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Sport : le paradoxe français

Philippe Lucas, l’ancien entraîneur de la championne olympique Laure Manaudou, qui a rapidement vrillé après ses succès, explique pourquoi la France n’est pas un pays sportif.

 

 

Pourtant, la France a un incroyable vivier de talents, on le voit partout avec l’émergence, dans de mauvaises conditions, de champions hors normes. Mais ces talents se font tout seuls et sont généralement mal exploités. La faute à une politique sportive lamentable à l’école, qui est pourtant le lieu numéro un de la détection : tout le monde n’est pas bon en maths, il y en a qui sont meilleurs en basket, et ne nous faites pas dire ce qu’on n’a pas dit, genre les Noirs au ballon, les Blancs à l’équation.

Ceux qui pratiquent assidument un ou plusieurs sports savent la vétusté et la pauvreté des infrastructures nationales. Or, la jeunesse a besoin de se dépenser, de développer son corps, de se sentir bien dedans, et le sport contribue à cela mentalement et physiquement, pas besoin d’un dessin ou d’une démonstration. Malgré cette déficience structurelle, des talents naturels traversent le plafond et émergent médiatiquement.

 

 

Le cas des frères Lebrun est exemplaire : c’est le père, pongiste lui-même, qui les a formés, eux et leurs sœurs, sur le modèle des filles Polgar. Si c’est possible à l’échelon familial, ça le serait d’autant plus à l’échelon scolaire.

 

 

Oui mais voilà, les tables sont rares en ville ou à la campagne, à moins de s’en acheter une et d’avoir la place. Même topo pour les nageurs : hors scolaire, c’est cher, et minable. Les pistoches de 25 mètres sont prises d’assaut par des assoces dont les membres payent cher à l’année. Là encore, si vous avez une piscine individuelle ou un lac à côté... Combien de talents sont perdus à cause du manque d’installations ? Idem pour le foot, malgré la poussée post-1998 qui a vu les inscriptions d’enfants exploser.

Et c’est pas avec la Macronie, qui ne rime pas avec service public et grands travaux, que ça va changer. La France est condamnée à des one shot, des stars d’un jour ou d’une saison, qui auront du mal à tenir face à des pays ultra organisés comme l’Australie ou les USA. L’idéal, ce serait 5 heures de cours le matin, 2 heures de sport l’après-midi, et pas 2 heures par semaine.

Allez, on arrête de chialer sur la situation, et on en arrive au paradoxe et à la politique : la France, ce pays – volontairement – fracturé par ses dirigeants politiques, qui a tant de mal avec les sports individuels (personne n’a repris la barre de Lavillenie, par exemple), cartonne en sports collectifs. On suit le foot, le volley, le basket, le hand et le rugby depuis des années, et on est franchement dans une Trente Glorieuses. Si l’équipe masculine de hand a loupé les demies pour un point et une couille à la fin, elle mérite le dernier carré ou la finale. Le rugby à 7, c’est l’or, les handballeuses, l’argent ; le foot, l’argent pour les hommes de Titi Henry ; et le volley, c’est double médaille d’or après Tokyo 2021. Pourtant, il y a encore 10 ou 15 ans, le volley français était écrasé par les Brésiliens, les Polonais, les Russes et autres Américains. La génération dorée saura-t-elle faire des petits ?

 

 

Il y a paradoxe : va trouver un terrain de volley en ville, une piscine abordable, une table de ping-pong, et boum, les frères Lebrun chatouillent le cul des Chinois, les potes de Ngapeth défient l’entendement à chaque match (cardiaques s’abstenir, surtout lors du quart de finale contre les terribles Allemands qui se demandent encore comment ils ont pu perdre) et Léon Marchand, qui a osé planter la Salamé-Glucksmann, rafle 4 galettes en or et une en bronze. On n’ose imaginer, avec un encadrement matériel et humain au niveau, une politique de détection scolaire, et une poussée à la chinoise ou à l’américaine, ce que pourrait donner notre pays...

Mais voilà, on est des Latins, d’où cette succession de miracles et de catas, une irrégularité au sommet, justement due au manque de structures à la base. C’est encore plus spectaculaire dans le foot, pourtant notre sport roi, où nos plus grands clubs pérennisent rarement : Lyon, qui était sur le toit de l’Europe dans les années 2000, a failli sombrer en Ligue 2 ; le PSG a connu un trou noir dans les années 90, Marseille a coulé plusieurs fois après 1993, Bordeaux a disparu cette année ; Lens, Lille ou Auxerre ont connu les joies de l’Europe et sont repartis dans les profondeurs de la Ligue 1... Alors qu’en Allemagne, en Angleterre ou en Espagne, les grands restent grands. Le Real est éternel, normal que Mbappé y file.

 

 

 

Macron et sa clique se félicitent de la moisson de médailles françaises, auxquelles il faudrait logiquement retrancher celles des Russes, mais ce n’est pas grâce à, c’est malgré l’ultralibéralisme que les champions français tirent leur épingle du jeu, grâce à des entraîneurs chevronnés dans des fédérations pauvrettes et à un environnement familial favorable, cette famille que l’idéologie macronienne veut voir disparaître...

L’or olympique qui cache la forêt du sport amateur pauvre

Macron médaille d’or d’hypocrisie

 






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63 Commentaires

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  • #3407216
    Le 11 août à 19:43 par La gueuse au caniveau
    Sport : le paradoxe français

    Tout ca c’est du sport.
    Activite inutile, futile et destructive nette d’énergie et de valeur.
    Le sport c’est le festivisme sous une autre forme.
    Un pays qui ne produit plus que des sportifs ne produit plus que des DJ et autres bruyants.

    La France n’existe plus, c’est un pays du tiers monde globalisé mais avec des bombes atomiques. Et encore, personne ne sait si elles détonneraient au besoin.

     

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    • #3407301
      Le 12 août à 05:32 par Triboulet
      Sport : le paradoxe français

      L’activité physique n’a jamais été méprisée dans l’ Ancien Régime. Le nombre de salles de jeu de paume dans nos villes entre le 16 et 18 ème siècle était fabuleux...Les travailleurs manuels et les paysans préféraient évidemment se reposer le dimanche mais la lutte, la choule étaient pratiquées lors des fêtes patronales ou corporatives. Ceux qui ne possédaient ni mulet ni cheval utilisaient leurs jambes : on marchait beaucoup dans l’ancienne France. Et l’exercice physique, dont la chasse était bien sûr prisé dans les hautes classes : Catherine de Médicis, comme, plus tard Elisabeth d’Autriche était une cavalière hors pair : c’est elle qui introduisit en France la selle à arçon, permettant aux femmes de galoper et de suivre une chasse.
      Il ne s’agissait alors, bien évidemment pas de "sport" au sens moderne du mot, même si on connaît, pour l’époque médiévale des "champions" courant les tournois pour les prix qu’on pouvait y gagner.

       
    • #3407305
      Le 12 août à 05:49 par leperigourdin
      Sport : le paradoxe français

      Tout à fait d’accord.

       
    • #3407716
      Le 13 août à 04:26 par Toutétrukiste
      Sport : le paradoxe français

      @ La gueuse a... Suite
      Les sociétés extrêmes apportent des comportements extrêmes.
      Notre société est extrême en tout , ton comportement est une réaction extrême a cette société.
      Ça n’arrangera absolument rien.
      Tous ces extrémismes bas du front, simplistes, dénotent une population de moins en moins intelligente.
      Puritanisme, jansénisme, sédévacantismes, veganisme, antispecisme, crudivorisme, néo nazisme, extrêmegauchisme, vivre-ensemblisme, écologisme...
      On peut faire du sport, jouer, aimer, apprécier, rire, sans tomber dans le vice, la déviance, la perversion, l’oisiveté...
      Ça s’appelle être normal.
      C’est pas en interdisant tout que tu régleras les problèmes de cette époque société....
      Il y a plusieurs choses simples, comme l’ordre, l’arrêt de la déresponsabilisation, de l’excuse, l’instruction, la famille, tout simplement.
      Ce genre de comportement emmene le totalitarisme politique, religieux, environnemental.
      On peut faire de l’agriculture intensive, productiviste, monoculture raisonnement pour notre souveraineté alimentaire, ça s’appelle le bio, le raisonné, le local, les circuits courts, les couverts végétaux, etc...avoir une politique responsable agricole.
      Et produire du jeune futur agriculteur...
      Si non ça mène à de l’agribashing, un terrorisme antispeciste, écolo, des guignols qui se collent les paluches sur l’asphalte et badigeonnent de ketchup des tableaux... débile.
      Et c’est valable pour tout , immigration, travail, médecine, famille, sexe...
      Tu peux interdire tout ce que tu veux, si derrière il n’y a pas les outils, rien ne changera.
      L’extrémisme ça donne les fistiniére, la transidenité, l’écriture inclusive etc..
      Et en réaction tu as des skinheads, des sedevacs, des antifas, des féministes, décolonialistes, etc..
      Tout n’est pas noir ou blanc.

       
    • #3408386
      Le 14 août à 17:45 par Sedevac
      Sport : le paradoxe français

      Je ne sais pas trop ce que les sédévacantistes viennent faire dans votre liste de "istes" hétérocliste. Que des catholiques de position sédévacantiste puissent avoir un comportement rigoriste, certes, mais il ne faut pas tout mélanger. Le sédévacantisme n’a rien d’extrême, c’est le simple constat de la vacance de la chair papale, constat assez élémentaire à réaliser de nos jours, même si sa mise en application est certes périlleuse et passe pour extrémiste. Mais dans ce cas c’est le catholicisme qui est extrémiste. Il faut le dire aux saints martyrs, qui sont morts écartelés, brûlés ou décapités pour n’avoir pas voulu renier leur dangereux "extrémisme"... Dieu vomit les tièdes.

      Pour revenir au sujet, le sport a deux fonctions : l’entraînement au devoir d’état (armée), et la fête, le jeu, la distraction, ce qui n’a rien d’immoral en soi et qui est même nécessaire. Ce qui est discutable c’est la forme que ça prend, et le fait que ce soit "professionnel".

       
  • #3407224
    Le 11 août à 20:01 par GIL
    Sport : le paradoxe français

    2 remarques qui ouvrent la réflexion
    - premier pays africain : Kenya, 11 médailles, uniquement en athlétisme
    - premier pays d’Asie centrale : Ouzbékistan, 13 médailles dont 12 dans les sports de combats

     

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    • #3407313
      Le 12 août à 06:15 par Mounir
      Sport : le paradoxe français

      Ou l’Iran qui se déplace juste pour la lutte, l’haltérophile et le taekwondo

       
  • #3407227
    Le 11 août à 20:05 par Guilhelmus
    Sport : le paradoxe français

    Le foot on va pas se plaindre ! des terrains, mêmes pourris,( je sais de quoi je parle) il y en a partout ! Des patinoires non ! Une seule malheureuse glace homologuée ffhg pour la basse Normandie. Quand on voit ça on se dit que la perf de l’équipe de France de hockey sur glace est exceptionnelle

     

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  • #3407251
    Le 11 août à 21:30 par René
    Sport : le paradoxe français

    Les Français admirent le talent tant que ça ne met pas en péril leur situation personnel. La mentalité c’est ça : si vos collègues repèrent que vous avez du talent, soit ils essayeront d’en profiter, soit ils essayeront de vous b..., et s’il n’y peuvent rien, ils éxigeront à minima que vous soyez attentif à aider et à permettre aux médiocres de briller. La caste qui a pris le pouvoir dans ce pays a eu sa genèse à l’ombre des aristocrates (peut-on dire de l’aristocrate française qu’elle n’était pas brillante ?), elle a pris le pouvoir en faisant croire à la plèbe qu’elle aurait sa part (et la plèbe y a cru et elle y croit encore... !). Jalousie, haine...immense désir de réussite (américaine !), immense jalousie de la réussite des autres. Les Français(e) adore le talent, loin d’eux. Vous voulez l’égalité et du talent en même temps ?
    Pour valoriser le talent il faut être un peu aristocrate dans l’âme, vouloir son propre accomplissement et se réjouir de celui des autres...pas vouloir une place, un poste, pas être obsédé de réussite tout en se comparant à ceux qui auraient moins réussi que vous. Pas être des bourgeois avident de pognon exploitant une plèbe qui rêve de la même chose.
    En France, de part notre culture, nous avons plus de propension à l’art qu’au sport. Personnellement je ne souhaite pas devenir américain, même avec 2 médailles autour du cou.
    Vive le talent, Vive l’accomplissement humain !

     

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    • #3407319
      Le 12 août à 06:25 par goy pride
      Sport : le paradoxe français

      Je ne connais pas un peuple au monde (littéralement) qui accepte que sa situation personnel soit mise en péril. Alors certes il y a des peuples qui tendent à avoir une beaucoup plus grande tolérance à la concurrence (les Américains, les Chinois...)...mais dès lors où il y a péril comme tout le monde ils montrent les dents et peuvent mordre...Le problème des Français est la jalousie. Si une activité ne les concernent que de loin ils peuvent apprécier et admirer le talent...mais ils ne tolèrent pas le talent, la supériorité de confrères ! A mon avis moins par peur de se faire voler la vedette, de voir son business menacé que par jalousie ! La jalousie est la grande maladie nationale des Français ! Et les pires des jaloux ce sont ceux qui se sentent socialement supérieur à toi mais qui se rendent compte que tu as une vie meilleure qu’eux ! Là les mecs deviennent fous !

       
  • #3407268
    Le 11 août à 23:01 par goy pride
    Sport : le paradoxe français

    Il n’y a jamais vraiment eu de culture du sport en France. Les Français est un peuple hautement civilisé et pacifié dont les élites politiques et économiques ne ressentaient pas ce besoin des peuples d’un tempérament plus belliqueux de trouver un dérivatif à leur énergie guerrière. Quant aux Français de base il faisait du sport en bossant.Quand tu passais 10 heures dans les bois à abattre des arbres, dans tes champs, dans une carrière pour tailler des pierres, sur des chantiers à construire des maisons...tu ne ressens ni le besoin ni l’envie de faire du sport...le sport chez les élites anglo-saxonne était un moyen d’à la fois entretenir et canaliser l’énergie et les qualités martiales en une activité qui tout en ayant les apparence de la guerre n’en n’avait pas les conséquences funestes. Les sport à l’avantage d’entretenir les aptitudes physiques, un certain esprit guerrier de compétition...tout en évitant de s’entre-tuer...ensuite ils ont répandu ça chez les couches populaires afin de les "occuper", de les distraire...mais bientôt cela ne sera plus nécessaire ! Le populo n’a plus de cette énergie vitale qui nécessite d’être domptée et canalisée ! Drogue, porno, netflix, infantilisation, injections toxiques...ça suffit à faire le job...

     

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  • #3407269
    Le 11 août à 23:05 par goy pride
    Sport : le paradoxe français

    Il faudra redévelopper les métiers traditionnels et des sports en rapport avec ces derniers. Aux USA il y a des compétions de bûcherons, de maçons...des moments de détentes, de rires...liés à des activités économiques nobles et utiles ! Epaulés de sac ciments... !

     

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  • #3407294
    Le 12 août à 04:38 par mistermoon
    Sport : le paradoxe français

    C’est vrai qu’en multipliant les compétitions , on peut augmenter le nombre de médailles , et flatter la mégalomanie individuelle et collective.
    Sans mettre en doute les qualités des athlètes qui pratiquent , j’ai vu des sports qui m’ont rappelé " jeux sans frontières " dans les années 70.

     

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  • #3407377
    Le 12 août à 08:59 par De FRAN
    Sport : le paradoxe français

    Les" pistoches de 25 m sont prises d’assaut " surtout dans les villes par la diversité, ce qui en dissuade plus d’un de s’entraîner.

     

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  • #3407394
    Le 12 août à 09:55 par Bel-ami
    Sport : le paradoxe français

    2 éléments importants à relever qui pourraient apporter un début d’explication. D’abord, sur le plan économique, la fiscalité est beaucoup plus stricte et contraignante en France. La plupart des grands clubs de foot européens seraient liquidés financièrement si ils évoluaient chez nous. De même que pour les grands sportifs, l’exil est presque obligatoire passé un certain seuil de gain/popularité.
    Ensuite la vraie passion, elle ne s’achète pas. En France on la retrouve un peu dans le rugby, mais cela reste marginal. Les faillites ou simplement l’impossibilité de gérer sur le long terme de grosses sommes font que l’engouement se dissipe trop rapidement et n’arrive pas à s’ancrer dans la durée (voir Saint-Etienne, Nantes ou Bordeaux en foot)
    Pour rapprocher les 2, je rajouterais le facteur de la capitale, Paris centralise énormément.

     

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  • #3407397
    Le 12 août à 09:57 par Bouchon de liège
    Sport : le paradoxe français

    La preuve qu’on est un pays sportif puisqu’on gagne.

     

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    • #3407448
      Le 12 août à 11:53 par Méliméla
      Sport : le paradoxe français

      Détail qui a son importance tout de même : tout cela > sans les athlètes Russes ! Cela n’enlève rien aux performances de ceux qui ont concouru mais les médaillés 2024 toutes disciplines confondues, sont-ils vraiment les meilleurs au monde dans leur spécialité ? Est-ce tout simplement mesquin ou méchant de simplement se poser la question ?

       
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