Christian Estrosi s’est déclaré candidat aux primaires de l’UMP pour les présidentielles de 2017. Une candidature qui pourrait recevoir le soutien nécessaire du système politico-médiatique, comme en atteste le riche parcours du maire de Nice.
Estrosi a en effet le profil parfait pour un futur candidat à l’Élysée. Engagé en politique dès le début des années 80, il a enchaîné les mandats locaux et les postes ministériels sans trop craindre le cumul. Il a aussi connu les accusations de détournement de fonds et de falsification de comptes de campagne, des embûches absolument typiques pour un ténor de l’appareil UMPS.
Son penchant à s’approprier frénétiquement toutes les idées populaires du Front national à des fins électorales (peine de mort, limitation de vitesse, droit du sol…) font de lui un expert de la récupération à la Sarkozy, tactique qui avait permis le succès de ce dernier aux élections de 2007.
Mais c’est surtout le sionisme militant d’Estrosi qui lui donne toutes les chances d’être un jour propulsé dans nos journaux télévisés.
Le maire de Nice maîtrise parfaitement l’équation « antisionisme = antisémitisme ». Précurseur dans la lutte contre Dieudonné (il s’oppose à sa présence à Nice dès 2012 [1]), il a apporté son soutien à la manifestation des Klarsfeld [2] puis carrément demandé la censure d’une conférence d’Alain Soral [3] à Nice lors du point culminant de l’hystérie de début 2014.
Acteur de longue date de la coopération économique entre la France et Israël, Estrosi s’est aussi plusieurs fois posé en pourfendeur de la cause palestinienne [4]. Dans le cadre de la préparation de son prochain séjour en Terre sainte le 15 juin prochain, il s’est fendu d’un article paru sur le site d’extrême droite franco-israélien JSS News, dont le titre, hilarant, n’appelle aucun commentaire : « Christian Estrosi : “Je suis fier d’être un ami d’Israël qui lutte contre l’odieux BDS !” ».
La candidature à la primaire de l’UMP de Christian Estrosi, « juif de cœur » comme il se présente lui-même, coïncide donc avec l’affichage ostensible de son dévouement au lobby sioniste, confirmant ainsi une allégeance déjà bien ancienne. Rien de surprenant cependant : après l’exemple éclatant de notre actuel Premier ministre, les réquisits de l’aspiration à une belle position au sein de la République ne sont plus un mystère pour personne…
Dans sa carrière, Christian Estrosi a déjà participé à tous les tournois du Grand Chelem :