Le dossier des réfugiés syriens et l’Iran intéressent le plus les délégations américaines en visite au Liban.
Le dossier iranien et la crise syrienne sont les deux principaux points abordés par les diplomates américains en visite continue au Liban, c’est ce qu’a révélé le quotidien libanais AsSafir, citant des sources libanaises concordantes.
En visite au Liban, ils s’intéressent surtout au dossier des réfugiés syriens, lors de leurs entretiens avec les autorités.
« Plus de 20.000 réfugiés syriens sont actuellement au Liban et ce chiffre risque de dépasser les 50 mille », ont affirmé les responsables américains au gouvernement libanais.
Les envoyés américains veulent notamment savoir les mesures que les autorités libanaises pourraient entreprendre en cas de l’augmentation du nombre des réfugiés. « Les autorités seraient-ils capable de répondre aux besoins des réfugiés, si la durée de la crise en Syrie se prolonge ».
Ils craignent le renvoi des réfugiés et des blessés en Syrie, et affirment qu’une telle mesure (le renvoi des réfugiés) signifie que « le Liban a décidé d’affronter la communauté internationale ».
Raison pour laquelle, les envoyés américains ont proposé une aide au Liban pour qu’il réponde aux besoins nécessaires des réfugiés syriens
Côté libanais, les autorités évoquent des craintes au niveau sécuritaire dans les régions frontalières. « Le Liban n’acceptera pas que ces réfugiés se transforment en un foyer de tension sur son territoire et entravent les efforts déployés pour empêcher la propagation du feu syrien au Liban ».
Pour l’auteur de cet article, le chroniqueur Daoud Rammal, les visites des délégations américaines et occidentales au Liban prouvent que la crise syrienne est loin d’être étouffée.
A en croire des responsables libanais selon lesquels « les tentatives de renverser le régime et de soudoyer l’institution militaire s’avèrent vaines, les sanctions économiques n’ont pas d’effet à court terme, le nombre des manifestants de l’opposition n’atteignent même pas le million, les attentats et les assassinats se poursuivent, ainsi que le trafic d’armes via les frontières syriennes ».
Les Etats-Unis et l’Iran
S’agissant du dossier iranien, le quotidien cite les propos d’un responsable américain ayant récemment visité Beyrouth. Lequel a qualifié de « sérieuses et d’importantes » les négociations organisées à Istanbul. Mais, il ajoute : « les Iraniens sont très intelligents, personne ne pourra savoir si le négociateur iranien est sérieux ou non. Il se comporte d’une façon sérieuse ». « S’agit-il d’une manœuvre ou pas ? Je n’ai pas de réponse. Les Iraniens sont très patients dans les négociations, et ils jouissent d’un professionnalisme et d’une habileté très élevé. Le climat qui entoure les négociations semble très important vu que les sujets ne sont plus limités au dossier nucléaire. Nous sommes entrés au fond des sujets qui intéressent la région », poursuit ce responsable.
L’objectif des pressions selon un grand pays arabe
Le responsable américain ajoute que la diplomatie américaine est persuadée des propos répétés par un grand pays arabe selon lequel : « l’objectif des pressions sur l’Iran est de le pousser à partager avec nous son hégémonie dans la région. Les Arabes ne veulent pas briser l’Iran et ne l’acceptent pas, nous reconnaissons le développement iranien dans tous les domaines, et nous reconnaissons qu’ils ont réussi à transformer les sanctions en une opportunité, les Arabes ne sont pas à la hauteur des développements réalisés par l’Iran, et nous n’ignorons pas qu’ils détiennent plusieurs cartes dans la région (en allusion à l’Irak, la Syrie et le Liban) ».
Citant des responsables libanais, le quotidien cite le besoin des Etats-Unis à l’Iran dans le dossier irakien, et le besoin de l’Iran aux Etats-Unis dans le dossier syrien, à savoir l’arrêt des pressions contre le régime syrien au niveau financier, médiatique et diplomatique et surtout au niveau de l’armement.
Il conclut que conformément aux données américaines, la voie diplomatique l’emportera au niveau du nucléaire iranien, et surtout après le transfert des séances de négociations d’Istanbul à Bagdad.