Dans la longue série de l’autoflagellation nationale autorisée par les maîtres, voici la sortie d’un livre « explosif », selon son auteur : Les 100 000 collabos de Dominique Lormier qui appartient à l’Institut Jean Moulin (du côté du Bien, donc). Cet historien a eu accès au fameux fichier des Français qui ont choisi le camp nazi, si l’on peut dire, pendant la Seconde Guerre mondiale. 76 ans plus tard, il était indispensable de les dénoncer !
« J’ai rencontré pas mal de descendants qui ont découvert d’un seul coup dans le grenier que leur père, leur grand-père décédé avait été dans les Waffen SS et ça a été un véritable traumatisme dans toute la famille »
- Jacques Doriot
Cette « information » rappelle les larmes d’Alexandre Jardin quand il passait en plateau vendre le énième livre romancé sur sa maudite famille et son papi qui a participé aux côtés de Laval en tant que directeur de cabinet à l’organisation de la Rafle du Vel’ d’Hiv’.
En retard d’une guerre comme tous les propagandistes actuels plus ou moins conscients, Dominique Lormier semble à la fois fier et excité d’avoir mis la main sur ces fameux « 100 000 noms ». Ça sent l’épuration, ça sent l’indignité nationale, ça sent la vengeance tardive...
Collabo inconscient, il sert en ravivant les flammes du passé à faire oublier la vraie collaboration à l’occupant d’aujourd’hui.
« Je cite le cas de papon et de Bousquet qui ont fait arrêter des juifs et j’établis un parallèle d’ailleurs assez tragique c’est-çà-dire vous avez d’un côté Mireille Balin qui est une des grandes actrices françaises de l’entre-deux guerres, qui a tourné avec Jean Gabin, qui va voir sa carrière complètement fichue en l’air à la Libération parce qu’elle a couché avec un Allemand, elle ne s’en remettra jamais, elle va mourir à 52 ans totalemement ruinée, et vous avez à côté des personnes comme Papon ou Bousquet qui ont arrêté des centaines de juifs et qui eux vont avoir des carrières de notables sous la IVe et la Ve République. »
- Mireille Balin et Jean Gabin dans Pépé le Moko de Julien Duvivier (1937)
Patrick Simonin, le journaliste soumis :
« C’est une histoire finalement terrible, une tache dans l’histoire de France »
Mais tout ne se passe pas comme prévu, comme à 5’33 quand Dominique Lormier, emporté par son sujet, lâche :
« Vous avez des gens qui ont milité à la LICA pendant l’entre-deux guerres et qui vont devenir des collaborateurs antisémites... »
La LICA est l’ancêtre de la LICRA, à ne pas confondre avec l’UGIF, l’Union générale des Israélites de France, qui a dealé (sous la pression de la nécessité) avec le gouvernement le statut des juifs français et la livraison de juifs étrangers aux Allemands.
Voici la lettre des rabbins français adressée au Maréchal Pétain en septembre 1940 :
« L’association des rabbins français, réunie en assemblée générale à Lyon, adresse son très déférent hommage à monsieur le Maréchal Pétain, en qui la France en détresse a mis son espoir.
Le rabbinat donne au chef de l’Etat l’assurance que s’inspirant toujours des commandements du judaïsme, il exhorte les fidèles à servir la Patrie, à favoriser la Famille et à honorer le Travail.
Avec l’aide de Dieu, sous la direction de leurs chefs spirituels, les Israélites de France auront à cœur de collaborer à la rénovation du pays, dans un esprit de concorde civique et de fraternité humaine.
Le rabbinat appelle les bénédictions divines sur le chef de l’Etat et le peuple français. »
C’est à la mi-1943 qu’une partie des dirigeants de l’UGIF sera arrêtée et déportée par les Allemands, malgré les protestations de Vichy, et qu’une autre partie optera prudemment pour la clandestinité.
C’était pour illustrer la difficulté de distinguer les collaborateurs des résistants pendant ces années noires.