Eh bien, ça en fait du beau monde contre le président russe ! En général, quand on a ces quatre cavaliers de l’Apocalypse (revoir l’option Samson) contre soi, c’est très mauvais signe. Signe qu’on a la presse mondiale – et donc « l’opinion » – contre soi, même si le terme mondiale est très surfait : cela ne prend pas en compte plus de la moitié, voire les deux-tiers de l’humanité. Presse occidentale ou mondialiste serait plus précis.
Chacun des quatre cavaliers a fait sa sortie sur Poutine, de l’analyse la plus honnête, ou la moins malhonnête, à la plus grossière. On va commencer par la plus grossière. C’est celle d’Élie Barnavi, ancien ambassadeur israélien à Paris, qui s’exprime dans Le Progrès. Lui, il est pour écraser la Russie, comme les Alliés ont écrasé l’Allemagne en 1945.
On peut dire que Barnavi, c’est du sionisme agressif, bas du front. Mais chez son élève et subalterne BHL, ce n’est pas vraiment mieux. Dans son billet du Point intitulé « Tristesse ukrainienne », BHL laisse libre cours à sa haine de la Russie poutinienne. Il aurait fallu que la Russie ne se relevât pas de 70 ans de communisme, et reste dans le marasme néolibéral des années 90, celles de l’anarchie, de la violence et de la misère ? Mais BHL ne pense pas aussi loin, il pense intérêts américano-sionistes avant tout, comme toujours. Pour lui, Poutine va affamer le monde. La faim aura le visage rond du maître de toutes les Russies.
BHL est un belliciste, on le sait tous. Drapé dans ses faux habits de philosophe, il souhaite l’écrasement de toutes les nations non inféodées à l’Empire, c’est aussi simple que ça, et ça inclut la France, celle des Gilets jaunes et des résistants, dont nous sommes le fer de lance (ou la pointe avancée).
On va pas le refaire, notre BHL ! Et la transition pour passer deux étages au-dessus, c’est-à-dire au-dessus du soldat BHL mais aussi de son officier traitant Barnavi, elle est toute trouvée par le multimillionnaire, qui fusille Kissinger :
Et pourquoi ? Parce que Kissinger a dit qu’il fallait laisser la Crimée et le Donbass à Poutine. Le développement figure dans le numéro du Point du 2 juin 2022 :
Article très parlant puisque sur le dossier russe, vu du côté occidental, bien sûr, deux attitudes s’opposent : celle de Kissinger, partisan d’une négociation avec Poutine, lui abandonnant les territoires qu’il réclame (et qu’il a en partie envahis), et celle de Soros, qui est pour un changement de régime à Moscou, soit la défaite de l’armée russe et de la stratégie de Poutine.
On ne va pas paraphraser l’article, très intéressant au demeurant, mais en gros, pour Kissinger, il ne faut pas humilier Poutine sinon on aura Hitler. C’est la leçon du traité de Versailles soi-disant humiliant pour l’Allemagne en 1919, et qui aurait débouché sur un sur-nationalisme, soit Hitler. On connaît la suite.
Et on en arrive donc à Soros, qui lui, met ses milliards sur la table pour déstabiliser la Russie. Il a commencé en Ukraine avec les Femen et les LGBT, mais ça a moins marché à Moscou. Les Russes ont carrément foutu ses ONG dehors.
On le voit, tout tourne autour d’Hitler (pour une fois que ce n’est pas Staline, avec Poutine). La grande crainte de ces quatre cavaliers, c’est un nouvel Hitler, un qui scellerait l’union eurasienne comme Napoléon ou Hitler ont voulu la faire. Une union qui constitue évidemment l’épouvantail de la puissance anglo-saxonne, qui règne sur les mers, mais qui ne veut pas lâcher l’Europe, et qui est prête à toutes les alliances pour empêcher une puissance européenne rassembleuse de se former.
Cela a été Napoléon au début du XIXe siècle, l’Angleterre ayant tout fait pour le neutraliser sur mer et le prendre en étau sur terre ; ce fut Hitler en 1941, contre qui les Anglo-Saxons firent alliance avec l’ogre stalinien, avant de se retourner contre l’ogre, une fois l’Allemagne vaincue. Pour ensuite, 80 ans plus tard, s’en prendre à la Russie déstalinisée via l’Union européenne. Comme quoi, la stratégie est toujours la même : empêcher l’Europe de faire alliance avec la Russie.
Cependant, deux choses ont changé dans cette géopolitique, car l’histoire ne se répète pas exactement. Les analogies, c’est comme la drogue ou le pinard : c’est bien, mais faut pas en abuser (le Christ était d’accord avec ça).
Première chose, la Russie, même séparée de l’UE (qui ne s’en remettra pas), n’est plus seule : il y a la Chine et Xi, qui veut le leadership mondial, et qui l’aura si l’Amérique continue à croire qu’elle gouverne le monde, alors qu’elle perd ses alliés (ou vassaux) un à un. La Chine veut la peau de l’Amérique, et le conflit américano-russe, voire américano-euro-russe à travers l’Ukraine augmente mécaniquement, sans qu’elle bouge le petit doigt, la puissance chinoise. Même si ses routes de la soie (par terre et mer) ont besoin de la paix pour tourner à plein régime.
Deuxième chose, qui fait que Poutine n’est pas Hitler, malgré les cris d’orfraie et pleurnicheries de nos quatre cavaliers :
Hitler avait zéro tête nucléaire, Poutine en a 6 000.
Fermez le ban.
La question pharmaceutique
Est-ce la transe amphétaminique qui donne à BHL ces envies de guerres, de destructions et de vengeances permanentes ? Non, parce que vouloir la guerre à ce point, c’est quand même pas très normal, pas très sain.
Selon le premier site (québécois) trouvé sur Google, les amphétamines peuvent provoquer les effets suivants :
sensation d’énergie, agitation ;
tics nerveux ;
besoin incontrôlable de parler sans arrêt ;
impression de puissance physique et mentale ;
diminution de l’appétit et de la capacité à ressentir la fatigue ;
augmentation de la vigilance (capacité de concentration et d’attention) ;
sentiment d’euphorie.
C’est tout BHL, ça !