C’est la nouvelle déflagrante de la journée : Rony Brauman, ancien président de Médecins du monde, l’homme qui avait dévoilé la perversion de l’ingérence humanitaire (chère à l’israélo-américain Bernard Kouchner), l’homme qui avait appelé à arrêter le bombardement du Liban en 2006 par Israël, l’homme qui s’était opposé à l’intervention franco-britannique en Libye en 2011, l’homme qui s’opposait à la politique expansionniste de l’État juif, à la colonisation et à l’élimination des ennemis politiques, et enfin l’homme qui avait dénoncé l’attitude pleutrissime du bouffon Hollande face à Netanyahou lors du massacre de Gaza en 2014, eh bien cet honnête homme, comme on le disait au XVIIIe siècle, ou au XIXe, a perdu un boulon puisqu’il s’associe aux relais de l’Empire qui cherchent par tous les moyens à affaiblir la Russie de Poutine en exigeant le boycott par les nations occidentales du prochain Mondial de foot qui aura lieu dans les stades de la Sainte Russie !
Que s’est-il passé dans la tête de Rony dont les prises de position étaient très proches de la gauche israélienne pacifiste ? Pourquoi cette attaque contre le soft power russe et pourquoi maintenant ?
Il s’agit, selon lui, de menacer la Russie pour faire pression sur le « boucher de Damas ». Il est donc question du conflit syrien, qui vit sa huitième année, et qui voit les territoires des terroristes se réduire de jour en jour. Mais au prix, il est vrai, de bombardements massifs de la coalition russo-syrienne. Les Russes n’y vont pas avec le dos de la cuiller, mais le retour de la souveraineté syrienne est à ce prix. Un prix que ne partagent pas les pays occidentaux, et surtout le couple France-Angleterre, qui fait feu de tout bois ces derniers temps pour s’opposer à l’influence russe au Proche-Orient. Une influence qui redessine la carte Sykes-Picot de 1916, qui était alors surtout au bénéfice des Britanniques, au détriment de l’entité anglo-américaine. Et comme Macron est devenu le toutou de May en matière de politique extérieure, voilà la France qui a encore choisi le mauvais cheval. Et ça fait plus de 10 ans que ça dure, hélas. Les mauvais choix de nos trois derniers dirigeants ne sont pas le fait du hasard mais de la soumission la plus pure, la plus vile, la plus écœurante aux intérêts israélo-anglo-américains.
C’est donc le dimanche 11 mars 2018 qu’après des années de résistance, Rony a craqué et a rejoint la ligne officielle du pouvoir profond.
« Il y a des actions de la société civile qui seraient possibles aussi. Pensons à la Coupe du monde de football, qui commence au mois de juin. Pourquoi ne pas lancer un mouvement d’appel au boycott ? On sait que le boycott sportif est symboliquement très fort. En Afrique du Sud, à l’époque de l’apartheid, c’est ce qui affectait le plus les Sud-Africains, et je voyais bien à quel point ce boycott était douloureux pour les blancs sud-africains et encourageant pour les noirs sud-africains. Moi, je n’ai pas les moyens de lancer une campagne de boycott, mais en tout cas j’adhérerais volontiers à des organisations qui lancent cela, ça me semblerait être une pression tout à fait salutaire. »
Rendre la Russie responsable des 200 ou 300 000 morts du conflit syrien est tout simplement aberrant puisque les hostilités, d’abord intérieures, ont été exploitées par une coalition extérieure qui ne se cache même plus, et qui a loupé son coup (même si la Syrie est détruite à 70%) : Arabie, Qatar, États-Unis, Israël et Angleterre. Avec la France en lèche-cul et ramasse-miettes. Mais il y a plus grave que Brauman : Nicolas Tenzer, président fondateur du CERAP (Centre d’études et de recherches administratives et politiques) :
« Nous devons absolument boycotter cette Coupe du monde, c’est une question de dignité. Penser que les clameurs des supporters puissent couvrir le cri des victimes, je pense que ça a quelque chose d’indécent. On ne peut pas faire du commerce avec la Russie. On ne peut pas faire des Jeux avec la Russie comme si rien ne s’était passé et comme si aucun crime de guerre n’avait été commis. »
De quoi il se mêle, lui ? Et la suite, toujours empruntée au site sports.fr :
« Ce mardi matin, c’est le Daily Mail qui, en écho au scandale de l’empoisonnement d’ex-espion russe sur le sol britannique et des accusations portées par la Première ministre Theresa May sur la responsabilité de la Russie, interroge : "Comment pouvons-nous aller à la Coupe du monde de Poutine maintenant ?" »
Ça y est, on est carrément dans le parallèle entre Poutine et les généraux fascistes de la Coupe du Monde 1978 en Argentine. On rappelle tout de même que la junte argentine était soutenue par les USA et sa CIA, avec le plan Condor d’élimination des opposants politiques...
Quant à l’Angleterre, son équipe nationale a toujours foiré ses « Mondial », donc la mère May ne prend pas trop de risques en appelant au boycott de la prochaine échéance... Et vous savez pourquoi les Rosbifs ne touchent plus un caramel en foot ? Parce que leur championnat est gavé de stars internationales qui empêchent les jeunes pousses locales de se développer. Un effet pervers de la mondialisation libérale...
Pour info, Nicolas Tenzer est membre de l’Institut Aspen dont font partie les criminels de guerre (non poursuivis par la CPI) suivants : Madeline Albright, Condoleeza Rice. Ces deux Grâces de la War sont chapeautées par leur président Walter Isaacson, PDG de CNN en 2001 et chargé par Obama en 2009 de la propagande américaine sur Voice of America et Radio Free Europe. Les grands esprits se rejoignent.
Que Rony Brauman se taille fissa de ce panier de crabes atomiques à la vitesse d’un débordement d’Oleg Blokhine !