Ce n’est pas le Front national qu’il faut diaboliser, ce sont ses électeurs
Trop longtemps, on a parlé à l’électeur frontiste comme à un enfant malade dont par avance on excusait la conduite. Sans résultat. Le temps est venu de lui tendre le miroir de sa propre vilenie.
J’aimerais qu’une fois, une seule fois, un responsable politique vienne dire à l’électeur du Front national tout le dégoût qu’il lui inspire. Qu’il lui dise, les yeux dans les yeux, avec toute l’éloquence dont il est parfois capable, que non seulement il se fourvoie en votant de la sorte mais qu’il commet un crime de haute-trahison, une de ses petites lâchetés dont ses enfants et petits-enfants continueront d’avoir honte longtemps après sa disparition.
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Il est grand temps de mettre cet angelot devant ses responsabilités, d’en revenir à des notions aussi désuètes mais aussi essentielles que celles du bien et du mal, abandonner le terrain du sentiment pour celui de la morale : appeler un chat un chat et un salopard un salopard.
Car qu’est-ce qu’un salopard, si ce n’est un individu sain d’esprit, capable de discernement, qui d’une manière délibérée, approuve et souscrit à une idéologie nourrie à la haine de l’autre, applaudit à la mise en œuvre d’une politique dont le but ultime sera de vider la France de toute présence métèque, encourage l’établissement d’un régime qui ne respectera ni les libertés fondamentales ni les institutions démocratiques ?
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Le goy expliqué aux goyim
Je l’avoue bien volontiers, j’adore prononcer ce doux mot de Goy. Je ne m’en lasse jamais. C’est une petite musique contenue en une seule syllabe qui m’enchante chaque fois que je l’utilise. Et je l’utilise à tort ou à travers. À la moindre occasion donnée. Pour me moquer de mes petits camarades qui ne seraient pas nés d’essence supérieure, c’est-à-dire juive.
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Le « sale Goy » c’est l’autre, le lourd, le lent, le Fils de l’Homme, le petit traître à la barbe de trois semaines clouté sur sa croix, l’autochtone, le Français de base ou de souche au nom de terroir qui sent bon la vache de ses aïeux, le patelin à la mentalité auvergnate, bourguignonne, bretonne, picarde, savoyarde, le confessé du dimanche, le Gaulois cocardier, le paysan aux racines qui remontent jusqu’à Astérix... le collabo adorateur du Maréchal.
Le catholique assis sur son héritage millénaire qui n’a toujours pas compris que le vrai Dieu, le seul, l’unique, le flamboyant, le ravagé, le colérique, le neurasthénique, l’imprévisible, c’était le nôtre, celui qui est à l’origine de tout, le plus beau, le plus grand de tous les dieux sur lequel tous les autres ont copié sans jamais lui reverser les moindres royalties.
C’est évidemment affreusement condescendant, vaguement raciste, un brin moqueur mais jamais bien méchant ; aucune acrimonie dans cette injure, juste de la tendre moquerie toujours à prendre au second degré. Tout comme ce billet.
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« Il est un Français qui n’aime pas la France, un juif qui ne se sent chez lui nulle part. »