Ce qui intéresse Rémy Porte, dans son dernier ouvrage consacré aux « Secrets de la Grande Guerre », publié par la Librairie Vuibert, c’est de démontrer que le conflit de 1914/1918 qui ensanglanta l’Europe « est toujours à (re)découvrir et à raconter ».
Ce spécialiste de la Première Guerre mondiale s’attaque donc à plusieurs « idées reçues » sur cette période dramatique. Comment ? En mettant « en lumière des aspects peu ou mal connus du conflit ».
Au chapitre « L’armée américaine entre en ligne » en 1917, l’historien rappelle que les trente-deux premiers mois de guerre ont été « extrêmement lucratifs pour l’économie et la population américaines ».
Ainsi, la flotte commerciale des Etats-Unis va augmenter de 74% en deux ans grâce au sang coulé sur le continent européen, « tandis que les commandes des belligérants en matières premières et produits finis de toutes sortes favorisent à la fois la croissance et la hausse des salaires » dans le pays du président Wilson, note l’auteur à la page 282 du livre.
Rémy Porte rappelle également la « piètre efficacité » de l’état-major américain sur le sol français. Bref, la Grande Guerre fut donc un tremplin économique pour les Etats-Unis qui ne remplirent aucun rôle stratégique à la fin du conflit.
En février dernier, le magazine Guerres & Histoire faisait le même constat. 1918 ou 1944 en France ; 2012 en Afghanistan : les interventions militaires américaines, sous le couvert de la « défense de la liberté », ne sont jamais désintéressées…