Depuis la médiatisation des activités du Montréalais Steve Maman, qui affirme avoir libéré plus de 120 femmes et enfants détenus par l’État islamique, des voix s’élèvent pour remettre en cause ses activités de sauvetage.
La polémique enfle autour de Steve Maman, l’homme d’affaires qui prétend avoir aidé à la libération d’esclaves sexuelles détenus par Daech. Comme de nombreux autres médias, Le Figaro lui avait consacré un article le mois dernier. Ce Montréalais affirmait avoir libéré près de 130 femmes et enfants issues des minorités yazidies et chrétiennes, grâce à sa fortune personnelle puis, par le biais d’une fondation qu’il avait créée en juin dernier : le CYCI (Liberation of Christian and Yazidi Children of Iraq). Il avait dans la foulée lancé un appel aux dons pour poursuivre ses opérations de sauvetage.
Déjà critiquée par des universitaires et des spécialistes du terrorisme au moment de la médiatisation de son initiative, d’autres voix se sont élevées depuis deux semaines pour remettre en causes ses activités de sauvetage. Dans une lettre publiée le 26 août sur le site d’informations Vice News, une vingtaines de personnes parmi lesquelles des représentants de la communauté yazidie et des travailleurs humanitaires ont demandé à l’homme d’affaires de fournir des preuves.
« Personne ne le connaît »
En effet, ces derniers émettent de nombreux doutes quant à la véracité de son action. Notamment sur le fait que ce père de famille puisse sauver des femmes chrétiennes des griffes de Daech. En effet, aucune femme chrétienne n’est actuellement esclave sexuelle du groupe terroriste, relèvent-ils, seule la communauté yazidie étant concernée. « En conséquence, il est difficile de savoir comment M. Maman peut prétendre sauver ces femmes ». Ils se montrent également perplexes quant à l’ampleur de ces sauvetages. « Il y a plusieurs semaines, quand son site web disait avoir recueilli 80.000 dollars, le nombre de ‘femmes et enfants’ secourus s’élevait à 102. Le nombre élevé de libérations pour une somme si faible semblait douteux », écrivent encore les signataires de la lettre, dont le chef spirituel de la communauté yazidie Babasheikh Kherto Ismael.