Le débat, quel débat ? Et Sifaoui et Zemmour trouvent que l’islam politique – ou l’islamisme – est un danger pour la France. Le débat porte alors sur des considérations annexes, avec quelques échanges spectaculaires, mais tous deux ont bien joué leur rôle de boxeur, ou plutôt de catcheur, devant la juge-arbitre Christine Kelly.
Kelly : « Il y a des sujets sur lesquels vous êtes proches, des sujets sur lesquels vous vous entendez, il y a des sujets qui vous opposent, on en parlera tout à l’heure. »
Sifaoui : « Qu’est-ce qui vous laisse dire ça, pardon ? Qu’est-ce qui vous laisse dire qu’on aurait des sujets qui nous rassembleraient ? Moi je pense, pardon, je vous coupe la parole, on commence par une approximation, moi je pense qu’il y a rien qui m’opp, qui me rassemble à Éric Zemmour, et je tiens à le dire en préambule. »
Voilà, Sifaoui, avec ce magnifique lapsus, a confirmé ce qu’on pressentait avant même de voir la vidéo : que les deux hommes sont sur une même ligne sioniste, mais avec des variations personnelles. Sifaoui n’aura alors de cesse, après ce demi aveu monumental, de faire croire qu’il s’oppose en tout à Zemmour et ses théories. Le spectacle « antiraciste » peut alors commencer, avec un discours intérieur de Sifaoui aussi confus que le positionnement politique de son auteur :
Sifaoui : « Je vais être très clair, j’ai toujours une règle que j’ai respectée, c’est de ne pas discuter, ne pas débattre avec les parangons de l’extrême droite. Et j’estime que vous êtes un parangon de l’extrême droite, que votre discours est un parangon de l’extrême droite. C’est un choix que vous avez fait, peut-être que vous l’assumez, je n’en sais rien, on en discutera. Aujourd’hui je fais une entorse à cette règle parce que j’estime que depuis quelques années vous êtes en roue libre, que vous dites quelques contrevérités qui doivent être contredites surtout que souvent vous n’avez pas de contradicteur en face, notamment sur l’islam, un sujet que vous ne maîtrisez guère. »
Connaissant les pensées et les écrits des deux hommes, nous pouvons presque calculer quels seront leurs échanges, c’est mathématique. Il n’est effectivement rien sorti de ce débat en termes de construction ou de réconciliation politiques. CNews a voulu faire un coup, et toute la journalistopshère a marché dans la combine en dénonçant le temps de parole accordé à l’essayiste controversé. Par exemple ici la réaction offusquée du spécialiste télé de Télérama, qui n’osera jamais aller plus loin que le bout de son nez gauchiste, et qui fait une véritable fixette pathologique sur Zemmour :
“La France se fragmente, certaines communes sont devenues de véritables enclaves où la loi républicaine ne s'applique plus.”
Pas la peine d'inviter Zemmour quand Chevènement retrouve une seconde jeunesse. pic.twitter.com/NaaDCGPC01— Samuel Gontier (@SamGontier) October 7, 2019
Vivement l'arrivée de Zemmour pour introduire un peu de pluralisme sur les plateaux de CNews. pic.twitter.com/LbllQFkLXM
— Samuel Gontier (@SamGontier) October 8, 2019
Oups, pardon, c'est Eric Zemmour qui est d'extrême-gauche.
— Samuel Gontier (@SamGontier) October 7, 2019
S’appoprier la rhétorique de Le Pen, Ménard et Zemmour, faut pas être gêné.
— Samuel Gontier (@SamGontier) October 9, 2019
Tous les gauchistes journalistes (plus précis que journalistes gauchistes) ont dénoncé son antigauchisme mais ne dénonceront jamais son sionisme, trop dangereux ! La journalistosphère parisienne, constituée à 80 % de gauchistes, n’ose pas entrer dans le lard du national-sioniste, qui peut ainsi avancer tranquille les pions de la communauté organisée.
Dans le même ordre d’idées, récemment, Nicolas Dupont-Aignan et Jeannettte Bougrab, dont le rôle avant le massacre de Charlie Hebdo n’a toujours pas été éclairci, se sont retrouvés sur une même ligne, celle de BHL :
Une milice islamiste pro-Erdogan a assassiné sauvagement une femme politique démocrate qui travaillait avec la France. L’esprit munichois règne sur l’Europe, il faut réagir ! Nous ne pourrons pas dire que nous ignorions ce qui se passait sous nos yeux ! Stoppons ces massacres ! https://t.co/JJxdXnoaSO
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) October 13, 2019
L’entretien théâtral entre Sifaoui et Zemmour sur CNews le 14 octobre 2019 :