La ministre de la Santé a décidé mardi de saisir la justice administrative après la décision polémique de plusieurs municipalités de droite de faire retirer des affiches d’une campagne de prévention du sida montrant des homosexuels.
La campagne, lancée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, montre des couples d’hommes avec des messages tels que « Aimer, s’éclater, s’oublier. Les situations varient. Les modes de protection aussi. »
Une dizaine de villes sur les 130 où la campagne est diffusée ont écrit à JC Decaux qui assure l’affichage public pour demander le retrait des affiches, a indiqué à l’AFP une source proche de la société. Contractuellement l’entreprise est obligée de le faire si elle reçoit une demande écrite d’une municipalité.
Le maire d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Bruno Beschizza (LR), a pris un arrêté en vertu duquel ces affiches diffusées notamment sur les abribus « devront être retirées ou masquées ».
Pour ce soutien de François Fillon, ces affiches sont « contraires aux bonnes mœurs et à la moralité » et « portent atteinte à la dignité au risque de heurter la sensibilité de l’enfance et de la jeunesse ».
« On est sur une campagne qui n’est pas tous publics », a expliqué à l’AFP Bruno Beschizza, critiquant l’association des messages et des images et assurant qu’il aurait pris le même arrêté si les affiches avaient mis en avant des couples hétérosexuels. [...]
« 30.000 personnes vivent avec le sida sans le savoir, il y a 7.000 nouveaux cas de sida chaque année (?) La prévention est nécessaire », a expliqué la ministre dans les couloirs de l’Assemblée nationale. « Attention à ne pas répondre par des considérations d’ordre moral d’un autre temps », a-t-elle plaidé, déplorant que « quelques élus » s’engagent sur ce terrain.