Shoah Story : un titre joliment provocateur pour ce nouvel ouvrage qui traite non pas du « génocide » ou plutôt de la tentative de génocide des juifs, ni d’ailleurs des thèses dites « négationnistes », mais, et c’est là l’originalité du travail de l’auteur, de l’histoire des histoires de la « Shoah ».
Autrement dit, l’histoire des variations des récits destinés aux populations européennes et plus spécifiquement à la population française qui fait l’objet d’un traitement particulier tant la pression médiatique sur le sujet y est intense.
Ce livre est extrêmement important, car il permet de comprendre le phénomène clé de la domination impériale si bien décrite par Alain Soral dans son ouvrage majeur, Comprendre l’Empire.
En effet, le récit actuel des éléments qui concernent le sort des prisonniers juifs durant la Seconde Guerre mondiale a une fonction bien précise : condamner implacablement toute critique radicale de la société ouverte et libérale telle qu’elle nous est présentée par les outils de communication contemporains : audiovisuel, presse, cinéma, bref la culture de masse.
Le récit de la Shoah est la pierre angulaire de la domination systémique. L’intégralité des partis politiques (y compris le nouveau Front national), l’intégralité des commentateurs institutionnels, l’intégralité du corps professoral (bien entendu !) y adhère, ainsi que l’immense majorité de la population que le matraquage continu et intensif a littéralement privé de tout sens critique.
Le premier récit de la Shoah est celui donné par les conclusions officielles du tribunal militaire international de Nuremberg. C’est le récit de la justice des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, ce qui en fait un récit d’emblée partial et suspect.
D’où la nécessité (et la difficulté) ensuite pour les historiens chargés de transmettre la « vérité » gravée dans le marbre de Nuremberg de réécrire en permanence l’histoire de la Shoah au vu des nouvelles pièces qui s’ajoutèrent au dossier tout en conservant l’image prégnante du plus grand crime de l’Histoire, ainsi que la charge émotionnelle et paralysante qui en découle.
Le défi pour ces historiens officiels est donc d’entretenir la « mémoire » des événements tout en renvoyant l’image de la recherche historique objective. Un véritable numéro d’équilibriste...
C’est ainsi que cette histoire officielle est depuis bientôt soixante-dix ans bricolée, modifiée et réajustée au gré des intérêts des pouvoirs en place. L’auteur narre les innombrables erreurs commises par la recherche historique officielle : faux témoignages, absence de documents, absence d’expertise scientifique...
S’y ajoute une farouche bataille langagière afin de discréditer la voix dissonante des révisionnistes, requalifiés en « négationnistes », qui a fait de l’histoire de la Shoah un enjeu politique majeur pour le maintien de la domination impériale et une interminable succession d’affaires judiciaires visant les rares voix discordantes.