Ensuite vous craignez que je ne puisse faire un don anonyme à un penseur anonyme étant donné son anonymat. Permettez-moi d’en douter. Nous pouvons tous très facilement faire un don anonyme à un destinataire anonyme... réfléchissez un peu svp. D’ailleurs, le fait que l’on fasse une petite contribution peut simplement signifier que l’on ne veut pas que l’auteur assume seul les frais, par exemple, du site internet sur lequel il publie ses ouvrages et ses réflexions ; ce qui n’a rien à voir avec la propriété intellectuelle et le travail du penseur.
@ Pro paye (suite)
E- Lorsque j’invite les intellectuels à travailler, comme les ouvriers, vous me répondez que le travail aujourd’hui n’a pas grand chose d’honnête. Et bien ça dépend du travail que l’on choisit. Avec un peu de mauvaise foi et un peu d’appétit pour le gain, je vous concède qu’il est facile de trouver un travail malhonnête, mais vous faussez là (encore) les données du problème.
Par ailleurs votre "raisonnement" s’appuie sur la prémisse selon laquelle le travail intellectuel de quelques-uns pourrait libérez les consciences de tous ou de la plupart (comme si, notamment, un monde où il n’y aurait que des intellectuels vendeurs de livres seraient possible). J’ai discuté, dans mes interventions précédentes, ce fantasme qui ne sert, d’abord, que ceux qui ont un produit à offrir et, ensuite, ceux qui veulent un raccourci pour atteindre la libération. Je vous réfère à ces interventions de même qu’à celles de plusieurs autres utilisateurs du forum.
Pour vous, de plus, celui qui travaille honnêtement pour gagner sa vie n’est pas libre ? Il doit vendre des livres pour être libre ? Il doit breveter la moindre de ses petites idées pour pouvoir la revendre à autrui ? Quel mépris du travailleur. Suis-je à en train de répondre à M. Attali ?
@ Pro paye (suite)
F- Il faudrait également que vous m’expliquiez comment on peut conclure, à partir du fait que l’on a l’impression que tout peut être produit rapidement, que le penseur devrait avoir tout son temps pour réfléchir. Je suis d’accord avec vous que ça prend du temps, c’est justement pour cette raison que je ne crois pas aux raccourcis vers la libération des consciences. Or si un penseur s’occupe à un travail honnête, il produira un ouvrage au 2 ans au lieu de produire un ouvrage à chaque année (je donne des chiffres au hasard bien sûr, dans le seul but d’illustrer le fait que sa production risque certes d’être ralentie mais qu’elle ne sera pas empêchée). J’ai par ailleurs bien spécifié que le ralentissement de la production de certains intellectuels était un sacrifice auquel nous devions consentir étant donné les nombreux autres avantages de l’abolition de la propriété intellectuelle (laquelle, combien de fois devrais-je le répéter ?, ne s’applique pas uniquement aux livres !!!!). Ce ralentissement aura aussi pour effet de décourager beaucoup d’écrivailleurs qui polluent l’espace intellectuel avec leur bruit et leur redondance, de telle sorte que le monde intellectuel risque d’être, pour ainsi dire, "purifié".
Soulevez-vous contre la propriété intellectuelle et vous trouverez unis en un seul choeur inquiétant, contre la majorité de la population : Monsanto, Big Pharma, les traders, les journalistes, les artistes, les intellectuels, etc., soit tous ceux qui aspirent à ne plus travailler en vivant du travail des autres.
Soulevez-vous contre la propriété intellectuelle et vous verrez, étrangement, qu’ils cesseront un moment de s’accuser les uns les autres pour incriminer la population et l’injurier de tous les noms, policiers, juges et avocats à l’appui.
Ils affirmeront tous, pour se défendre, qu’ils veulent votre bien, que sans eux vous n’êtes rien, et qu’il est impossible de revenir en arrière. Mais toute cette rhétorique ne change rien au fait qu’avec la propriété intellectuelle, vous l’avez à la fois dans la gueule et dans le cul (pour reprendre l’expression de vous savez qui).
Soulevez-vous contre la propriété intellectuelle et vous verrez les masques tomber. En moins de deux vous constaterez qui appartient à quel camp.
trés bonne initiative de j.livernette. c’est tjrs bon de reprendre du recul avant de "rezoomer" sur certains faits ... de l’histoire. et puis merci à lui pour sa synthése qui de toute maniére enrichira (par certains faits mis en avant, par le ton de l’auteur ect..) ce grand sujet qu’est "la méthode du n.o.m.".
donc ... à suivre .
@ Fred P
Vous écrivez : "Bien envoyé PFF ! Merci, il y en a mare des plus royalistes que le roi !"
Je vous remercie pour votre contribution à un débat qui se voulait un débat d’idées. Y a pas à dire, un "Casse-lui la gueule !", un "Mon père est plus fort que le tien !" et autre affirmations de ce genre font toujours progresser les échanges.
Mais dans le fond, je vous en remercie, car si vous remplacez "royaliste" par "subversif", dans votre affirmation, vous reconnaissez, au final, que l’idée que je soulève (et non pas moi) est peut-être la plus subversive de toutes...