C’est le mensuel de la gauche bobo qui joue au foot, alors que la majorité des footeux s’en battent les crampons, non pas de So Foot mais de la gauche dans le foot. Quand les journalistes de SF tombaient sur un footballeur de gauche, c’était tout de suite une idole, une diva, une lumière : ce n’était plus un mercenaire multimillionnaire qui change de maillot comme de slip, mais un guide pour les footballeurs en particulier et les peuples en général.
Ainsi, les grands footballeurs brésiliens Socrates, puis Raï, ont été les stars de SF parce qu’ils avaient une pensée de gauche, ou du moins aidaient les pauvres chez eux, ce qui est louable. Le champion du monde Romario a aussi été l’idole politico-footballistique de SF, malheureusement, il a basculé à droite, dans le camp de Bolsonaro, en prenant la présidence de l’État de Rio de Janeiro.
So Foot écrit, la mort dans l’âme :
Si, à quelques jours du second tour, l’élection brésilienne est plus incertaine que jamais, le match de l’instrumentalisation du football est, lui, déjà plié depuis longtemps. Avantage net au président sortant, Jair Bolsonaro, qui a réussi à mobiliser des soutiens de poids dans le monde du ballon rond. Neymar, Lucas Moura, Rivaldo ont ainsi déclaré leur flamme au leader d’extrême droite, sans compter Romário, qui a carrément été réélu triomphalement sénateur de Rio sous sa bannière, le 2 octobre. Même si d’autres légendes du football brésilien comme Ronaldinho ou Kaká, qui lui avaient apporté leur soutien lors de l’élection de 2018, se font désormais plus discrets, Bolsonaro reste largement le plus populaire parmi les joueurs professionnels et les dirigeants de club. Un succès qui s’explique à la fois par la stratégie et les valeurs portées par le Donald Trump des tropiques.
Malheureusement, et même si Lula est réélu, dans un combat à la Trump/Biden (Bolsonaro majoritaire en voix et minoritaire en médias), au Brésil, les stars sont pro-Bolsonaro, car il incarne la sécurité, la famille, la patrie et la résistance à la cancel culture qui détruit les traditions, auxquelles les Brésiliens, très croyants, sont attachés. Certes, il y a un Brésil woke, un Brésil du changement de sexe, un Brésil gauchiste venu des facs, mais le peuple a encore en souvenir la corruption du camp Lula, et la trop classique trahison socialiste.
Naturellement, au Brésil comme aux États-Unis, la presse pas libre avait donné Biden largement gagnant devant Trump, en novembre 2020, et Lula largement gagnant devant Bolsonaro au premier tour, avec 12 points d’écart entre les deux hommes. À l’arrivée, les rêveurs de gauche se sont retrouvés dans un 48/43 et pour le second tour, les instituts de sondages prédisent un 52/48 pour Lula, alors que l’incertitude (la marge d’erreur) est de deux points.
Autrement dit, même en freinant des quatre fers, la presse mainstream brésilienne admet que le combat sera très serré. Et que Bolso n’a jamais été réellement distancé, battu d’avance. Ce qui veut dire, au fond, que sans l’appui de cette presse de propagande qui comme chez nous est contrariée par les réseaux sociaux, Bolso serait tranquillement devant.
156 millions de Brésiliens sont appelés à voter ce dimanche 30 octobre 2022, à 11 heures GMT tapantes, et on verra si on assiste à une « Biden ». Pour les gauchistes qui rêvaient d’un grand Biden démocrate, qu’ils voient où son pays en est aujourd’hui : pour conserver sa domination sur le monde, critiquée par quasiment tous les pays, que ce soit en direct ou en sous-main, l’Amérique déstabilise le monde entier, provoquant guerre sur guerre, avec un risque énorme pour l’humanité. Les Européens et les Brésiliens n’ont pas envie d’être les nouveaux Indiens ou les nouveaux bisons d’une Amérique en perdition.
Pour en revenir à SF, ces gauchistes traitent Bolsonaro de « Trump des tropiques », ne se rendant même pas compte du racisme de cette expression. Mais la campagne a été rock and roll, le site d’Orange (la multinationale aux suicidés, pas la ville) en atteste :
Trump, justement, a appelé les Brésiliens à réélire Bolsonaro, « un type super », et surtout pas « Lulu (sic), ce cinglé de la gauche radicale ».
Mais l’ancien métallo au destin hors norme a espéré que Bolsonaro « aura un moment de sagesse » et lui téléphonera s’il gagne « pour reconnaître le résultat ».
La campagne a pourtant été tout sauf sage. Bolsonaro a insulté Lula : « voleur », « ex-prisonnier », « alcoolique » ou « honte nationale ». Ce dernier a rendu les coups : « pédophile », « cannibale », « génocidaire » ou « petit dictateur ».
Pédophile, cannibale... il ne manque plus que nazi ! On sent quand même, dans le camp de Lula, qu’en cas de victoire, l’élection risque d’être contestée. La fraude massive pro-Biden a fait beaucoup de mal à la confiance des peuples en leur démocratie électorale, en l’honnêteté des dirigeants et de la presse...
Le résumé du match par le site d’Orange
Le populiste Bolsonaro veut défendre « le bien contre le mal », la famille, Dieu, la patrie et la liberté individuelle.
Malgré un mandat émaillé de crises graves dont celle du Covid, il conserve un socle de partisans irréductibles et a su imposer sa ligne politique face à une gauche peu audible et à une droite traditionnelle qui a sombré.
S’il est élu, Lula, figure-clé de la politique brésilienne depuis quatre décennies, fera un come-back spectaculaire après avoir connu la disgrâce de la prison (2018-2019) puis l’annulation de ses condamnations pour corruption.
Il est le favori des femmes, des pauvres, des catholiques et du Nord-est rural. Mais les hommes, les classes aisées, les pro-armes, les milieux d’affaires et les évangéliques votent majoritairement Bolsonaro.
Le prochain locataire du Palais du Planalto à Brasilia devra composer avec un Parlement encore plus à droite qu’avant les législatives du 2 octobre : le Parti libéral (PL) de Bolsonaro est représenté en force.