L’ambassadeur de Pologne en Israël a été violemment pris à partie à Tel Aviv par un sexagénaire qui lui a craché dessus et l’a insulté. L’incident, survenu sur fond des tensions entre la Pologne et Israël sur la restitution des biens juifs, a fait réagir les parties officielles de deux pays.
Un Israélien de 65 ans a craché sur l’ambassadeur polonais Marek Magierowski, alors qu’il était assis dans sa voiture à Tel Aviv, devant l’ambassade, a déclaré la police.
Le diplomate a également été pris à partie verbalement en hébreu, mais il n’a compris que le mot « Polonais », a précisé le quotidien israélien Yediot Aharonot. L’agresseur a été arrêté non loin de l’ambassade, a précisé le porte-parole. Il a été présenté mercredi après-midi à un juge de Tel Aviv qui a ordonné son assignation à résidence pendant une journée en attendant la suite de l’enquête.
L’homme accusé d’avoir craché sur l’ambassadeur venait d’être refoulé de l’ambassade après avoir tenté d’obtenir des renseignements sur la restitution des biens juifs, selon son avocat, cité par Reuters.
L’incident, survenu le 14 mai en pleine journée, a été immédiatement condamné par le gouvernement polonais. L’ambassadrice d’Israël en Pologne, Anna Azari, a été tout de suite convoquée au ministère des Affaires étrangères à Varsovie et une plainte a été déposée par des responsables polonais.
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a qualifié sur Twitter cette agression de « raciste ». « La Pologne condamne fermement cet acte d’agression xénophobe. La violence contre les diplomates ou contre quelque citoyen que ce soit ne saurait être tolérée », a-t-il ajouté.
« La police enquête sur cet incident. Nous exprimons notre plus grande sympathie à l’ambassadeur et sommes choqués par cette agression », a pour sa part déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.
Les relations entre la Pologne et Israël n’ont cessé de se dégrader ces dernières semaines. Varsovie a annoncé le 13 mai avoir annulé une visite de responsables israéliens en raison de leur intention de soulever la question de la restitution de biens juifs tombés en déshérence après la Shoah, un dossier considéré comme clos par Varsovie. Le gouvernement conservateur polonais est accusé par Israël de tolérer un regain d’antisémitisme dans le pays, ce qu’il dément.