L’un des groupes armés contrôlant la ville de Zenten, où Saïf al-Islam Kadhafi était détenu, a déclaré l’avoir libéré, en application d’une amnistie promulguée par le Parlement établi dans l’est du pays. Un de ses avocats a confirmé l’information.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook et relayé par l’AFP le 10 juin, la « Brigade Abou Bakr al-Sadiq », l’un des groupes armés contrôlant la ville libyenne de Zenten, a affirmé que le fils du défunt chef d’État avait été libéré dans la soirée du 9 juin, « correspondant au 14 du mois de ramadan », en application d’une loi d’amnistie promulguée par le Parlement établi dans l’est du pays.
« Nous avons décidé de libérer Saïf al-Islam Mouammar Kadhafi. Il est désormais libre et a quitté la ville de Zenten », a fait savoir la brigade dans son communiqué.
Il est à noter que la même brigade de la ville de Zenten (dans le nord-ouest) avait fait une annonce de libération similaire en juillet 2016... avant que celle-ci ne soit démentie par les autorités de la ville.
Mais l’information a été confirmée le 11 juin par Khaled al-Zaidi, un de ses avocats, à l’agence de presse Reuters. Ce dernier a précisé que Saïf al-Islam Mouammar Kadhafi était avait pris la direction d’une autre ville, sans pour autant en dévoiler le nom pour des raisons de sécurité.
Saïf al-Islam Kadhafi, condamné à mort il y a deux ans, jusqu’alors emprisonné Jusqu’alors détenu par les milices contrôlant Zenten, à 170 kilomètres de Tripoli, le fils de Mouammar Kadhafi avait été condamné à mort en juillet 2015 à l’issue d’un procès dénoncé par l’ONU et plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme.
Selon le rapport de la Mission d’appui de l’ONU en Libye (MANUL) et du Haut commissariat aux droits de l’Homme (HCDH), le procès en Libye de Saïf al-Islam et de 36 autres dignitaires de l’État libyen sous Mouammar Kadhafi « n’a pas respecté les normes internationales en matière de procès équitable ».
Par ailleurs, en 2011, la Cour pénale internationale (CPI) a lancé à l’encontre de Saïf al-Islam Kadhafi un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité. Elle l’accuse d’avoir joué un « rôle-clé dans la mise en œuvre d’un plan » conçu par son père visant à « réprimer par tous les moyens » les forces révolutionnaires. Par conséquent, les autorités libyennes et la CPI se disputent le droit de le juger.
Depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi, le pays est déchiré entre deux autorités politiques qui se revendiquent le pouvoir : le GNA (gouvernement libyen d’union nationale) basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, et une autorité rivale, liée au maréchal Haftar, qui contrôle une grande partie de l’Est libyen et s’appuie sur le Parlement installé à Tobrouk. La loyauté des milices dans le pays fluctue entre ces deux autorités (sans compter les groupes islamistes, dont ceux liés à Daesh).
Actuellement, la ville de Zenten est contrôlée par des groupes armés opposés au GNA.